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Coupe du monde de rugby 2023 - Les Bleus encore en panne de "quart"

  • Les faits sont implacables pour le XV de France, les instances dirigeantes et la représentation française en général sur l’échiquier du rugby mondial.
    Les faits sont implacables pour le XV de France, les instances dirigeantes et la représentation française en général sur l’échiquier du rugby mondial. Midi Olympique. - Patrick Derewiany.
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Comme en 2015 et en 2019, le XV de France a encore fini sa Coupe du monde en quart de finale. Une réalité, en 2023, qui n’a évidemment rien à voir dans le parcours, le contenu ou le potentiel, après quatre années à rivaliser avec les meilleures nations. Mais ce terrible constat doit entraîner une remise en cause.

C’est un constat, certes trompeur : pour la troisième fois d’affilée, le XV de France a quitté la Coupe du monde en quart de finale. Après 2015 et 2019, c’est encore à l’issue du premier match de la phase finale que les Bleus ont pris la porte. Après cette satanée défaite contre l’Afrique du Sud (28-29), la gueule de bois est aussi immense que tenace dans l’Hexagone, tant les espoirs autour de cette génération étaient grands. Présentée comme la plus talentueuse de l’histoire de ce pays, portée par plus de 80 % de victoires sous l’ère Galthié, elle n’est pas allée plus loin que ses prédécesseures dans la reine des compétitions. Ce qui laisse un goût amer et une énorme impression de gâchis…

Derrière le strict résultat comptable, il y a pourtant le contenu et le potentiel. Et l’épopée de 2023 – si elle s’est soldée par cet échec – n’a rien à voir avec celle de 2015. En Angleterre, la troupe de Philippe Saint-André était au milieu d’une décennie marquée par les désillusions et les naufrages. Le Mondial en avait été l’apogée. Au soir de la déculottée contre la Nouvelle-Zélande (62-13) en quart, une semaine après un revers face à l’Irlande (24-9) qui avait déjà matérialisé le recul tricolore sur la scène internationale, le rugby français – relégué à des années-lumière des meilleures nations - avait touché le fond. Une débâcle salutaire puisqu’elle permit une profonde remise en question, dont la principale illustration fut l’accélération de la réforme des Jiff, sûrement à l’origine du regain des dernières années. En 2019 ? C’étaient les premiers pas de la "bande à Dupont", avec les Baille, Mauvaka, Ollivon, Alldritt, Ntamack, Penaud ou Ramos, ayant échoué d’un rien face aux Gallois (20-19), encore en quart. Reste que, voilà quatre ans, ce groupe était trop inexpérimenté. Au Japon, il a payé pour apprendre.

En finir avec l’objectif à quatre ans ?

Puis les planètes se sont alignées, jusqu’à ce funeste 15 octobre 2023. Comment, malgré les certitudes accumulées en quarante-trois rencontres avant celle face aux Boks, ces Français-là ont-ils pu s’incliner aux portes du dernier carré ? Pourquoi, après avoir battu tous les "gros" durant ce mandat et dominé les All Blacks le 8 septembre, ont-ils trébuché lors du premier rendez-vous à élimination directe ? Ces Bleus étaient plus prêts, plus forts, plus confiants, qu’en 2015 ou 2019. Bref, beaucoup plus armés.

Il sera toujours l’heure d’évoquer l’arbitrage, les mauvais choix tricolores ou le pragmatisme sud-africain. Mais lorsqu’une équipe est à ce point supérieure à une autre pendant cinquante-cinq minutes, elle ne peut baisser pavillon sur les vingt-cinq dernières. Et le vécu collectif n’a rien à voir pour les hommes de "Galtoche", qui ont su tant de fois sortir de ce genre de situation. Difficile aussi de remettre en cause, sur ce cas, le temps de jeu trop élevé des internationaux français, comparé à ceux des Sudistes ou des Irlandais, même si le débat se doit d’exister (peut-être davantage sur le manque d’habitude des très hautes intensités).

Le problème fut-il pour autant physique, à trop vouloir se focaliser sur le match d’ouverture, en attendant le rebond du pic de forme ? Ou est-il d’ordre mental, à observer ces Bleus d’ordinaire si froids, restant sur dix-huit victoires à domicile de rang, perdre leurs nerfs dans le second acte ? Ou n’ont-ils simplement pas su entrer en mission, à l’instar des Néo-Zélandais, au moment d’aborder l’ultime ligne droite de cette Coupe du monde ? Il y a certainement un peu de tout ça, et il faudra dresser une analyse lucide en interne, commencée vendredi lors de l’entrevue entre Fabien Galthié, Florian Grill et Jean-Marc Lhermet, pour en tirer une autocritique constructive.

Enfin, ne faut-il pas en finir avec les cycles de quatre ans ? 2027 demeure forcément un objectif majeur mais, à trop se projeter (par exemple, si Jonathan Danty a 31 ans, il est de loin le meilleur numéro 12 français et doit, dès lors, conserver sa place de titulaire pour les prochains Tournois), il est dommage de ne pas rafler davantage de titres. C’est aussi ça, l’habitude des sacres… Ce XV de France n’en a connu qu’un seul sur ces quatre magnifiques années (grand chelem 2022), enchaînant les places d’honneur. C’est trop peu, au vu de son indéniable qualité.

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