L'édito : et maintenant ?

Par Emmanuel Massicard
  • Claude Atcher prennant la parole au sujet de France 2023
    Claude Atcher prennant la parole au sujet de France 2023 Abaca / Icon Sport - Abaca / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito de ce lundi 5 septembre, par Emmanuel Massicard

Dans un an, la Coupe du monde. Ce n’est pas un scoop, vous êtes bien sûr tous au courant de cette échéance, qui va très vite occuper tout l’espace en collant à ce XV de France que nous n’avons jamais imaginé aussi proche du sacre Mondial. Autant vous dire que, si le meilleur est à venir, le plus dur reste à faire pour livrer cette Coupe du monde à la hauteur de nos espérances.

Car si les succès ont été empilés depuis quatre ans (vente de billets, sponsoring, projets sociétaux et engagements solidaires), il va falloir concrétiser les promesses. Tenir parole. À commencer par la billetterie où le 100 % des ventes est brandi par les organisateurs. Rien n’est encore gagné, et la situation pourrait se compliquer au moment où l’inflation et les crises (Covid, guerre en Ukraine) se sont invitées dans la vie des Français. Sans parler de la concurrence des JO de Paris 2024.

Pour le rugby, il faut encore consolider le budget pour tenir parole et vendre 250 000 billets pour réaliser le jackpot. Les prochaines semaines, avec l’ouverture d’une nouvelle tranche de vente, seront déterminantes pour la réussite du Mondial.

C’est à ce moment précis que la France, fidèle à elle-même, s’offre une crise dont elle - seule ?- a le secret. Exit Claude Atcher, notre Monsieur Coupe du monde, dont la tête a roulé sur le billot ministériel d’Amélie Oudéa-Castéra sans attendre les conclusions des inspecteurs du travail. Son « management brutal » fut sans appel au nom de la protection des salariés - chose avec laquelle il n’est évidemment pas question de transiger.

Le compte d’Atcher est ainsi réglé avant l’heure. Celui qui occupait tout l’espace et qui incarnait à lui seul la réussite de France 2023 a débarrassé le plancher. Vous l’aurez vu, cette mise à pied a déjà réveillé les vocations, les intérêts ou les ambitions de certains dont Atcher bouchait tout ou partie de l’horizon. Il n’y a d’ailleurs qu’à voir la manière avec laquelle World Rugby s’est précipité dans la brèche pour mettre une main sur ce Mondial qui ne s’offrait pas à elle. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Reste à écrire la suite, très vite. Surtout, croiser les doigts pour que nous n’assistions pas à une guerre de succession si préjudiciable pour cette Coupe du monde qui doit mettre notre rugby sur orbite avec, cherry on the cake*, un titre espéré pour les Bleus de Dupont.
Si la sortie de Claude Atcher est bien définitive, il faudra que le rugby français se trouve une tête d’affiche et une incarnation sportive. C’est indispensable afin de tenir le cap, résister et terminer le travail. Ce pourrait être Bernard Laporte, au nom de la fédération qui détient la majorité du Gip France 2023 (66 %) ; l’homme peut avoir la carrure de l’emploi, et son avenir qu’on lui promet à la conquête de World Rugby pourrait se dénouer sur les terrains de 2023.

Mais pour lui, comme pour Atcher, l’actualité entre autres judiciaire des deux prochaines semaines sera forcément décisive… C’est aussi maintenant qu’une bonne partie du Mondial va se jouer.

*cerise sur le gâteau

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