Challenge Cup - Toulon surclasse Glasgow en finale et remporte la première Challenge Cup de son histoire

Ce vendredi soir, en finale de la Challenge Cup face aux Ecossais de Glasgow, le Rugby club toulonnais était en mission. En mauvaise position pour une qualification en phase finale du Top 14, les Varois jouaient tout simplement leur saison sur cette rencontre. Après avoir éliminé les Sud-Africains du Cheetahs (36-21), le tenant du titre lyonnais (48-23) puis Trévise (23-0) pour se frayer un chemin en finale, le RCT s'est offert le club glaswégien au bout d'un match maîtrisé de bout en bout.

D'entrée, les hommes du duo Franck Azéma/Pierre Mignoni ont montré de quel bois ils se chauffaient face à une formation pourtant réputée pour sa solidité et formant l'ossature du XV de Chardon. Rapidement, et malgré la sortie de Dan Biggar, remplacé au pied levé par Ihaia West dès la 5e minute de jeu, les Toulonnais trouvaient la faille. C'est avec un immense Baptiste Serin que le club de la Rade, où le rugby est une religion, prenait le large. Auteur du premier essai en se faufilant, plein centre, dans un trou de souris (7-0, 7e), il assistait ensuite à l'essai du break de la légende Sergio Parisse. Pour son dernier match de la compétition à bientôt 40 ans, et lors de sa sixième finale de Challenge Cup, l'Italien marquait sous les perches (14-0, 19e) suite à une récupération de Teddy Baubigny en fond d'alignement.

Ensuite, avant même la demi-heure de jeu, Baptiste Serin, en filou, venait inscrire un doublé. À la suite d'une percée de Waisea sur le côté droit, le ballon se retrouvait tout proche de la ligne où l'ancien de l'UBB, après une superbe feinte, venait aplatir côté fermé, à quelques centimètres du ruck. En feu, l'international français, coup du sort malheureux, se blessait ensuite au genou juste avant le retour aux vestiaires. Si le diagnostic n'a pas encore été posé, voir le numéro 9 en béquilles n'est pas forcément bon signe. Quoi qu'il en soit, en seconde période, les Toulonnais, malgré une reprise un peu difficile, ont continué sur le même rythme.

Jiuta Wainiqolo a tout cassé sur son passage

Lors des 40 dernières minutes de cette finale, c'est d'ailleurs plutôt le triangle arrière varois composé de Jiuta Wainiqolo, Cheslin Kolbe, élu homme du match, et Waisea Nayacevalu qui s'est illustré. Le Sud-Africain a débord réalisé une superbe 50-22 (49e), qui amenait une pénalité passée par Benoît Paillaugue (24-0, 51e) permettant au RCT de se mettre plus qu'à l'abri d'un éventuel retour écossais. Les Warriors, d'ailleurs, réagissaient avec un essai de Kyle Steyn (24-7, 57e), mais étaient immédiatement punis par un incroyable Wainiqolo. À la suite d'une mêlée, Kolbe était trouvé au large après deux passes sautées. Intelligemment, il croisait pour son coéquipier fidjien qui, en quelques mètres, effaçait trois défenseurs pour aller aplatir (29-7, 59e). À 20 minutes de la sirène, la messe était déjà dite à Dublin où les quelques supporters varois ayant fait le déplacement entonnaient une superbe Marseillaise. 

Finalement, après une fin de partie plus enlevée où les Glaswégiens se lâchaient enfin, plusieurs essais étaient marqués, dont deux pour Toulon par Waisea Nayacevalu (36-7, 65e) et Ihaia West (43-19, 80e), la victoire revenait aux Toulonnais. Pour la douzième fois, donc, la Challenge Cup est remportée par un club français. Le RC toulonnais, lui, après quatre échecs en finale de cette compétition inscrit enfin son nom au palmarès de cette Coupe d'Europe. Cela permet, aussi, au club varois, qui gagne son premier trophée depuis 2015, de devenir le premier en France à compter dans son escarcelle, le Bouclier de Brennus, la Champions Cup et la Challenge Cup. Un succès, enfin, comme un beau cadeau de départ pour Franck Azéma, qui entraînera l'USAP la saison prochaine.