Sevens Series - Courteix : "Je le disais en plaisantant : on va finir par être le Clermont du rugby international"

Publié le
Partager :

Si ses Bleues ont encore craqué en finale, face à la Nouvelle-Zélande (35-19), à Vancouver, l’entraîneur de France 7 féminin David Courteix, Clermontois de naissance et de cœur, est convaincu que la consécration est proche. En attendant de goûter à l’or, il loue l’homogénéité de son groupe, "le plus dense du circuit mondial". Prometteur, assurément.

"Je pense sincèrement que l’on n’a pas joué ce match à notre plein potentiel. Après, je trouve aussi que la Nouvelle-Zélande sort une sacrée prestation. À mon sens, la défense est le reflet de l’âme d’une équipe ; clairement, quand elle lâche et prend 35 points, ça coûte cher. En parallèle, ce que j’ai envie de retenir, c’est que le groupe avance, qu’il a eu une réaction à la fin qui semble être bon signe avec une facilité de se mettre en situation de marque. La Nouvelle-Zélande a une des meilleures défenses mais on a créé du danger, avec des décalages ou des passes dans le dos. Pour le reste, il a manqué un peu de maîtrise, de la conviction, aussi, par moments. Je ne dis pas ça dans le sens de la motivation mais dans celui de la clarté d’esprit. En défense, je ne nous ai pas senties comme d’habitude, on était sur les talons. Il faut devenir imperturbables. Et là, on a été perturbé. Par le début de match, par le fait que tout ne se passait pas comme on le voulait, par le fait d’être franchi deux fois au milieu du terrain…"

  • L’enchaînement de finales perdues

"Je le disais en plaisantant : on va finir par être le Clermont du rugby international (sourire). Pour avoir fréquenté les lieux, je me souviens que, pendant très longtemps, on était contents d’être en finale. On a été un peu comme ça. Là, ça ne nous suffit plus. Je vais le redire même si je me suis planté une fois, deux fois, trois fois, quatre fois… La cinquième sera la bonne. Ce sera pour la semaine prochaine (à Los Angeles). Les « Néo-Z », on les a battues, les Australiennes aussi. Toutes les équipes du top 5, 6, 7, on les a dominées. Nous en avions besoin. C’est un groupe qui est très scolaire par certains côtés, très sage. C’est pour ça que sa réaction, à la fin, me plaît. Il y avait du caractère, l’envie d’envoyer chier tout le monde. C’est plutôt une bonne chose. Ces caps-là, on les a passés. Maintenant, il reste le cap de la finale, la peur de perdre malgré tout. Il faudra qu’on creuse ça dans la semaine. L’avantage, c’est que j’ai de l’expérience (sourire). Ça fait un moment que je la gère, la frustration. Nous sommes des gens très orgueilleux, dans la réaction. J’aimerais juste que l’on mobilise notre orgueil intelligemment. Que ce ne soit pas juste sur la rage de s’être encore fait battre en finale, la vexation. Je voudrais que ce soit plus construit, réfléchi. À ce moment-là, on finira par passer le cap."

  • Un groupe de plus en plus étoffé

"Oui, et il y a encore du monde à l’infirmerie. Nous avons un bon groupe, sans doute le plus profond et dense du World Séries. C’est une très bonne nouvelle, ça permet de jouer avec les profils et ça permet aussi de conserver de la fraîcheur, notamment avec nos sprinteuses qui en ont besoin. On peut jouer sur les compositions, s’adapter aux adversaires. Cette richesse est une force et le groupe y répond très bien. Vous savez que tout sportif aimerait être en permanence sur le terrain, avoir l’étiquette de titulaire même si chez nous, ça a moins de sens. Là, je crois qu’il y a une vraie dynamique et que tout le monde a compris que l’on serait fort parce qu’on est treize. Être imperturbable, ça passe aussi par changer d’équipe, de poste, être capable de se priver d’une ou deux joueuses qui sont capables de faire des différences en un contre un pour la faire de façon plus collective en créant des décalages."

"Le plan est clair : c’est de disputer les phases finales avec une équipe qui a joué en moyenne deux fois moins que les autres. Ce que les autres ne peuvent guère se permettre... On nourrit plein de trucs : le fait d’être plus imprévisibles pour nos adversaires, de par la variété de nos profils, d’avoir plus de fraîcheur, de donner de l’expérience à tout le monde, des repères à tout le monde… Tout ça nous permet de nous préparer aux grosses échéances sans avoir peur de quoi que ce soit. Peut-être qu’on est plus lents à la détente que les autres mais peut être aussi que l’on sera plus costaud à la fin."

La transition Vancouver-Los Angeles

"Enchaîner, la plupart du temps, c’est un gros avantage. Quand tu gardes ta frustration au fond du lit pendant un mois, c’est plus dur. Là, je pense que le fait d’enchaîner, avec le même groupe, sans qu’il n’y ait de bobos, ce qui est important avant une deuxième étape, est une très bonne chose. J’aurais aimé vous dire que l’on allait passer une soirée tranquille en vous disant que c’était fait. L’enjeu va être de récupérer physiquement et, sincèrement, de récupérer mentalement. Pour des filles entraînées comme elles le sont, la plus grande difficulté ne vient pas du physique mais du mental."

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?