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Castres, l'inépuisable leader sur la route du Stade de France

  • Benjamin Urdapilleta (Castres), face à Toulouse.
    Benjamin Urdapilleta (Castres), face à Toulouse. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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La saison régulière avait laissé planer un doute : Castres, leader, ne bénéficiait paradoxalement pas du statut de favori à l’heure d’entrer dans ses phases finales. Pas assez sexy ? Pas assez de stars ? Les Tarnais ont répondu de façon éclatante en faisant plier le tenant du titre, Toulouse, dans une demi-finale suffocante et mal embarquée. Du grand Castres.

On ne dira jamais assez à quel point le Castres Olympique est un club à part, atypique de notre Top 14 et en mille points rafraîchissant, sur la voie du sport-business dans laquelle le rugby s’est engagé. Petite ville, grand club. Et une identité unique, à part, où les valeurs de combat et de solidarité prennent tout leur sens. Ce que les Toulousains, finalement battus (24-18) à l'Allianz Riviera de Nice, en demi-finale du Top14, ont une nouvelle fois pu vérifier.

C’était déjà la leçon de la phase régulière : sans star identifiée dans son effectif, avec un parcours solide et régulier à défaut d’être flamboyant, le CO avait arraché la place de leader à la dernière journée. Presque une surprise."C’est une première place à la castraise. Cette place est presque inespérée pour le club » admettait le directeur sportif Matthias Rolland, sur le plateau du Toulouse Rugby Festival il y a dix jours. « Si on est honnête, on peut aussi dire qu’on a gagné beaucoup de matchs à l’arraché, et que notre goal-average est limite. Après, c’est notre force mentale et notre d’état d’esprit qui ont fait qu'on a performé. Mais si on est lucides, on voit qu’on n’a pas de marge par rapport aux autres équipes. Donc nous restons très humbles." Humbles et, paradoxalement, pas favoris face à l’armada toulousaine, pour leur entrée dans ces phases finales. Leur victoire, dès lors, n’est pas franchement un exploit. Au regard des effectifs, elle défie tout de même quelques lois de la logique.

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Urdapilleta, insubmersible

L'entame castraise était pourtant poussive. D’abord détruits dans les exercices pragmatiques (occupation, conquête, défense), les Tarnais mettaient vingt bonnes minutes à prendre la mesure du match, de son enjeu et de l’intensité qu’il fallait mettre sur chaque détail, à ce niveau de compétition. Mais un premier écart au score était déjà fait (0-10 à la 20e minute de jeu). Inquiétant. Pas encore rédhibitoire. Et les hommes de Pierre-Henry Broncan allaient le prouver.

D’abord patiemment, par le pied d’un exceptionnel Benjamin Urdapilleta, ils recollaient au score et viraient à la pause avec seulement un petit point de retard (9-10) malgré plusieurs arbitrages contraires sur des actions litigieuses.

Sous pression, les Toulousains venaient aussi de vivre deux infériorités numériques consécutives (cartons jaunes à Rory Arnold puis Julien Marchand). Et l’entame de seconde période confirmait une tendance qui s’inversait.

Très vite (44e), le demi de mêlée Santiago Arata s’infiltrait dans un trou de souris au bord d’un ruck et donnait au CO son premier avantage du match (16-10). Et si un essai de Ntamack puis une pénalité de Ramos remettait Toulouse en tête (18-16), c’est la furia castraise qui allait finalement l’emporter. Plus dynamiques, plus agressifs en fin de match, plus collectifs aussi, les Tarnais reprenaient les devants par le pied de l’incontournable Urdapilleta (19-18, 70e). Avant que Dumora ne scelle le sort de la rencontre, d’un ultime essai (77e) en bout de ligne, sur une passe de pied de... Urdapilleta, encore, qui mériterait sans mal son titre d’homme du match.

À 36 ans, l’ouvreur argentin arrivé en 2015, dans les valises de Christophe Urios, incarne mieux que quiconque ce club : il ne lâche jamais rien, plaque, gratte et se relève encore. Il est précis, efficace et fort dans les moments chauds. Dans son sillage, ce CO d’abord dominé a finalement étouffé la machine toulousaine. Castres prend la route du Stade de France. Logique, finalement.

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