Baky écrit : le CUV, ultras sonores

Par Bakary Meité
  • Baky écrit rend hommage aux supporters versaillais dans se chronique.
    Baky écrit rend hommage aux supporters versaillais dans se chronique.
Publié le Mis à jour
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Dans sa chronique, Bakary Meité rend un vibrant hommage au RCV, l'autre RCV, le Rugby Club de Versailles. Au-delà du club en lui-même, l'ancien troisième ligne de Carcassonne souhaite évoquer le Collectif Ultra Versaillais, un petit groupe de supporters, qui ne cesse de donner de la voix en tribune. 

N’en déplaise à Anne D. la plus fervente supportrice du RCV, il existe un autre RCV. Oui Anne, il n’y a pas que Vannes dans la vie. Il y a Versailles aussi !

Quand James Zié l’entraineur des trois-quarts du C’Chartres Rugby m’a proposé d’aller voir le match du Rugby Club de Versailles, un samedi soir, à 20h, mon enthousiasme était nul et non avenu.

Le fait de retrouver Jean-Maurice Oulouma, mon camarade de chambre en sélection ivoirienne, sur le banc versaillais, était la seule réjouissance du jour. Ou plutôt du soir. Non pas que j’ai de l’inappétence pour les matchs de rugby de Fédérale 2, mais je m’imaginais déjà me retrouver dans un décor champêtre et inconfortable. N’ayant jamais mis les pieds dans le stade de Porchefontaine, je m’attendais au pire.

Ma ponctualité trônant sur la liste de mes défauts, j’arrivais au stade avec quelques minutes de retard. L’allée qui mène au terrain étant plongée dans l’obscurité d’un soir de février, je me suis laissé guidé par la lueur dégagée par les halogènes qui éclairaient le terrain. Mais aussi par les clameurs émanant de l’unique tribune du stade. Une fois derrière la main courante qui enceint l’air de jeu, j’ai pu me rendre compte que l’unique tribune qui surplombe le club house était pleine comme un œuf. Et singulièrement bruyante.

La raison : le Collectif Ultra Versaillais, CUV. Une grosse vingtaine de membres qui met au diapason toute la tribune. Mégaphone, chants repris en cœur, banderole, sauts, clapping. Tout y passe.

Seule fausse note, la teneur de certaines mélopées qui sont à reprouver pour leur caractère discriminant envers la communauté LGBTQ.

Au-delà de ça, le CUV n’a rien à envié aux différentes bandas qui sévissent dans les stades de rugby méridionaux. Moi qui trainais des pieds, me voilà propulsé dans une ambiance abasourdissante.

Sur le terrain, les joueurs d’Antony Métro 92 ont bien tenté de résister face aux Yvelinois mais finiront par céder. Mais le spectacle est ailleurs.

Clou de ce dernier, quand l’arbitre libéra les joueurs en sifflant la fin de la partie, des engins pyrotechniques craqués par les « cuvistes » dégageaient alors des volutes aux couleurs bleus et blanches du club. La liesse était totale.

De mémoire, j’ai rarement assisté à une telle ferveur en tribune pour un match de rugby amateur. Je me risque à penser que certains membres du CUV doivent être des visiteurs réguliers du Parc des Princes, tant l’ambiance que les chants font penser à ce qui se passe du côté de la porte d’Auteuil les soirs de grand match quand on maintient les proportions, cela va sans dire.

Le CUV a pleinement rempli son rôle de seizième homme et le fait depuis plus de 5 ans maintenant. Et si l’on devait interroger la silhouette qui brandit un fumigène, présente sur le logo, elle répondrait surement : « Nous, on joue en tribune ! »

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