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La drôle d’aventure de Matawalu

Par Yanis GUILLOU
  • Niko Matawalu assure vivre une deuxième jeunesse depuis son arrivée à Montauban. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
    Niko Matawalu assure vivre une deuxième jeunesse depuis son arrivée à Montauban. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Joueur au parcours atypique, l’ailier de l’USM a vécu une saison particulière. Recruté en cours de saison en tant que demi de mêlée, il est maintenant devenu indispensable sur l’aile.

Ces derniers temps, on ne parle que de lui ! Niko Matawalu est assurément une des sensations de cette fin de saison en Pro D2. L’ailier fidjien de Montauban a inscrit la bagatelle de cinq essais sur ses six derniers matchs, au terme de performances abouties. Une petite surprise lorsqu’on sait que son parcours n’a rien de commun. Recruté en urgence en tant que joker médical pour pallier les absences d’Anthony Méric et de Nic Stirzaker, Matawalu était d’abord attendu en tant que numéro 9, afin d’encadrer les jeunes Quentin Delord et Louis Druart. Mais avec les bonnes performances du premier cité, il a finalement été replacé à l’aile, où ses qualités de vitesse et d’élimination ont été précieuses. "Beaucoup de joueurs me demandent à quelle position je préfère jouer, mais moi, je m’en fiche, lançait l’ancien de Glasgow. J’ai joué à la mêlée, à l’aile et même parfois à l’arrière pendant dix ans… Donc je ne vois plus de différence."

Un replacement d’autant plus bienvenu cette saison, que les absences furent nombreuses au poste à Sapiac. Le Gall, Salles, Sage et dernièrement Ahmed se sont tous blessés, rendant Matawalu indispensable. Le retour en forme du funambule lors du sprint final coïncide aussi avec l’arrivée d’un de ses compatriotes : la bombe Josua Vici. "Il m’a beaucoup regardé jouer lorsqu’il était jeune donc jouer avec moi était un honneur pour lui. Mais pour moi aussi, jouer avec quelqu’un comme lui est important, décrivait Matawalu. Quand les Fidjiens sont ensemble, ils savent comment jouer. Ils se connaissent, c’est la "Fijian connexion" !" À eux deux, ils auront en tout cas changé le visage montalbanais, en s’adaptant au jeu pratiqué par les Vert et Noir. "Je pense que l’expérience que j’ai acquise le long de ma carrière m’aide beaucoup pour ça", reconnaissait le natif de Suva.

Savourer sa fin de carrière

Il est vrai que du chemin, Niko Matawalu en a parcouru. L’international fidjien a très vite traversé le globe pour rejoindre l’Écosse et devenir un warrior à Glasgow. Il passa près de huit ans au Royaume-Uni, en passant par Bath, ce qui lui permit de découvrir un jeu complètement différent et de devenir le rugbyman qu’il est aujourd’hui. "Peut-être celui avec le plus gros CV du vestiaire", nous glissait l’un des entraîneurs montalbanais. "Quand je suis revenu à Glasgow après mon passage à Bath, j’avais plusieurs offres en France mais ma nièce m’a dit de rester. Mais quand j’ai obtenu ma citoyenneté au Royaume-Uni, je me suis dit que j’allais essayer la France", racontait le Fidjien, qui a fêté ses 33 ans en mars. Alors Montauban était-il le dernier défi d’une carrière déjà bien remplie ? Pas tout à fait. "Mon plan était d’arrêter après cette saison. Mais ma nièce m’a dit qu’elle ne voulait pas, parce que le rugby allait me manquer. Et puis quand je suis venu ici, c’était comme si j’avais 21 ans de nouveau. Je pourrais jouer encore sept ans facilement ! Je ne veux plus prendre ma retraite." Alors qu’il ne sera vraisemblablement pas conservé à l’issue de la saison, Matawalu compte donc profiter de ses dernières années de rugbyman pour découvrir de nouvelles choses, dans un style de globe-trotter qu’il affectionne tant. "Avant de mourir, mon père m’a dit : "Où que tu ailles jouer, tu dois profiter de tout." Donc maintenant je savoure. C’est devenu mon leitmotiv."

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