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Tournoi des 6 Nations - Animation offensive : premières mains, mais où est le problème ?

Par Nicolas Zanardi
  • Alors qu’ils s’en étaient fait une spécialité depuis trois ans, les Bleus n’ont plus marqué d’essai en première main depuis l’été dernier. À eux de corriger ce constat d’ici la fin du Tournoi...
    Alors qu’ils s’en étaient fait une spécialité depuis trois ans, les Bleus n’ont plus marqué d’essai en première main depuis l’été dernier. À eux de corriger ce constat d’ici la fin du Tournoi... Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany - Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Redoutables dans leurs attaques en première main depuis le début du mandat de Fabien Galthié, les trois-quarts tricolores ont clairement perdu en efficacité sur leurs lancements depuis le mois de novembre dernier, mieux lus par leurs adversaires et probablement moins équilibrés. Analyse.

Vous souvenez-vous des essais inscrits par Mathis Lebel et Damian Penaud le 2 juillet dernier au Japon ? Probablement pas… Et pourtant, ceux-ci conservent une certaine singularité ! En effet, les réalisations des ailiers tricolores dans la moiteur japonaise demeurent les deux derniers inscrits en première main par les trois-quarts de l’équipe de France. Un constat qui interpelle, puisque les attaques placées constituaient l’un des principaux atouts offensifs de l’équipe depuis le début du mandat de Fabien Galthié.

En effet, si la ligne de trois-quarts tricolore s’est fait redouter depuis trois ans par toutes les sélections de la planète, ce n’est pas seulement de par sa capacité à sa capacité à jouer dans le désordre (5 des 10 essais inscrits depuis le début du Tournoi l’ont encore été sur des ballons de turnover), mais bien de par sa faculté à proposer des mouvements en première main huilés, léchés et construits en fonction des adversaires du XV de France. Le meilleur exemple demeurant probablement la merveille inscrite par Damian Penaud voilà deux ans lors de la dernière visite des Bleus à Twickenham, fruit d’une parfaite complicité au sein de la ligne des trois-quarts que les Bleus ont du mal à retrouver depuis. Depuis l’automne en effet, ces derniers n’ont jamais réussi à franchir la ligne d’en-but adverse en première main, pas plus que depuis le début du Tournoi où même les franchissements se comptent sur les doigts de la main.

Des animations mieux lues et des pré-actions moins efficaces

Faut-il croire, à ce sujet, à une volonté manifeste de cacher son jeu dans l’optique de la prochaine Coupe du monde ? On pourrait être tenté de le penser puisque depuis le début du Tournoi, les attaquants tricolores n’ont expérimenté (pour l’heure…) aucune "nouveauté", se bornant à réutiliser les mêmes combinaisons que depuis deux ans, lesquelles sont logiquement de mieux en mieux lus par les adversaires. D’ailleurs, même à l’entraînement, les lancements de jeu ne font semblent-ils plus vraiment partie des priorités du staff des Bleus, certains joueurs s’étant même étonnés à demi-mot que le jeu en première main ne soit depuis le début de l’édition plus travaillé qu’en "clarté", c’est à dire au petit trop voire en marchant.

Reste que, pour rationnelle qu’elle soit, l’explication ne suffit pas à convaincre. "Il n’y a pas que la qualité de l’animation qui compte, explicitait l’an dernier le responsable de l’attaque Laurent Labit. On essaie de se donner le temps pour faire le bon choix, mais ce qui détermine ce choix, c’est la défense adverse et en cela, ce qui est essentiel, c’est le travail de positionnement en pré-action. Par exemple, ce qu’on demande à nos ailiers côté fermé, c’est de jouer un jeu de poker menteur avec l’adversaire, et de faire en sorte que leur positionnement au moment de l’introduction ne soit pas le même qu’au moment où le ballon sort, afin de mettre en retard le demi de mêlée adverse et de provoquer des réactions en cascade en bout de ligne."

Danty, un retour qui tombe à pic

Faut-il en déduire, à ce titre, que ce travail de pré-action n’est plus réalisé de manière aussi précis qu’auparavant, soulignant en creux l’impact de l’absence de Gabin Villière par rapport à ce que peut proposer Ethan Dumortier ? Peut-être bien, après tout. Mais à vrai dire, à nos yeux, la principale raison pour laquelle les Français ont perdu en efficacité se situe surtout au milieu du terrain. Puisqu’entre les absences de Virimi Vakatawa (contraint de stopper sa carrière en raison de problèmes cardiaques) puis de Jonathan Danty (blessé au genou) les Bleus évoluaient depuis le début du Tournoi sans leurs deux meilleurs arguments "physiques", susceptibles de remporter des collisions frontales et donc de servir, le cas échéant, de "leurres" plus crédibles que Gaël Fickou, contraint de s’accommoder depuis le début du Tournoi d’un rôle à contre-emploi (avec aussi peu de succès qu’au mois de novembre 2021, lors de la tentative d’association Jalibert-Ntamack). Dès lors, le retour de Danty va-t-il permettre aux Bleus de retrouver de leur efficacité sur leurs lancements ? On n’espère que ça, tant il n’existe rien de plus jouissif que d’adjoindre le résultat à la manière face aux Anglais…

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