Amateurs - D'abord sanctionner, ensuite anticiper : ce que la Fédération française de rugby met en place pour protéger les arbitres

Le dossier de l’arbitrage a souvent été au cœur des préoccupations de la FFR. Il doit devenir plus que prioritaire. "C’est un acte inadmissible, tonne le vice président de la FFR en charge de l’arbitrage Jean-Marc Lhermet. Le premier marqueur fort face à un tel comportement, ce doit être les sanctions. Elles doivent être exemplaires comme elles doivent l’être même pour de simples propos déplacés vis-à-vis d’un arbitre." Un discours exempt de toute ambiguïté. Dans un premier temps, le joueur coupable d’avoir frappé l’arbitre de 19 ans Simon Lloret passera en commission de discipline de la Ligue Paca. "Mais en fonction de la sanction qui sera infligée, la FFR a la possibilité de convoquer une commission de discipline fédérale", précise Lhermet.

Une appli dédiée

Les dirigeants fédéraux s’inquiètent évidemment de la multiplication de ces comportements antisportifs à l’égard des 2 700 arbitres français. Un chiffre, soit dit en passant, insuffisant. "Nous sommes effectivement en déficit, souligne encore Jean-Marc Lhermet. Il nous en faudrait environ 3 000 pour couvrir l’ensemble des rencontres au cours d’une saison." Devenir arbitre, c’est aujourd’hui prendre le risque de se retrouver dans une situation similaire à celle vécue par Simon Lloret.

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"Ce genre de comportement n’est que la partie la plus visible, s’inquiète le bras droit de Florian Grill. Et ce n’est que la conséquence des insultes qui fusent des tribunes, de la pression émanant des bancs de touche, des gestes de la part des joueurs de plus en plus visibles pour réclamer une pénalité ou une faute non sifflées. C’est tout un écosystème qui est responsable d’un tel geste. Le respect de l’arbitre doit être au cœur de la formation de nos éducateurs. Nous sommes aussi convaincus que tout joueur de rugby au cours de sa formation doit avoir été en position d’arbitrer. D’abord, ça rend plus fort de connaître les règles. Ensuite, ça permet aussi à chacun de comprendre combien la tâche d’un arbitre est difficile." Et l’ancien troisième ligne international d’insister : "Sans arbitre, il n’y a pas de rugby. Quand un arbitre se déplace dans un club, il devrait d’abord être remercié."

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Dans cette perspective, la FFR déploie au niveau national l’application I-Arbitre, créée et testée depuis plusieurs années en Ile-de-France. "C’est une application où les arbitres peuvent noter l’accueil reçu dans les clubs tant par les dirigeants, les joueurs ou les supporters. Et inversement, les clubs peuvent donner un avis sur un arbitre. Grâce à cette application, nous pouvons récolter des infos qui nous permettent de constater qu’il peut y avoir des clubs, des entraîneurs qui se comportent mal de façon régulière. Et d’agir."