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XV de France - Louis Bielle-Biarrey : "C’est l’insouciance qui me guide"

  • Louis Bielle-Biarrey, le Bordelais, veut jouer sa chance à fond lors de ce premier stage de préparation.
    Louis Bielle-Biarrey, le Bordelais, veut jouer sa chance à fond lors de ce premier stage de préparation. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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À vingt ans à peine, le feu follet de Union Bordeaux-Bègles est l’un des quatre joueurs non capés du groupe. S’il a dû faire une croix sur la Coupe du monde des moins de 20 ans, comme son pote Émilien Gailleton, lui sait qu’il peut vivre quelque chose d’incroyable.

Y a-t-il eu une forme de soulagement après avoir fini cette première semaine de travail vendredi ?

Peut-être pas un soulagement mais il est certain que les deux jours de repos font du bien. La semaine a été intense, donc disons qu’ils étaient les bienvenus.

Vous attendiez-vous à une telle intensité ?

En fait, je ne savais pas trop à quoi il fallait s’attendre vu que c’est ma première préparation avec le XV de France. Mais effectivement, si je prends l’exemple des séances de cardio, c’est assez court mais vraiment très intense.

Vous êtes encore jeune mais est-ce déjà la préparation la plus dure que vous effectuez ?

Oui, c’est certain. D’autant que, sur les deux présaisons que j’ai effectuées avec Bordeaux-Bègles, je ne les ai pas faites entièrement parce que j’étais avec les Moins de 20 ans avant. J’étais arrivé en cours de préparation, quasiment au moment des matchs amicaux. C’était dur mais pas de ce niveau-là… Je ne me suis jamais préparé aussi longuement pour un événement.

Durant l’été 2022, si on vous avait dit que vous seriez à Monaco aujourd’hui avec les Bleus…

Je ne sais pas si c’était dans un petit coin de tête mais tout joueur de rugby, qui arrive au haut niveau, rêvait forcément de la Coupe du monde 2023. Après, était-ce vraiment réalisable à l’époque ?

Alors ?

Je pense que je n’y aurais pas cru du tout. De la même manière, si on m’avait dit six mois avant le premier rassemblement de Capbreton (avant le dernier Tournoi, NDLR) que j’y serais, je n’y aurais pas cru non plus. Voilà, c’est génial, j’en profite et je me donne à fond pour avoir une chance d’entrer dans les 33.

À quel instant ce fol espoir s’est-il vraiment matérialisé dans votre esprit ?

Justement, c’est à partir du moment où j’étais dans les 42 lors du premier rassemblement à Capbreton, pour préparer le Tournoi des 6 Nations. Là, je me suis dit : « Bon, pourquoi pas… Après tout, si je suis ici, c’est que je ne suis plus très loin de l’étape supérieure. » Dès lors, j’y ai cru.

Reste-t-on sur la pointe des pieds quand on a votre âge ou faut-il montrer un minimum d’assurance ?

J’essaye surtout de rester moi-même. Cela fait maintenant deux ans que je vis ce genre de choses, à différentes échelles bien sûr. Mon but, c’est d’être naturel, de tout donner à l’entraînement et de faire ce que je sais faire sur le terrain. Jusqu’à présent, cela me réussit plutôt bien, donc je vais continuer comme ça.

Mais, à vingt ans à peine, comment ne pas être trop timide ?

Ma chance, c’est peut-être de ne pas vraiment réaliser ce qu’il m’arrive. C’est une forme d’insouciance qui me guide et qui m’aide. Dans cinq ou dix ans, je me dirais sûrement : « Put…, c’était quand même assez fou. » Mais, pour l’instant, j’avance et j’essaye de n’avoir aucun regret plus tard.

 

Avec émilien (Gailleton), ce serait génial d’y arriver tous les deux. Quelque part, on se « challenge » un peu avec ça. Et ce serait déjà énorme si l’un des deux pouvait y être.

 

Vous traversez ça avec votre pote émilien Gailleton, dans la même situation que vous…

C’est une force pour nous. Lui était venu à un rassemblement avant moi. Mais, en arrivant, nous étions quand même les petits nouveaux. Cela fait deux ou trois ans qu’on se suit, avec émilien, dans notre progression. On se connaissait, on a commencé ensemble avec les Moins de 20 ans et on s’entend très bien.

Donc vous vous entraidez ?

Oui, d’autant plus qu’on joue tous les deux derrière, sur des postes assez proches. On peut vraiment parler de rugby. En débarquant dans un groupe comme celui-ci, émilien était un point de repère pour moi. C’est vraiment sympa de partager ça avec lui.

Ils étaient ensemble aux #OscarsMidol, ils se retrouvent sur le terrain : Louis Bielle-Biarrey - Émilien Gailleton, un duel entre deux futurs grands \u2694\ufe0f #XVdeFrance pic.twitter.com/ppptx3Vm1F

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) July 4, 2023


Existe-t-il une motivation commune de vivre aussi la Coupe du monde ensemble ?

On l’évoque entre nous. Ce serait génial d’y arriver tous les deux. Quelque part, on se « challenge » un peu avec ça. On se dit : « Maintenant qu’on est là, on peut potentiellement avoir notre chance. » Donc aucun de nous deux n’y va avec le frein à main. Et ce serait déjà énorme si l’un des deux pouvait y être.

Le rêve de participer au Mondial est-il donc devenu un objectif concret aujourd’hui ?

Évidemment. J’en ai envie, comme chaque joueur présent à Monaco. Mais ça passera par de bons entraînements et, je l’espère, de bons matchs de préparation. Il faudra que je réussisse à tirer mon épingle du jeu mais, dès qu’on est dans la liste des 42, l’objectif est de se donner les moyens d’être dans les 33.

Vous partagez l’aventure avec des joueurs que vous regardiez à la télévision il n’y a pas si longtemps…

Plus j’y pense, plus je me dis que c’est incroyable. Là aussi, mon insouciance me sert dans le sens où je ne me pose pas trop de questions. Je m’inspire tout le temps de ces joueurs, sur leurs matchs ou sur les entraînements avec eux. C’est un réel plaisir de partager les séances avec des joueurs pareils. Mais, j’y suis aussi désormais, donc il ne faut pas non plus me contenter de les regarder.

Certains étaient-ils des modèles ?

La plupart des mecs derrière sont des grands joueurs, donc ils m’inspiraient il y a trois ou quatre ans. Mais cette équipe reste assez jeune et mes modèles, quand j’étais petit, ne jouent plus désormais. En joueurs français, j’aimais beaucoup Maxime Médard et François Trinh-Duc.

En apprenant que vous feriez ce début de préparation avec le XV de France mais que vous rateriez la Coupe du monde avec les U20, qu’avez-vous ressenti ?

C’était un mélange de sentiments un peu spécial. Faire cette Coupe du monde avec les Moins de 20 ans m’aurait bien sûr tenu à cœur car c’est la première depuis quatre ans. Partir avec tous mes potes pour ma dernière année dans la catégorie aurait été fantastique… Mais, d’un autre côté, avoir l’occasion de participer à ce qui peut être un des plus grands événements de ma carrière, ça surpasse un Mondial des Moins de 20 ans. Préparer une Coupe du monde à domicile avec le XV de France, il n’y a pas grand-chose de mieux.

Vous échangez avec les Bleuets sur place…

Oui, avec émilien, nous sommes toujours sur le groupe WhattsApp des joueurs. Et j’appelle souvent Nicolas Depoortere, qui est mon grand pote. J’arrive, même à distance, à suivre ce qu’il se passe à l’intérieur.

Êtes-vous capable de nous donner la date exacte de l’annonce du groupe des 33 pour la Coupe du Monde ?

Oui, c’est le 21 août. J’ai bien la date en tête (sourire). Je la redoute autant que je l’attends avec impatience. Mais il se passera beaucoup de choses d’ici là.

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