Commotions cérébrales et démence : une enquête parlementaire lancée au Royaume-Uni pour établir un lien

  • Alix Popham, comme Steve Thompson, souffre de démence.
    Alix Popham, comme Steve Thompson, souffre de démence. Icon Sport - Fred Porcu
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Au Royaume-Uni, une enquête parlementaire a été lancée pour établir le lien entre le sport et les conséquences à long terme sur la santé des joueurs par le biais des chocs répétés à la tête.

Le parlement britannique a lancé une enquête pour établir des liens entre le sport de haut niveau et les blessures au cerveau. À compter de mardi prochain, les membres du parlement faisant partie de la commission Informatique, Culture, Média et Sports (DCMS) vont interroger des témoins pour mieux comprendre l'étendue des dégâts. Outre-Manche, le problème est central avec l'action légale intentée contre World Rugby et les fédérations anglaise et galloise. Surtout, il concerne aussi le football. Les champions du monde 1966 sont particulièrement touchés. La démence de Sir Bobby Charlton, légende du football anglais, a été confirmée l'année dernière, tandis que quatre de ses ex-coéquipiers ont été diagnostiqués de la même maladie au moment de leur mort : Nobby Stiles, Jack Charlton, Martin Peters et Ray Wilson.

Le membre de cette commission Julian Knight a déclaré : "Cette enquête va essayer d'établir un lien scientifique entre le sport et l'incidence sur le long terme des blessures au cerveau. Nous allons observer de près le rôle que devraient endosser les instances dirigeantes, leurs responsabilités, et quelles actions pourraient être prises pour réduire les risques que courent les joueurs. On observe de nombreux cas de sportifs touchés au cerveau qui se tournent vers la justice." Une deuxième session va être assurée avec l'audition de joueurs et des instances dirigeantes.

N'importe quel joueur ayant joué plus de quatre ans de rugby au haut niveau souffrira de troubles cérébraux

Le mouvement avait été initié en 2020 par un groupe de joueurs anglais et gallois. L'action en justice avait été engagée à l'encontre de World Rugby et les fédérations anglaise et galloise. A l'AFP, Alix Popham, ex-international gallois, indiquait être atteint de démence (une encéphalopathie traumatique chronique, pour être exact) à seulement 43 ans : "Le neurologiste m'a dit que n'importe quel joueur ayant joué plus de quatre ans de rugby au haut niveau souffrira de troubles cérébraux", avait-il dit à l'AFP. Aujourd'hui, ce groupe recense 275 personnes.

Cette dynamique a été suivie en France en novembre dernier. Une quinzaine de joueurs ayant évolué en France, représentés par le cabinet d'avocats Alekto et victimes de conséquences de chocs à la tête, a déposé une série de recours administratifs contre la LNR et la FFR pour manquement des deux institutions à leurs obligations de sécurité et d'information. On retrouve dans ce collectif Alix Popham et Steve Thompson, à l'initiative du premier mouvement outre-Manche.

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