6 Nations 2023 : "Pitié", "viande hachée", "fin de carrière pour certains": les médias anglais sortent la sulfateuse au lendemain de l'humiliation

Par Paul Arnould
Publié le Mis à jour
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6 NATIONS 2023 - Après une défaite historique à Twickenham face à l'équipe de France (53-10), les Anglais se sont réveillés avec une grosse gueule de bois. Les médias d'outre-Manche n'hésitent pas à utiliser des termes très durs pour qualifier la prestation du XV de la Rose. À six mois de la Coupe du monde, le rugby anglais est en crise. 

Après une telle gifle, il fallait s'attendre à voir les médias anglais sortir la sulfateuse. Ça n'a pas manqué. Les Bleus ont réalisé une performance historique samedi, en battant 53-10 le XV de la Rose, lui infligeant sept essais. Une véritable humiliation pour les Anglais à six mois de la Coupe du monde. Les médias d'outre-Manche reviennent dans les grandes largeurs sur ce choc : attention ça déménage !

The Guardian : "Une guillotine qui tombe de manière brutale et définitive"

Les journalistes du Guardian reviennent sur cet affront, selon eux le moment plus difficile à vivre de leur histoire. "L'équipe de Steve Borthwick avait espéré que ce week-end pouvait être celui d'un meilleur avenir à l'horizon. Au lieu de cela, (l'avenir) s'est avéré être les phares d'un TGV français à grande vitesse, écrasant tout sur son passage."

"Le fossé entre les deux équipes est embarrassant", écrit encore le journaliste qui rend hommage à l'équipe de France qui reste grande favorite à la victoire finale au Mondial : "La France a joué comme si c'était Paris au printemps". Les Bleus ont été "plus efficaces, plus calmes, plus forts dans à peu près tous les domaines, et les rumeurs de leur disparition en tant que favoris de la Coupe du monde ont clairement été exagérées."

The Guardian parle même d'une "guillotine qui tombe de manière brute et définitive" sur le XV de la Rose. 

The Independent : "La France n'est même pas la meilleure équipe du Tournoi"

Les autres médias anglais ont aussi analysé la rencontre, ou plutôt sont revenus sur la débâcle anglaise. Le sérieux The Independent revient sur "le jour le plus humiliant de l'histoire de Twickenham" avec un soupçon d'ironie : "Pour rappel, la France n'est même pas la meilleure équipe de ce Six Nations. Cette distinction appartient à l'Irlande et, par chance, l'Angleterre se rendra à Dublin la semaine prochaine pour y terminer sa campagne. Préparez vos calculatrices - sur la base de cette performance (face aux Bleus N.D.L.R.) - la défaite 76-0 contre l'Australie lors de la "tournée infernale" de 1998 pourrait être menacée."

Sans surprise, les journalistes doivent s'incliner devant la supériorité française, même si selon eux la faiblesse de leur équipe prédomine sur la performance de l'équipe de France :"N'enlevez rien à cette troisième ligne française - François Cros, Charles Ollivon et Grégory Alldritt ont été superbes - mais ils ont fait face à une résistance minime."

Parmi les motifs de "satisfaction", le match de Freddie Steward, l'arrière de la Rose, est mis en avant : "le seul Anglais à sortir avec un peu de crédit". Dans les regroupements, "Alldritt et Cros ont fait des Anglais de la viande hachée", souligne The Independent, qui se demande où va l'Angleterre :"A Dublin dans sept jours", répond abasourdi le journaliste, qui a dû mal à expliquer une telle déroute. 

The Telegraph : une défaite qui "pourrait mettre fin à la carrière de certains"

Le petit mot de Fabien Galthié à la fin du match en soutien à cette équipe anglaise a marqué The Telegraph qui écrit : "Là où autrefois les Anglais étaient méprisés par les Français, aujourd'hui ils ont pitié d'eux". Dès les premières minutes de la rencontre, les Bleus ont montré leur grande forme du jour avec un essai inscrit par Thomas Ramos dès la 2e minute. Les supporters français, présents à Twickehahm ont commencé à faire du bruit, donnant l'impression pour The Telegraph que "cela ressemblait à Twickenham sur Seine". 

Tous les joueurs français sont mis en avant sur ce match. Le capitaine Antoine Dupont n'échappe pas à l'éloge, notamment grâce à sa capacité d'accélérer à tout moment. Son magnifique "50-22" en première période entraînant l'essai de Flament a marqué les esprits : "Il a réaffirmé qu'il était le meilleur joueur du monde". 

 

Dans le camp anglais, personne ou presque n'est épargné. "C'est le type de performance et de résultat qui peut coûter des carrières internationales", écrivent les journalistes, qui pensent qu'Owen Farrell sera titulaire à Dublin face à l'Irlande "dans l'espoir d'éviter un score de cricket". En plus du choc, certains veulent désormais des réponses pour comprendre comment "l'Angleterre a régressé de manière si alarmante depuis qu'elle a aligné la plus jeune équipe de tous les temps en finale de Coupe du monde". 

Pourtant l'Angleterre était prévenue que l'équipe de France avait l'habitude de débuter très fort les rencontres. Lors de la 3e journée face à l'Ecosse, les Bleus avaient marqué dès la 5e minute avec Romain Ntamack. En référence sans doute à la soirée du XV de France au Moulin Rouge mercredi soir, Daniel Schofield écrit : "À moins de danser le cancan au Moulin Rouge, l'Ecosse n'aurait pas pu faire plus il y a quinze jours à Paris pour annoncer le danger que représentait un départ poussif contre les Français. Et pourtant, l'Angleterre est tombée dans le même piège." 

Le dernier mot revient à Daniel Schofield, qui avant de basculer sur l'Angleterre, voulait d'abord parler des Français : "Ils pourraient bien ne pas remporter le titre, ils ne sont pas numéros 1 mondiaux, mais sur la base de cette victoire, ils doivent être les favoris pour remporter leur première Coupe du monde à domicile."

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