Top 14 - Castres souhaite surfer sur la vague

Habituellement, la réception du Stade toulousain est l’un des événements majeurs de la saison du CO. L’antagonisme bon enfant savamment entretenu entre les deux clubs, la proximité géographique (même si les deux clubs n’évoluent pas dans le même département, faut-il le rappeler ?), les passerelles fréquemment tendues entre les Bleu et Blanc et Rouge et Noir confèrent à ce derby régional un caractère unique que seul le rugby sait créer.

Cette saison pourtant, le CO accueille son meilleur ennemi avec un peu plus de pression qu’à l’accoutumée. Les Castrais ne vivent pas la meilleure période de leur histoire récente, eux qui sont à la lutte pour leur survie dans la division et qui ont connu un changement de manager voilà un peu plus d’un mois. Depuis le 20 février, date de son arrivée à la tête du CO en remplacement de Pierre-Henry Broncan, Jeremy Davidson a semblé réussir à relancer la machine castraise. S’il a perdu à Bayonne pour sa prise de fonction, « ses » Castrais ont ensuite su remporter le match de la peur à la maison contre Lyon, et ce avec un certain brio, en améliorant considérablement plusieurs secteurs de jeu qui avaient fait défaut aux Tarnais dans un passé récent. Au premier rang desquels la tenue en mêlée fermée, la qualité en défense et le rendement de l’alignement.

Tout le sel de cette rencontre face à Toulouse sera de voir si les joueurs du CO parviendront à garder, dans ces domaines clés, un rendement digne d’une équipe de Top 14.

Deux réceptions et des congés

Les Tarnais devront en outre gérer un deuxième match à domicile après une coupure de dix jours. Une situation loin d’être évidente à aborder, comme le confesse l’entraîneur des trois-quarts David Darricarrère : « C’est toujours piégeux d’enchaîner deux réceptions. Encore plus lorsque, comme c’est le cas ici, elles sont entrecoupées par des congés. Si on évite un peu les problèmes liés à la fraîcheur physique et mentale, il faut chercher le bon équilibre et entretenir la compétitivité. » Le technicien sait que face à une équipe comme Toulouse, qui déplace beaucoup le ballon, il faudra se présenter « avec le niveau de fatigue le plus bas possible » et surtout « continuer à produire, à avoir des intentions ». Ne pas se laisser inhiber par le rang de l’adversaire, qui domine le championnat de la tête et des épaules. Et surtout ne pas penser que le match sera plus facile sous prétexte qu’Ugo Mola a laissé transpirer qu’il allait faire tourner son effectif en prévision du match à venir face aux Bulls. « Même sans ses internationaux, Toulouse reste Toulouse, prévient Geoffrey Palis. Contre le Racing, le Stade toulousain était aussi diminué. On a vu le résultat (victoire à l’extérieur de Toulouse 39-35 début mars, N.D.L.R.) ! 

Un éventuel succès des Tarnais leur permettrait d’envisager avec beaucoup plus de sérénité la suite des événements. N’oublions pas que le calendrier leur offrira sur les cinq matchs restants les réceptions de Toulon et Perpignan et des déplacements à Montpellier, Pau et Brive. Ils affronteront tous leurs concurrents directs dans la course au maintien.