Coupe du monde de rugby 2023 - XV de France : Bastien Chalureau, le jour d’après
Placé au centre de l’actualité extra-sportive la semaine dernière, le deuxième ligne Bastien Chalureau a retrouvé le terrain, et disputé son premier match de Coupe du monde.
Un évènement dans l’évènement. Voilà comment on pourrait décrire l’entrée en jeu du deuxième ligne Bastien Chalureau, intervenue à la 49e minute pour suppléer Romain Taofifenua. Pourquoi ? Parce que la semaine dernière, le deuxième ligne de Montpellier a fait les grands titres de la presse nationale, après que le député LFI Thomas Portes a réclamé son exclusion du groupe France. Une étincelle qui a allumé un véritable incendie médiatique, lequel s’est propagé jusqu’au plus hautes sphères de l’état français. Car si, dans ses propos, le député LFI n’a sollicité que la Ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, c’est bien le président de la République Emmanuel Macron qui s’exprima une semaine après sur la question de son éventuelle mise à l’écart du groupe France : "Je ne fais pas de justice-fiction. Mais s’il y a des condamnations sur des faits graves, établis, qui touchent la cohésion de la nation, oui, ce serait préférable".
Trois jours avant, le joueur avait donné une conférence de presse pour "clarifier la situation". Extraits : "Depuis le premier jour, j’ai avoué mes erreurs, j’ai payé mes dettes avec la violence. Je nie les propos racistes. Je ne suis pas raciste […] Je me suis remis en question. J’ai eu des erreurs de parcours, je suis passé devant le juge, j’ai été condamné pour des violences, j’ai payé. […] La procédure est ancienne et connue par tout le monde. J’ai voulu m’exprimer (en pleurs). Ça touche ma famille, et c’est pour ça que j’ai voulu parler devant vous. Je voulais clarifier cela devant vous, je ne suis pas un raciste mais un fédérateur. La beauté du sport c’est la diversité de sa communauté." À ce titre, rappelons que le joueur a fait appel de cette condamnation et l’affaire sera rejugée le 14 novembre prochain à la cour d’appel de Toulouse.
Galthié a appelé Haouas pour le remercier
Une mauvaise publicité dont se serait bien passé le XV de France même si, ça et là, on a tenté d’éteindre l’incendie à l’image du manager Raphaël Ibanez, interrogé mercredi sur l’accueil attendu du joueur par le public de Lille : "Tout le monde s’est exprimé sur le sujet la semaine dernière, Bastien lui-même en tant que joueur. Il s’est préparé comme un joueur professionnel, un joueur qui fait partie intégrante du groupe. Je n’ai pas de doute particulier. Ça ne nous traverse même pas l’esprit. Nous, ce qui compte, c’est qu’il puisse donner tout son potentiel avec ses coéquipiers et je peux vous assurer que sa motivation est très forte pour répondre aux attentes du groupe et de l’équipe. C’est le challenge qui l’attend demain." En interne, le staff a également saisi la moindre main tendue, comme celle de Mohamed Haouas qui, sur notre site Rugbyrama.fr, a assuré que son ex-coéquipier de club n’était pas raciste. Le sélectionneur Fabien Galthié a appelé Haouas, aujourd’hui à Biarritz, pour le remercier de s’être exprimé publiquement sur son ancien partenaire.
La tempête médiatique étant passée (du moins jusqu’au 14 novembre), le sportif reprend ses droits. En tout état de cause, le XV de France a besoin de Bastien Chalureau. D’abord parce que le poste de deuxième ligne est touché. Vous aurez d’ailleurs remarqué que les quatre deuxième lignes valides figuraient sur la feuille de France-Uruguay. Et nous avons tous tremblé quand Romain Taofifenua écopa d’un carton jaune à la 27e minute qui aurait très bien pu se transformer en rouge. Ensuite parce que les prétendants à ce poste de 5 sont rares, et que Paul Willemse est toujours indisponible, même si le manager santé du XV de France Bruno Boussagol nous a indiqué en début de semaine que le colosse du MHR allait "reprendre la course en fin de semaine, il va trottiner", et pour qui "tout se passe plutôt bien", concluant sur le fait "qu’il reste parmi les joueurs qui peuvent revenir s’il y a une opportunité qui se présente". En attendant, Chalureau a donc eu 31 minutes pour s’exprimer. Son bilan ? Il a rapidement été pénalisé pour avoir gardé le ballon au sol, a apporté sa puissance de poussée en mêlée fermée et a réalisé cinq plaquages pour autant de tentés. Assez pour bousculer la hiérarchie et devenir titulaire contre la Namibie ? L’histoire le dira.
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