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6 Nations 2024 - Écosse - France : un succès raccroché aux cadres Bleus

Par Jérémy FADAT
  • Gaël Fickou face à l'Ecosse.
    Gaël Fickou face à l'Ecosse. Midi Olympique.
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De l’Irlande à l’Écosse, les Bleus ont vécu une semaine sous tension. sous le feu des critiques, certains ont été confortés par le sélectionneur, Fabien Galthié. Résultat, c’est grâce à leur caractère qu’ils ont su rebondir Quand, après avoir perdu leur capitaine, les autres patrons sont montés au front.

Quand tous les murs tremblent, pourvu que les cadres tiennent. C’est peu ou prou ce que Fabien Galthié devait se répéter dans sa cahute en deuxième mi-temps, en haut des tribunes de Murrayfield. Lui qui, au cours de son premier mandat, avait instauré son fameux "club des leaders". Cette bande de six joueurs sur lesquels le staff s’appuie en priorité, pour en faire les garants de la vie du groupe autant que du plan de jeu. Ils étaient identifiés depuis plusieurs années : Julien Marchand, Anthony Jelonch, Charles Ollivon, Grégory Alldritt, Antoine Dupont et Gaël Fickou. Dupont à VII et Jelonch à terre, le sélectionneur a choisi de les remplacer par Maxime Lucu et Thomas Ramos pour ce Tournoi, en même temps qu’il a promu Alldritt au rang de capitaine. Forcément, ces garçons ont eu une responsabilité immense après l’échec majuscule de Marseille, face à l’Irlande. Et des jours sous tension, d’autant que certains (les plus âgés pour faire court, à savoir Ollivon, Fickou et Lucu) étaient discutés sportivement. "Je vois que c’est un sujet, sourit Ollivon. Je n’y accorde pas d’importance. On a tous une responsabilité dans l’équipe, un rôle précis à tenir. Il n’y a pas de différence entre les vieux et les jeunes. Si on commence à dissocier, ça ne peut pas marcher…"

Promesse du combat et paroles tenues

Reste que les patrons, par leur vécu et leur aura, étaient en première ligne, dans l’espoir d’un rebond en Écosse. Là où Fabien Galthié les a placés toute la semaine passée, plutôt que de les fragiliser (voir ci-contre). "Au lieu de nous tirer dessus, il nous a sublimés et encouragés, assure Fickou. Moi, le premier. Il aurait pu mettre un autre joueur avec énormément de talent à ma place. Il ne l’a pas fait. Aujourd’hui, Fabien s’appuie sur des gars avec des caractères forts." Lesquels s’étaient promis, dans l’intimité de Marcoussis, de se responsabiliser plus que jamais et, dans chacun de leurs discours devant le groupe ou face au staff, de répondre présents dans le combat et les comportements en général. Là-dessus, ils ont tenu parole. Et Alldritt d’envoyer un message assez clair après la victoire de samedi : "Je suis content pour certains joueurs. […] Pas besoin de les citer, vous savez de qui il s’agit. J’adore lire les articles quand ils sont positifs. Je les lis aussi quand ils sont négatifs, et ça devient une essence pour moi, comme pour nous tous. Ils ont fait preuve de caractère, personne n’est surpris à l’intérieur du groupe. Pour ça, j’avais entièrement confiance." Il le fallait quand l’énorme coupure qui s’est dessinée au-dessus de son genou gauche à la 50e, l’obligeant à céder sa place, aurait pu marquer une rupture définitive dans l’opération reconquête (aussi imparfaite soit-elle) des Bleus. Ce fut l’exact opposé. À cet instant, la plupart des leaders désignés, auxquels il faut ajouter François Cros qui en est un par les actes et les faits, ont sonné la révolte. Marchand dans le combat, Ramos par son sang-froid, Ollivon comme capitaine et Fickou par sa solidité. Pas un hasard si ces cinq-là haranguaient leurs coéquipiers dans ces ultimes minutes si stressantes…

Galthié : "Les leaders ont géré la fin de match"

À ce sujet, Galthié est d’abord resté énigmatique face à la presse : "La semaine ressemblait à ce match." Avant de poursuivre : "Je peux parler du groupe de leaders, de ce que font ces hommes depuis quatre ans. Greg est tombé et Charles a repris la main sur le capitanat. Julien venait d’entrer, Gaël était sur le terrain, Thomas aussi. Nos leaders étaient là et la réaction a été formidable. On a appris et ce moment-là fut tellement bien réussi par les joueurs sur le terrain. Il a été clé sur la cohérence du leadership, ils ont géré la fin de match, dans la difficulté, avec des jeunes joueurs autour aussi."

Une épreuve de personnalité, quand les voyants techniques sont à l’orange. "Cela fait quatre ans qu’on a quasiment les mêmes leaders, pose Fickou. On a l’habitude de gérer ces situations. Quand "Toto" (Dupont) sortait, Charles, Greg ou moi prenions le relais. Il n’y a pas eu de problème après la blessure de Greg. Au contraire, c’est là où on a accéléré." Là où les guides ont gagné du crédit, aussi. "On a vécu une semaine pas très fun, durant laquelle on s’est posé des questions et remis en cause, concède Ollivon. À Marseille, on avait lâché. Là, j’ai senti un vrai état d’esprit. On s’est accroché et on est allé chercher cette victoire ensemble."

Le piège du "groupe de leaders" (et de leur potentielle immunité) aurait pu se refermer sur Galthié à Édimbourg, c’est peut-être ce qui l’a sauvé. Même si la question autour de Lucu, encore décevant mais qu’il semble dur de destituer trois semaines après lui avoir offert un nouveau statut, pourrait se poser à court ou moyen terme.

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