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Deux équipes à leur pic de forme, un stade incandescent... Un songe en Isère pour la demi-finale

Par Nicolas ZANARDI
  • Après avoir remporté chacun son match dans la phase régulière, Grenoble et Mont-de-MArsan se retrouvent pour une demi-finale au stade des Alpes. Jean-Charles Orioli, ici ballon en mains, sait que la victoire ira à l'équipe qui commettra le moins de fautes.
    Après avoir remporté chacun son match dans la phase régulière, Grenoble et Mont-de-MArsan se retrouvent pour une demi-finale au stade des Alpes. Jean-Charles Orioli, ici ballon en mains, sait que la victoire ira à l'équipe qui commettra le moins de fautes. Icon Sport - Franco Arland
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Auteurs d’une phase retour mémorable malgré un retrait de trois points et de sacrées secousses en coulisses, les Grenoblois rêvent désormais de prolonger leur aventure jusqu’à la finale, qui évolueront devant un stade des Alpes incandescent, rempli par 20 000 spectateurs. Mais pour cela, le jeune groupe isérois devra se méfier de son pire ennemi : lui-même...

C’est marrant comme le temps n’est finalement pas chose si linéaire. Parce qu’on aurait juré qu’il s’était écoulé des saisons, pour ne pas dire des années, devant certaines des purges pas si lointaines dont a accouché le FCG en son Stade des Alpes, devant des assistances souffreteuses savamment gonflées à plus de 5 000 personnes… On aurait juré, tiens, que le piteux match nul concédé au futur relégué Carcassonne (15-15) remontait par exemple aux calendes grecques, alors que celui-ci a bien eu lieu cette même année, avec la même équipe sur le terrain. Comme quoi, en matière de rugby et peut-être plus encore de ce FC Grenoble, il s’agit souvent de balancer Euclide à la poubelle et de se résoudre, une fois de plus, à l’irrationnel. Ou comment transformer une saison partie pour être bien pourrie, avec -3 points au classement et les soucis financiers inhérents, en demi-finale à domicile devant un stade des Alpes rempli jusqu’à la gueule, comme au bon vieux temps du Top 14…

"Cette année, plusieurs facteurs ont fait que nous nous sommes resserrés, se rappelait l’expérimenté talonneur Jean-Charles Orioli. Il y a d’abord eu cette saison galère de l’an passé, où nous nous sommes maintenus dans la difficulté. Et puis, plus récemment, tous ces événements bizarres qui nous ont fait nous sentir un peu lâchés par tout le monde. Cela a forgé en nous une volonté de ne pas subir, de maîtriser ce qu’on peut maîtriser, à savoir notre rugby, et on a vu ce qu’on pouvait faire en restant dans cet état d’esprit. Mais ce que j’ai dit aux joueurs, c’est de ne surtout pas se satisfaire d’avoir terminé dans les deux premiers. Être qualifié en demi-finale, c’est très bien, mais une fois qu’on y est, il faut la gagner, pour avoir l’opportunité de vivre quelque chose d’extraordinaire. Il n’y a plus qu’à s’y filer."

Ambiance festive au stade des alpes

Y a "plus qu’à", oui. Sauf que les Montois ne sont évidemment pas décidés à se laisser faire, eux qui connaissent parfaitement l’ambiance de corrida que peut générer le Stade des Alpes lorsqu’il prend feu, transcendant son équipe comme lors de cette épique fin de match voilà un mois, qui vit le FCG inscrire trois essais dans les huit dernières minutes à des Landais médusés. "Le Stade des Alpes est à mes yeux un des plus beaux stades de rugby en France, Top 14 et Pro D2 confondus, jurait Orioli. Un stade fermé de 20 000 places, cherchez bien mais il n’y en a pas beaucoup et quand il est rempli, l’ambiance est magnifique. Pour y avoir évolué avec Toulon à l’époque du Top 14, je me rappelle d’une atmosphère hostile dans le bon sens du terme, qui pousse ses propres joueurs et pèse sur l’adversaire. J’espère ressentir cela à nouveau mais en étant du bon côté et sur le terrain, cette fois (sourire). Quand on joue au rugby, ce n’est pas pour évoluer à huis clos ou dans deux stades aux deux tiers vides. C’est juste pour ces moments-là…"

Transformer la pression

À condition, toutefois, qu’ils ne vous inhibent pas… Car pour avoir assisté à de nombreuses demi-finales de Pro D2, on est bien placé pour avoir mesuré cette fameuse trouille susceptible de tétaniser même les meilleures équipes, paniquées par la peur de gagner. Le genre d’écueil qu’une jeune équipe comme le FCG se trouve susceptible de se prendre en pleine face ? "Dans ces moments, c’est le rôle des joueurs d’expérience que de partager leur vécu, affirme Orioli. C’est d’autant plus important qu’au sein de ce groupe qui est très jeune, peu de joueurs ont déjà disputé de rencontres éliminatoires. Ça va faire très cliché, mais dans un match de phases finales, c’est toujours l’équipe qui commet le moins d’erreurs qui l’emporte. C’est pour cela que la discipline sera très importante, on doit se préparer à bien gérer nos émotions. On sait qu’à ce titre, un match de phases finales en vaut trente de championnat au niveau du stress qu’il génère, et on doit maintenant se montrer capable de le maîtriser. Après, l’avantage avec cette équipe, c’est que tout coule sur elle, y compris la pression, et c’est tant mieux. Ce qu’il faut se dire, c’est que ça reste un match de rugby, et je trouve qu’il s’agit simplement d’une opportunité fabuleuse que de jouer une demi-finale à domicile." Aux Isérois, dès lors, de transformer cette pression en une opportunité incroyable : celle de marquer l’histoire du club en remportant en titre et/ou en le ramenant à son véritable niveau, en Top 14…

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