Top 14 - Félix Lambey, de retour à point nommé pour Lyon

Victime d’une entorse acromio-claviculaire le 20 janvier lors de la réception des Bulls, Félix Lambey n’aurait jamais imaginé manquer deux mois de compétition. Une convalescence plus longue que prévu, qui a au moins eu le mérite d’aiguiser l’appétit du Lyonnais, « Comme mon épaule est allée beaucoup mieux assez vite, je pensais être capable de reprendre plus rapidement. Et puis, ça a traîné... Je suis soulagé que ce soit enfin derrière moi. » Son staff aussi, et pour cause : en l’absence de joueur comme Dylan Cretin ou Theo William, le Lou ne peut que se satisfaire du retour d’un de ses rares profils aériens, susceptibles d’apporter de l’équilibre à son pack.

Et donc, de l’efficacité à une conquête qui a donné le sentiment d’avoir trouvé son rythme, après avoir longtemps tardé cherché sa vitesse de croisière. « En début de saison, on a eu du mal à se trouver, convenait Lambey dans la semaine. On a connu quelques grosses défaites à domicile, ça a été compliqué de se lancer. On a eu une première période en Coupe d’Europe où on n’a pas forcément gagné, mais où on commençait à mieux jouer. Le vrai électrochoc a été déclenché par notre défaite contre Brive à la maison. C’est à ce moment que les médias autour du club ont commencé à se demander si le rapport entre le staff et l’équipe ne fonctionnait pas, et cela a incité tout le monde à se responsabiliser. Pour ne parler que de la conquête, on y a certes consacré plus de temps, mais certains joueurs s’y sont un peu plus intéressés alors qu’ils avaient tendance à se reposer sur d’autres. C’était trop facile de critiquer le staff alors que les joueurs n’étaient pas irréprochables. Depuis, on voit qu’il y a eu du mieux. »

« On est clairement à un tournant »

Mais pas question, pour autant, de se laisser griser par la série de 5 victoires consécutives réussie par les siens au début de l’année 2023, ni par cette jolie quatrième place qu’ils occupent malgré leur dernier revers à Castres (27-22). « On enchaîne un peu mieux depuis quelques semaines, mais c’est maintenant que les matchs les plus importants arrivent, souriait le Jurassien. C’est là qu’on pourra vraiment dire si tout fonctionne mieux. Je me souviens bien que l’an dernier, nous occupions à peu près la même position au même moment de la saison, et on sait comment tout s’est terminé,... Alors, je reste méfiant : je connais trop bien le Top 14 pour savoir que tout peut aller très vite, dans un sens comme dans l’autre. »

Toulon, ce meilleur ennemi

Voilà pourquoi, aux dires du deuxième ligne, cette rencontre face au RCT ne saurait être anodine. Pas seulement parce qu’elle ser le théâtre du grand retour de Pierre Mignoni dans ce stade qu’il contribua immensément à conquérir, mais bien parce que le Lou ne dispute jamais de match anodin face au RCT, pour le meilleur (première qualification en demi-finales du Top 14 en 2018, victoire 30-12 en Challenge Cup en 2022) que pour le pire (défaite 10-43 à Gerland la saison dernière qui priva le Lou de top 6). « C’est vrai que ce sont toujours des matchs particuliers, contre Toulon, affirmait Lambey. Je pense que celui de samedi s’inscrira dans cette lignée. En l’emportant, si rien ne serait acquis, on serait en mesure de batailler vers le haut avec Paris ou La Rochelle. Au contraire, une défaite nous remettrait sous pression. À nouveau, on n’aurait pas le droit à l’erreur, et on aurait à gérer deux déplacements à Bordeaux et Toulouse en suivant. Sans oublier qu’on se rajouterait un concurrent direct en permettant à Toulon de se repositionner. C’est clairement un tournant de notre saison. » Qu’il s’agit désormais pour le Lou de bien négocier...