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6 Nations 2023 - Ollie Chessum, le nouveau grand d’Angleterre

Par Simon VALZER
  • Le deuxième ligne de Leicester Ollie Chessum, ici contre l’Italie, apporte toute sa puissance au cinq de devant anglais.
    Le deuxième ligne de Leicester Ollie Chessum, ici contre l’Italie, apporte toute sa puissance au cinq de devant anglais. SUSA / Icon Sport - SUSA / Icon Sport
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Ollie Chessum - deuxième ligne de l’Angleterre -  22 ans seulement, le géant de Leicester s’est installé sur le côté droit de la deuxième ligne du XV de la rose. Et dans le même temps, son frère cadet Lewis est le capitaine des moins de 20 ans anglais. La relève des Chessum est déjà là.

Et dire que rien ne prédestinait Ollie Chessum à jouer au rugby… C’est en tout cas ce que vous assure sa maman, Michelle : « Nous venons du comté du Lincolnshire (situé dans l’est de l’Angleterre, non loin de Nottingham, N.D.L.R.), qui n’est déjà pas une grande région de rugby et puis je ne peux pas dire que nous soyons une famille très branchée rugby. On a toujours regardé les matchs de l’Angleterre, mais cela s’arrête là. Je n’ai jamais encouragé mes fils à jouer au rugby, et encore moins à se hisser au haut niveau. Ils ne sont pas allés dans une de ces écoles privées où ils jouent au rugby quatre fois par semaine dès le plus jeune, mais dans des écoles publiques. » Vous aurez relevé le pluriel dans les propos de l’heureuse maternelle. Parce qu’Ollie, le géant de 22 ans qui cale le côté droit de la mêlée du XV de la Rose depuis le début du Tournoi, n’est que l’aîné d’une fratrie de trois. Son cadet de trois ans, Lewis, évolue lui aussi à Leicester et n’est autre que le capitaine des moins de 20 ans anglais et possède sensiblement les mêmes mensurations : 2 mètres, et environ 118 kilos sur la balance. Le benjamin, Dylan, n’a que 15 ans mais a décidé de suivre les pas de ses (très) grands frères.

Steve Borthwick, qui l’a vu se développer à Leicester où il évolue en équipe première depuis trois ans, a décidé d’en faire un de ses hommes de base en le titularisant d’emblée pour le premier match du Tournoi. C’est dire la confiance qu’a le nouveau sélectionneur de l’Angleterre en son jeune joueur qui, depuis, a enchaîné les titularisations dans la cage aux côtés de l’incontournable Maro Itoje. Ce week-end du 4 février dernier restera dans les mémoires de la famille Chessum. Puisque 24 heures avant qu’Ollie ne fasse sa première apparition pour le XV de la Rose, son cadet Lewis enfilait le brassard de capitaine des U20 - qu’il portera encore ce soir contre les Bleuets - : « C’était beaucoup trop pour moi, soufflait Michelle Chessum, je suis trop attachée émotionnellement à eux. Je veux tellement que tout se passe bien pour eux que j’en perds le plaisir de regarder le match. » Borthwick, lui, a aimé ce qu’il a vu. Car malgré la défaite du XV de la Rose contre son homologue du Chardon à Twickenham (23-29), son poulain a signé un grand match, et montré qu’il était mûr pour le niveau international en signant 11 charges et en gagnant 72 mètres, soit autant que le troisième ligne centre Alex Dombrandt.

Michelle Chessum : « N’y va pas ! Ils vont te tuer »

Et dire qu’il n’aurait jamais dû jouer au rugby… Sa mère le lui avait interdit. Elle raconte : « Il avait 12 ans et n’avait jamais touché un ballon de rugby. Un jour, il est revenu de l’école en me disant que son prof d’EPS voulait qu’il intègre l’équipe de l’école. J’avais refusé. Je lui avais dit : « N’y va pas ! Ils vont te tuer ! Tu ne sais pas ce que tu fais. » J’ai même appelé le professeur en question que je connaissais personnellement. Il m’expliqua qu’Ollie ne serait pas le seul enfant dans ce cas. Il m’a simplement demandé de lui acheter un protège-dents et m’a promis de l’aider à le mouler. » C’est comme ça que tout a commencé. Et voilà comment le "petit" Oliver Chessum fit ses premiers pas dans le rugby anglais, au sein de l’équipe de Sleaford. Faute d’effectif, l’équipe disparut. Direction le club de Newark, où il passa deux ans mais s’ennuya ferme : « Ils ne le faisaient jamais jouer, donc il s’est désintéressé du rugby. Puis son cousin lui proposa de rejoindre l’équipe de Kesteven, à quinze minutes de route. Ça l’a complètement relancé. » Là, Ollie Chessum entra sur les radars des recruteurs anglais. Il fut sélectionné pour intégrer les équipes jeunes de son comté, puis fut prêté au club de la plus grande ville voisine : Nottingham. C’est là qu’il fut repéré par les dirigeants des Tigers de Leicester, qui le recrutèrent pour leur centre de formation.

Il a remis le maillot de match à son frère cadet

Chessum fit ses premiers matchs avec les pros de Leicester en 2019, au poste de flanker. Trois matchs la première année, puis cinq la deuxième… et enfin vingt-huit la troisième ! C’est à ce moment qu’il fit ses débuts internationaux avec le XV de la Rose : le 13 février 2022, à Rome, où il prit place sur le banc. Quelques semaines plus tard, il affronta aussi les Bleus, au Stade de France. Puis grappilla encore du temps de jeu international en participant aux trois tests de la tournée d’été de l’Angleterre en Australie.

Le grand Ollie n’a toutefois pas encore eu le plaisir de jouer un match professionnel avec son frère cadet Lewis, qui évolue avec les Tigers mais dans un championnat inférieur. Un moment que Michelle, leur mère, attend avec impatience : « Vous imaginez ça ? Ce serait génial de les voir jouer ensemble avec les Tigers. Cela n’est encore jamais arrivé. » En attendant, le staff des moins des 20 ans a une bonne idée : à la veille du Angleterre-Écosse U20, ils ont demandé à Ollie de remettre à son frère son maillot de match : « C’était une attention touchante, les garçons ont adoré » confirmait leur mère. Une complicité forgée dans l’adversité : « Enfants, ils ont fait de sacrées bagarres ensemble… Ils étaient toujours en concurrence et détestaient perdre. Maintenant, je suis heureuse de voir qu’ils se suivent et se soutiennent au quotidien. Et cela m’arrange parce que je n’y connais pas grand-chose au rugby !  En attendant de voir les frangins unis sous les mêmes couleurs. Celles des Tigers ou… de l’Angleterre. Car au vu des débuts de leurs prometteuses carrières, ces deux-là sont partis pour durer.

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