Pro D2 - Tommy Raynaud (Oyonnax) : "Nous avons tremblé mais la victoire est encore plus belle"

Par Nicolas Augot
  • Le capitaine d'Oyonnax Tommy Raynaud a soulevé le bouclier après la finale remportée contre Grenoble
    Le capitaine d'Oyonnax Tommy Raynaud a soulevé le bouclier après la finale remportée contre Grenoble Icon Sport - Anthony Bibard
Publié le Mis à jour
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Le pilier gauche et capitaine d’Oyonnax Tommy Raynaud affichait un large sourire au moment de commenter la victoire acquise face à Grenoble (14-3) avant de savourer à sa juste valeur ce titre de champion et la montée en Top 14 après des années de frustration.

Quel est votre premier sentiment après cette victoire en finale ?

C’était difficile. J’avais dit que ça ne serait pas un match de spectacle et je crois que ça a été le cas. C’était un coup Grenoble, un coup nous. C’était une pénalité ratée de notre côté, puis une pénalité ratée pour les Grenoblois. C’était un match au couteau et nous avons réussi à tenir ce bras de fer jusqu’à la fin. Mais nous sommes passés par toutes les émotions et on s’est fait caca dessus pendant vingt minutes. À 7 à 3, nous avons tremblé mais la victoire est encore plus belle et le titre est encore plus beau. On a prouvé que nous étions une bonne équipe. Nous avons gagné contre tout le monde, sauf Mont-de-Marsan. On méritait ce titre mais sur un match c’était très chaud.

L’essai en fin de première période a-t-il été le tournant du match ?

Ça fait du bien car c’est un de nos seuls temps forts. On vient dans leurs cinq mètres et on arrive à concrétiser avant la mi-temps. Eux viennent dans nos cinq mètres en suivant et ils ne marquent pas. C’est le tournant du match car si on rentre aux vestiaires à 7-7, le match n’est plus du tout le même.

Votre défense sur les ballons portés des Grenoblois a aussi été décisive...

Les Grenoblois avaient ciblé les mauls offensifs. Heureusement que nous avons été bons défensivement car nous leur avons donné beaucoup de pénalités et ils ont donc eu de nombreuses touches en zones de marque. Nous avons été bons ce soir dans ce domaine.

En revanche, comment expliquez-vous votre faillite en touche ?

Nous avons perdu beaucoup de ballons en touche. Six ou sept. C’est énorme dans une finale et souvent ça se paie cash. Nous avons été crispés dans ce secteur et ça a failli nous coûter le match. Ce n’est que notre faute : un mauvais lift, une annonce pas connue, un lancer pas droit, un lobé. Les Grenoblois ne nous ont pas volés de ballons. C’est encore plus rageant. Heureusement, nous avons été costauds en mêlée.

Est-ce dû aussi à la pression de jouer une finale en étant le favori ?

Le match de la semaine dernière nous a servis. Nous avons ressenti beaucoup moins de stress cette semaine. Elle a été bien meilleure que la précédente et nous sommes venus avec de la confiance et en étant sereins. Mais quand on rentre sur la pelouse et que le match se passe comme ça, on ne va pas se mentir, on commence à trembler un peu. Mais l’équipe a réussi à rester zen, calme même dans les moments difficiles. Ça a fait la différence ce soir.

Votre performance sur vos traditionnels points forts a aussi permis de garder le cap...

Nous n’allions pas faire du beach rugby dans ce genre de match alors que nous n’avons jamais fait ça cette saison. Donc, on a misé sur la conquête et la mêlée qui a été très correcte et sur les zones de rucks où nous avons gagné quelques ballons et quelques pénalités pour aller chez eux.

Le manque de réussite de votre buteur peut-il expliquer une certaine crispation dans vos rangs ?

C’est peut-être un des meilleurs buteurs du championnat mais ça arrive. Combien de fois je suis pénalisé en mêlée et les autres ne disent rien. Personne ne lui en veut. Et ça aurait été la même chose si ça n’avait pas tourné en notre faveur.

Quelle est votre première émotion après ce titre ?

C’est une joie immense. Ça fait cinq ans que l’on attend ça, ça fait cinq ans que l’on perd en demi-finale. Franchement, on n’en avait assez. Je pense que si nous avions perdu cette année, ça aurait été l’année de trop. Je pense que ça aurait implosé car beaucoup de joueurs en avaient assez. On ne s’est pas menti cette année. On s’était dit que notre effectif était costaud et que si nous en avions envie et que nous évoluions à notre niveau, c’était pour nous cette saison. Je suis fier des mecs. Nos meilleurs joueurs ont été à leur meilleur niveau et donc le résultat a été en notre faveur.

Peut-on alors parler de soulagement ?

Soulagement et joie car je vois tous les jeunes et les espoirs chanter dans les vestiaires et faire péter les bouteilles de champagne. On n’a jamais vécu ça. C’est exceptionnel. C’est presque une plus grande joie pour les autres que pour nous. C’est la première finale gagnée pour certains et c’est peut-être la dernière pour beaucoup de personnes. C’est vraiment exceptionnel.

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