Pro D2 - Coupure d’électricité à Armandie : les coulisses d’un moment hors du temps

Par Mathieu Vich
  • Bernard Goutta : "Oui, nous avons été prévenus. Mais je n’en ai pas parlé aux joueurs"
    Bernard Goutta : "Oui, nous avons été prévenus. Mais je n’en ai pas parlé aux joueurs" Icon Sport - Icon Sport
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Pendant un peu moins d’une demi-heure, le stade Armandie a été plongé dans le noir. Un moment totalement hors du temps durant lequel personne ne savait si le match allait reprendre ou non.

Il est très exactement 22h24 jeudi soir lorsque la ville d’Agen tombe en panne. Et les 8995 spectateurs du stade Armandie n’y échappent pas. Au cours d’un maul dans les vingt-deux mètres adverses, alors que les Agenais sont dans un temps-fort, la lumière se coupe et tout le stade est plongé dans la pénombre. 

Tout le monde se pose alors beaucoup de questions, chacun y allant de son propre avis. Les supporters devant leur écran envoient par messages interposés les premières informations révélées par Canal +. Mais personne ne sait vraiment si cela va reprendre sous les trente minutes réglementaires. Les Agenais décident de rentrer aux vestiaires. "Nous avons tous allumé nos téléphones car nous n’y voyions rien. Chacun se demandait quand ça allait reprendre mais on n’avait aucune information", assure Loris Tolot. 

Les Agenais avaient été prévenus

A contrario, Nevers reste sur la pelouse. "Parce qu’il fait très chaud dans les vestiaires. Il faisait bon dehors et ça me permettait d’activer les joueurs en permanence" estime Xavier Péméja. Interrogé, Bernard Goutta a assumé avoir été mis au courant de cette action en amont de la rencontre : "Oui, nous avons été prévenus. Mais je n’en ai pas parlé aux joueurs. J’en ai parlé à personne car personne ne savait si ça allait vraiment arriver ou pas. Donc je n’ai pas voulu perturber mon groupe par rapport à cela". Vraisemblablement, le SU Agen avait effectivement reçu dans la matinée un courrier de la CGT menaçant d’une coupure de courant pendant la rencontre Agen-Nevers.

Pendant la coupure au micro de Canal et à l’issue de la rencontre, Jeff Fonteneau a déploré ces actions menées de la part du syndicat. Assurant, de manière solidaire avec Jean Dionis du Séjour, premier édile de la ville, qu’une plainte allait être déposée ce vendredi matin. Joint par nos soins, Guillaume Floret, membre du comité exécutif fédéral et responsable de la région Aquitaine nous explique : "Cette action était prévue depuis deux ou trois jours. Il y a eu une assemblée générale des salariés en lutte qui ont décidé de mener celle-ci lors de la rencontre".

"Nous comprenons la colère des supporters, mais…"

Il n’y avait, selon lui, aucune intention de viser particulièrement le club du SU Agen. "Nous voulions juste montrer à Emmanuel Macron que même s’il est parti sur ses 100 jours d’apaisement, les gens ne vont pas oublier." Il poursuit : "Nous ne visions pas du tout le club d’Agen. Alors, je comprends la colère des supporters et salariés du club. Je suis moi-même un fervent supporter de rugby et notamment de Clermont depuis des années. Mais trente minutes pour une action où il n’y a pas de problème, en comparaison avec les deux années que nous enlève le Gouvernement, je trouve que ce n’est pas très cher payé".

Assurant au passage que la CGT n’avait aucune idée des risques sportifs encourus si l’électricité ne revenait pas au bout de trente minutes. Dans la pénombre, de nombreux strikers ont pénétré sur la pelouse. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de 2019, au cours d’un derby Agen-Toulouse, lors duquel le match avait été interrompu. D’un point de vue rugbystique, cette coupure d’électricité a nettement impacté le rythme de la rencontre puisque les deux équipes ont baissé en intensité.

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