Coupe du monde de rugby 2023 - Theo McFarland (Samoa) s’approche des sommets

Par Jérôme Prévôt
  • Theo McFarland, deuxième ligne très actif des Samoa-Occidentales.
    Theo McFarland, deuxième ligne très actif des Samoa-Occidentales. Icon Sport - Sandra Ruhaut
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Le deuxième ligne des Saracens Theo McFarland a crevé l’écran à Bordeaux sous le maillot des Samoa. On reparlera sans doute de cet avant longiligne ancien basketteur.

On avait un peu entendu parler de lui avant la rencontre, il a confirmé sa réputation naissante dans un match Samoa-Chili un peu à double face.

Théo McFarland n’est pas si jeune que ça, il a 27 ans. Mais il a commencé à jouer au rugby sérieusement assez tard. Il excella d’abord sur les parquets de basket-ball, ce qui lui permit d’être international dans cette discipline et de participer aux Jeux du Pacifique avec les Samoa. Il fut même désigné capitaine.

Samedi, il a crevé l’écran à Bordeaux, au point d’être sacré "homme du match", ce qui reste rare pour un deuxième ligne. Il a rivalisé avec le dynamisme des Chiliens de la première période. Après le repos, il fut l’un des fers de lance de l’envolée de sa sélection qui a fini par empocher le point de bonus offensif. On a aussi remarqué qu’il est resté jusqu’au bout sur le terrain avec une constance assez bluffante.

De toute façon, on avait vite compris que Seilala Mapusua, son entraîneur, en avait fait un pion essentiel de son dispositif. Il lui avait été demandé visiblement, sur les mouvements offensifs, de rester dans les couloirs pour faire parler sa gestuelle. On l’a vu sur l’essai du demi de mêlée peroxydé Jonathan Taumateine. Theo McFarland s’est retrouvé en bout de ligne et mis au sol, il a délivré un bijou de passe en piston pour son coéquipier.

Timide, il est resté coi après le match

Timide comme beaucoup de Polynésiens, il n’a pas souhaité s’exprimer après la rencontre. Tout juste avant de monter dans le bus a-t-il glissé quelques mots à un journaliste samoan en... Samoan. Il est un vrai natif de l’archipel et a grandi dans une île sans télévision ni connexion internet.

Mais on risque de reparler de cet avant longiligne à l’abattage hors du commun, dans ce Mondial. Et les Argentins et les Anglais risquent fort de l’avoir sur le râble. Quand on connaît la puissance physique de cette équipe samoane, on comprend quels atouts peut apporter un avant de son profil, plus axé sur le contournement et la latéralité quand le jeu le demande.

Et pourtant, victime d'une blessure grave à un genou (ligament croisé antérieur) en décembre dernier, il n'était pas certain de prendre part à ce Mondial français. Toujours est-il qu'il est parvenu à revenir en août dernier pour la Pacific Nations Cup, avec la victoire samoane contre les voisins des Tonga.

Théo McFarland a fait ses débuts internationaux lors des qualifications de cette Coupe du monde. Il n’est pas encore très connu des amateurs de rugby français, mais dès 2021, il a été repéré par les Saracens qui l’ont fait venir des antipodes alors qu’il avait été à deux doigts de signer pour une franchise américaine (aurait-il fait la Coupe du monde si ça s’était concrétisé?). En deux saisons, Théo McFarland a trouvé sa place dans cette prestigieuse écurie londonienne, au point d’y faire trente-quatre apparitions aux côtés des Maro Itoje, Jamie George et Owen Farrell : bonne compagnie.

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Les commentaires (1)
CasimirLeYeti Il y a 7 mois Le 17/09/2023 à 11:24

On l'avait déjà vu rayonnant contre l'Irlande à Bayonne en match de préparation... Un tout bon !