6 Nations 2023 - L'arbitre d'Irlande-France, Wayne Barnes, au centre des débats

Après les 18 pénalités sifflées par M. Carley (préposé à la touche ce samedi) contre l’Italie, qui suscitèrent l’ire de son compatriote Shaun Edwards, c’est un autre Anglais qui dirigera le XV de France à Dublin. Et un visage bien connu, puisqu’il s’agira de M. Barnes… Forcément une des clés du match, à en écouter Fabien Galthié. "Il faudra s’adapter à ses attentes" anticipait ainsi le sélectionneur dans les coulisses du stade romain. Lesquelles ne sont pas exactement difficiles à anticiper, puisque l’Anglais est l’arbitre le plus capé de l’histoire du circuit international, qui a porté son record à 101 apparitions lors du test entre les Bleus et l’Afrique du Sud à Marseille, en novembre dernier…

Un dernier match qui a laissé des traces 

Le hic ? Il est précisément que ce dernier match ne fut pas le meilleur de M. Barnes. Les Bleus ne s’en sont pas plaint, évidemment, même si une ou deux pénalités avaient pu susciter un brin d’incompréhension. En revanche, les Sud-Africains ne s’étaient pas gênés par l’entremise de tweets rageurs signés par Rassie Erasmus, lesquels furent relayés en boucle jusqu’à causer un grand trouble. M. Barnes ayant, dans la foulée de cette rencontre, été la cible d’un déferlement de haine. "Les critiques sur les réseaux sociaux deviennent rapidement des abus. : c’est le monde dans lequel nous vivons. J’ai pris la décision d’être arbitre et j’ai pris la décision d’être sur les réseaux sociaux. Mais Polly, ma femme, n’a pas pris la décision d’être arbitre. Cela ne me dérange pas que les gens critiquent ma performance et, s’ils veulent m’insulter directement, c’est leur choix. Mais une limite a été franchie." M. Barnes affirmait par ailleurs avoir envisagé d’arrêter l’arbitrage à l’issue de ce match, avant de finalement se raviser et de créer, avec l’aide de World Rugby, une structure d’aide pour l’état mental des arbitres.

Ces éléments de contexte, le XV de France ne peut évidemment pas ne pas les prendre en compte, après sa piètre performance sur le plan disciplinaire à Rome. De quoi expliquer la rapidité des excuses proférées par Shaun Edwards (malgré plusieurs coups de sifflet objectivement injustifiés)… À Dublin, il s’agira en effet pour les Bleus de faire plus que jamais profil bas. En particulier sur les lignes de hors-jeu et sur les attitudes dangereuses au contact, pour lesquelles cet avocat de profession se veut particulièrement sévère…