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La méthode Galthié : soigner le plus complexe, pour se focaliser sur le plus simple

  • Fabien Galthié.
    Fabien Galthié. Icon Sport - Icon Sport
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Loué pour son sens stratégique supérieur et son attention aux détails, le staff de Galthié se distingue en réalité par son sens de l’épuré et de la simplification, essentiels dans le chaos du très haut niveau.

À l’ère du "tout data", la difficulté pour un staff technique n’est évidemment pas de collectionner des informations à mettre à disposition de ses joueurs. "En général, on prend les huit derniers matchs de notre adversaire, expliquait le sélectionneur Fabien Galthié aux côtés de son référent vidéo Nicolas Buffa. On le déshabille, on le désosse et on commence à le comprendre, on dégage ses habitudes, ses tendances, ses trafics préférentiels sur le terrain. Le paysage, sur un terrain de rugby moderne, change toutes les trois secondes et l’on demande à nos cellules de joueurs de s’y adapter, en fonction de ce que l’on a dégagé dans l’analyse."

L’immense difficulté consiste à faire le tri parmi les milliers de données récupérées pour en tirer la quintessence, et délivrer in fine au groupe "le message le plus simple possible", pour ne pas perdre les joueurs dans un chapelet de détails. Pour illustrer son propos, Fabien Galthié a ainsi ouvert au parterre de journalistes présents lors de son exposé, mercredi à Jean-Bouin, la "feuille de route" qu’il avait présentée aux joueurs pour préparer le Crunch contre l’Angleterre.

"Déclencher avec beaucoup d’énergie, quitte à jouer les rucks en apnée"

Un seul document dépouillé, insistant sur la façon de s’opposer au présumé point fort des Anglais. "Ce qu’on avait mis en évidence avant le match, c’est qu’on savait que nous aurions à négocier environ 20 jeux de repossession imposés par les Anglais sur du jeu au pied. L’Angleterre est une équipe très forte dans le jeu de transition, qu’elle aime imposer et qu’elle finit pratiquement toujours par gagner : soit en finissant dans le camp adverse, soit en obtenant une pénalité, soit en marquant. Pour nous, l’objectif était de remporter ce bras de fer."

Ce qui passait par donner aux joueurs des clés tactiques fermées, entre le travail d’escortes mais surtout l’organisation des cellules pour la première relance de jeu. "Nous avions convenu que dans notre camp, on jouerait en "sud-af", en nous interdisant d’effectuer des passes dans la collision. On s’était aussi interdit de commettre des fautes entre les 22 et les 22. L’idée était de traverser cette zone en moins de 20 secondes, c’est-à-dire en moins de trois rucks, avant d’arriver à la zone de conclusion. Il fallait être capable d’attendre le bon moment pour sentir une fragilité, et déclencher avec beaucoup d’énergie à ce moment-là, quitte à jouer les trois rucks en apnée. S’il n’y avait pas d’opportunité, en revanche, l’idée était ensuite d’imposer des jeux au pied hauts."

Un plan aussi simple que précis, qui correspond parfaitement aux attentes du haut niveau. Lesquelles ne consistent pas à complexifier le jeu, mais à réaliser à la perfection les choses simples, à la plus haute intensité possible. Ce que Galthié et son staff ont à l’évidence parfaitement intégré…

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