6 Nations 2024 - "Emmanuel Meafou était prédestiné à nous rejoindre", reconnaît William Servat (XV de France)

Par Guillaume Cyprien
Publié le Mis à jour
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L’entraîneur de la mêlée tricolore William Servat revient sur les entraînements du début de semaine, et évoque la première sélection d’Emmanuel Meafou.

Dans l’équipe des titulaires potentiels alignée mercredi après-midi, nous avons observé beaucoup de changements. Après l’entraînement collectif de mardi, lors duquel vous avez un peu brouillé les cartes, il semble qu’un turn-over important va être opéré. A quoi correspond-il ? 

On a lu beaucoup de choses en début de semaine sur notre organisation d’entraînement du mardi. Qu’on souhaitait perdre des gens notamment… On n’a pas voulu brouiller des pistes ou perdre du monde. Au contraire, c’était pour nous retrouver. On avait surtout besoin d’avoir une forme d’émulation interne. Quand on peaufine une composition d’équipe, on n’essaye pas forcément de perdre du monde, au contraire même, on essaye plutôt de retrouver du monde. On avait besoin de cette émulation. L’entraînement de mardi a été de grande qualité. Mercredi, on a souhaité de rajouter encore un peu plus de cohésion en essayant de mettre le plus possible l’ossature de l’équipe qui débutera dimanche. Ces changements ne sont pas un renouvellement, mais de la continuité. De nouveaux visages apparaissent, mais ils auraient pu apparaître depuis longtemps. La jeunesse prend le pouvoir dans les clubs de top 14. Vous voyez cette euphorie tous les week-ends, et l’équipe de France bénéficie de ces joueurs qui pointent le bout de leur nez. Ce mélange entre l’expérience et la qualité de leur euphorie, c’est un équilibre qui permet d’avoir de la performance.

Ressentiez-vous le besoin de recréer une émulation ? 

On avait bien évidemment une idée sur la construction de l’équipe de Cardiff dès le début de semaine. Mais la volonté était de donner à chacun la possibilité de s’exprimer, pour voir les comportements et les caractères de tout le monde. Pour faire en sorte que tout le monde puisse avancer, avec la volonté de performance et d’émulation interne. L’émulation, c’est ce qui fait que les joueurs se sentent bien. Et cette semaine, tout le monde a performé aux entraînements. Il faut être heureux pour pouvoir se libérer, c’est ce que nous faisons en ce moment.

Emmanuel Meafou évoque cette première sélection qu’il attendait depuis longtemps, et son intégration dans le groupe France.

Ses propos > https://t.co/zK8OP35167 pic.twitter.com/tijrLQaq8j

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) March 6, 2024

Après des tentatives infructueuses, vous allez enfin intégrer Emmanuel Meafou à l’équipe de France. Qu’attendez-vous de lui ?

 Il va apporter, non pas une forme d’insouciance, car il est déjà très formé dans son apprentissage, mais une joie de vivre. C’est agréable ce que véhicule Emmanuel, et cela se diffuse. Et puis sur le rugby, c’est un potentiel physique hors norme. Il développe 145 kilos de grandes capacités. Il peut emmener de la puissance, dans les mauls notamment, aussi bien offensivement que défensivement. Avec Toulouse, il le montre tous les week-ends au plus haut niveau. Pour l’équipe de France, il était prédestiné à nous rejoindre, et il a eu la volonté de nous rejoindre. Lors de la dernière coupe du monde, il aurait pu jouer avec une autre équipe nationale. Et il a montré l’attachement qu’il a pour la France. Cet attachement est une chose importante. Faire ce choix est un choix fort. Quand on a cette détermination, je trouve que cela représente quelque chose, et que cela peut rejaillir sur les autres. 

Vous l’aviez découvert comme entraîneur de club, puis vous l’avait suivi de plus loin depuis que vous êtes en equipe de France. Sur quel plan a-t-il le plus évolué ?

Quand j’étais à Toulouse, je n’imaginai pas encore totalement l’étendue de son potentiel. Il pesait 180 kilos à son arrivée en France. C’est un garçon qui a su se mobiliser pour devenir qui il est. Pour l’équipe de France, cela fait vingt mois qu’on travaille avec lui sur des retours vidéo systématiques après ses matchs, sur ses attitudes au contact et au combat notamment. Pour lui faire prendre conscience de son potentiel et de la capacité qu’il pourrait encore développer. Il a énormément progressé sur la hauteur de ses collisions, défensives et offensives. Quand on a ses mensurations, ce n'est pas toujours évident, mais il arrive à être très bas maintenant.

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Les commentaires (11)
Lechim Il y a 1 mois Le 07/03/2024 à 08:48

Sans le changement de règles effectué par w-r, il aurait fait la dernière cdm avec la France, et qui sait? Car une seconde latte Woki/Flament pour affronter les sudaf.....
Merci W-R!

style17000 Il y a 1 mois Le 07/03/2024 à 08:20

Ok, Manu est bon, mais j'avoue que Posolo a démontré, qu'il n'avait rien à lui envier, tellement ce jeune dégage une grosse débauche d'énergie !
Ensuite je peux aussi comprendre que, pour la FFR et la LNR, il faut aider le soldat Toulouse, car ça coûte cher des internationaux "JIFFS". à besoin d'argent, pour maintenir son train de vie !

BOUNTY07 Il y a 1 mois Le 07/03/2024 à 10:15

Meafou par sa taille prend quelques balles en touche il a par ailleurs une aisance plus grande dans les off loads toujours grace a sa taille et une sacrée dexterité balle en mains. Tuilagi a plus de possibilite dans la perforation grace justement a sa taille plus petite qui en fait "une petite boule de muscles" difficile pour le défenseur à plaquer, on peut penser que ce bloc compacte bien calé aux fesses de son pilier met ce dernier très a l'aise. il n'y a pas donc d'opposition à créeer nous aurons besoin de tous les deux ne serait ce que par le repos necessaire plutot que d'en user un jusqu'à la corde et le risque bien sur de blessure

Marco665 Il y a 1 mois Le 07/03/2024 à 01:05

Posolo aura fait plaisir sans traitement de faveur et 20 mois de vidéo lui .