6 Nations 2024 - L'Irlande, un deuxième sacre consécutif pour digérer le Mondial à défaut d'entrer dans la légende

Par P.A.
  • Peter O'Mahony et l'Irlande sont sacrés pour la 2e année consécutive.
    Peter O'Mahony et l'Irlande sont sacrés pour la 2e année consécutive. PA Images / Icon Sport - Brian Lawless
Publié le Mis à jour
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Pour la deuxième année consécutive, le XV du Trèfle remporte le si désiré Tournoi des 6 Nations. Les Irlandais ont trouvé les ressources nécessaires pour se remettre de leur élimination précoce en Coupe du monde et n'étaient qu'à un drop près d'entrer dans la légende avec un 2e grand chelem historique. 

Nous sommes le samedi 14 octobre 2023. Tard dans la nuit, Peter O'Mahony vient faire honneur à son statut et se présente en zone mixte face aux journalistes irlandais, tout aussi sonnés que lui après la (nouvelle) cruelle élimination des Verts face aux Blacks en quart de finale du Mondial. "C'est la fin d'une époque, il n'y a pas d'autre façon de le dire, lâche alors le centurion. L'ambiance dans le vestiaire était difficile. Probablement la plus difficile que j'ai connue dans toute ma carrière pour être honnête". 

Comme pour les Bleus, éliminés 24 heures plus tard au même stade de la compétition, on pouvait se demander comment la bande à Farrell allait aborder ce Tournoi post-Coupe du monde. Les Celtes seraient-ils guéris de cette énième déception, eux qui se présentaient au Mondial dans la peau des numéros 1 mondiaux, forts de leur grand chelem 2023 mais incapables une fois de plus d'atteindre le dernier carré ? Le choc à Marseille face à un XV de France chancelant apporta une première réponse forte. Oui, les Irlandais ont bien séché leurs larmes, et, oui, il faudra être plus que courageux pour battre cette équipe en quête d'un deuxième grand chelem (exploit qu'aucune nation n'a réussi à faire dans l'histoire du Tournoi des 6 Nations). 

L'Irlande rejoint l'Angleterre

Après trois promenades de santé face à la France (17-38), l'Italie (36-0) et le pays de Galles (31-7), tout laissait à penser que les hommes d'Andy Farrell se dirigeaient vers un nouveau triomphe, le cinquième de leur glorieuse histoire. Pendant un mois, ce Trèfle-là donna l'impression d'évoluer dans une autre catégorie que les autres équipes de la compétition. Jusqu'à ce fameux match à Twickenham face à la Rose. Malgré l'héroïsme anglais, l'essai de l'inévitable James Lowe à huit minutes du terme (20-22) semblait être le coup fatal. Mais si quelque chose a réellement changé dans les rangs celtes, c'est la retraite de Jonathan Sexton. Bien que son impact n'a pas eu l'impact négatif que certains imaginaient, sa précision face aux poteaux, elle, manque cruellement à son jeune successeur Jack Crowley. L'histoire ne le dira jamais, mais l'Irlande aurait pu jouer le grand chelem face à l'Écosse si l'ouvreur du Munster avait transformé l'essai de son ailier à Londres... La suite est connue : une dernière action anglaise de légende, le drop-goal du héros Marcus Smith dans la postérité et une Irlande à nouveau à genou. 

Andy Farrell avait beau reconnaître la supériorité anglaise avec des phrases comme : "l'Angleterre méritait de gagner" ou "il faut les féliciter et boire une bière avec eux ce soir", cette défaite sur le fil était vécue comme un deuxième gros coup dur au pays. L'espoir d'entrer dans la légende en devenant la seule équipe à réaliser deux grands chelems d'affilée envolé, il restait pour les Verts l'envie de rejoindre l'Angleterre au palmarès des nations qui deux fois ont remporté le Tournoi consécutivement (2000-2001 et 2016-2017 pour la Rose). "C'est une occasion spéciale pour tous ceux qui sont liés au rugby irlandais, présentait Farrell cette semaine. L'histoire montre qu'il est très difficile de remporter deux fois de suite le Tournoi des 6 Nations. mais c'est ce que nous voulons et nous avons cette responsabilité. Nous espérons faire de ce samedi un jour spécial." Ce fut difficile face aux Scots, comme si cette défaite en Angleterre avait cassé quelque chose dans cette magnifique machine irlandaise, mais le vieux briscard Peter O'Mahony et l'indispensable Tedhg Beirne peuvent avoir le sourire : la Saint-Patrick de cette année sera fêtée avec le trophée. L'inverse aurait été une surprise...

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Les commentaires (5)
Bidarta Il y a 1 mois Le 17/03/2024 à 11:05

Bon l'Irlande gagne aujourd'hui ,mais pendant 30 ans il n'existait pas, si la France met son championnat a la hauteur des Irlandais c'est a dire moins de matchs nous pourrions lutter a armes égales sur le plan physique. Notre french flaire ferait la différence.

envoituresimone Il y a 1 mois Le 17/03/2024 à 10:41

J'ai trouvé ces Irlandais méprisants le courage des Ecossais bien plus méritants que le laisse refléter le score. Il n'y a pas de quoi pavoiser entre une fédération qui a un effectif bien réduit et des clubs limités financièrement et un système basé sur des provinces sorte de minis sélection concentrant les talents et peu sollicité en nombre de matchs annuels (pas comme ces Français qui vont se coltiner 40 matchs mini par an pour les meilleurs internationaux.

Kisser123 Il y a 1 mois Le 17/03/2024 à 09:43

"Fake news", l'Irlande joue avec les mêmes règles que toutes les autres équipes. Où est la preuve qu'elle ne le fait pas ? Hier, le terrain était mouillé et le jeu pesant, mais quand l'Irlande joue, c'est un plaisir à regarder. Enlevez vos lunettes de jalousie et regardez les champions jouer, par exemple le magnifique essai de Lowe contre l'Angleterre la semaine dernière.