Tendance : La star, c’est l’équipe ?

  • Le sacre de Montpellier en juin dernier illustre que souvent, le collectif prend le pas sur les individualités.
    Le sacre de Montpellier en juin dernier illustre que souvent, le collectif prend le pas sur les individualités. Icon Sport - Dave Winter
Publié le Mis à jour
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C’est marrant comme, lors de chaque compétition internationale de sport collectif, on redécouvre les mêmes choses. Infiniment.

Prenez l’actuel Euro de basket, tiens, dont les organisateurs s’enorgueillissaient qu’il ait réuni les trois derniers MVP de la NBA. Eh bien, qu’il s’agisse du Slovène Luka Doncic, du Grec Giannis Antetokoumpo ou du Slovène Nikola Jokic, tous ont été éliminés avant même l’écueil des demi-finales, battus par des collectifs sans stars. La preuve que dans un sport collectif, c’est moins l’individualité que l’équipe qui permet de gagner? Tu parles, Charles! Sauf que cette lapalissade semble perpétuellement vouée à l’oubli, avant de se voir rappelée par la réalité du terrain, puis de nouveau ignorée. On insiste lourdement, mais cela se vérifié à chaque fois. Prenez le hand, tiens: la France se voyait très belle au mois de janvier, six mois après son sacre olympique. Et pan! La voilà qui se fit rincer en demi-finale de l’Euro par les Suédois que personne n’avaient vu venir. Et l’on ne parle même pas du football, où cette même morale se vérifie systématiquement. Voyez les Bleus champions du monde en 2018, portés par leur discipline collectiv? Cette même équipe s’est fourvoyée deux ans plus tard à l’Euro, cédant à l’illusion d’un pseudo «trio de rêve» Benzema-Mbappé-Griezmann, piteusement éliminée par la Suisse avant qu’une Italie sans stars remporte la compétition. Et l’on ne parle pas du PSG, qui pousse encore plus loin dans la caricature en se vautrant à chaque printemps…

Le rapport avec le rugby, nous demanderez-vous ? Il est que si notre sport se crut longtemps immunisé par ses «valeurs» face à ce genre de problématique, il faudrait être aveugle pour ne pas voir que ce n’est plus le cas. Les Blacks en ont payé le prix en 2019, aveuglés par leur obstination d’associer à tout prix Barrett et Mo’unga, ce dont ils ne se sont toujours pas remis. Plus près de nous, ce sont Toulouse et l’UBB qui en ont souffert la saison dernière, battus au stade des demi-finales par un CO et un MHR probablement moins fournis en individualités, mais éminemment plus collectifs. Et si le début de saison laisse à penser que Toulouse a digéré les excès de certains joueurs mieux disposés à jouer la carte du collectif, force est de constater que l’UBB n’est toujours pas remise de cette guéguerre des ego. Et pour tout dire, avec les sollicitations extra-sportives qui ne manqueront pas d’ici la Coupe du monde, on commence à penser que le principal danger qui guettera le XV de France en 2023 se situera précisément ici. Car s’il est facile de répéter dans les médias que la star demeure l’équipe, la nature humaine est ainsi faite qu’elle peut très vite se persuader du contraire, en son for intérieur...

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