France - Angleterre - "Une énergie collective sapée", "relâcher la pression sur Galthié"… La revue de presse britannique
A quelques heures du choc opposant le XV de France à l'Angleterre, la presse britannique présente les enjeux autour de ce match, entre des Bleus ayant digéré la déception du Mondial, recherchant leur rythme de croisière, et des Anglais qui veulent pour la première fois depuis bien longtemps enchaîner deux succès majeurs.
Dans sa présentation générale, The Guardian rappelle que les deux équipes ne s'attendaient certainement pas à se disputer la deuxième place pour ce qui aurait dû être un sommet. "Malgré tout, cela demeure un duel d'une haute importance pour les parties prenantes. La France, sortie précocement de sa propre Coupe du monde, est depuis à la recherche de son rythme de croisière et un dénouement heureux relâcherait la pression des épaules du sélectionneur Fabien Galthié."
Rappelant que le travail de l'ancien demi de mêlée n'est pas menacé pour autant ("pas encore car la fédération a perdu beaucoup d'argent"), le journal poursuit : "La France possède toujours une pléiade de talents et un buteur décisif en la personne de Thomas Ramos. Mais la période post-Mondial et l'absence du hors-normes Antoine Dupont ont sappé leur énergie collective. Cela a donné à leurs adversaires une chance et les Anglais le savent."
Pour l'Angleterre, éviter l'erreur de 2019
De l'autre côté, le XV de la Rose pourrait faire un bond en avant, en parvenant enfin à glaner deux victoires majeures d'affilée contre des équipes de premier rang. "J'ai appris une belle leçon en 2019 après la demie contre la Nouvelle-Zélande, au sujet des hauts et des bas, pointait le capitaine anglais Jamie George à ce sujet. Nous avons surfé là-dessus pendant trois ou quatre jours après. Samedi dernier, c'était sans doute la performance la plus riche en émotions que nous avons eue depuis 2019. Pour nous, l'idée est de redescendre pour mieux se reprendre et frapper au bon moment. Les bonnes équipes réagissent bien aux revers, les grandes équipes s'assurent que la réaction soit durable."
The Independent joue les statisticiens, avec une donnée favorable aux Bleus : ils sont l'équipe avec le meilleur taux de victoires lors de la dernière journée du Tournoi (17 victoires en 24 matchs). L'Angleterre, a contrario, est avant-dernière, avec seulement 10 succès.
La mentalité "seuls contre tous" à l'épreuve
Quant au Telegraph, on y retrouve une analogie (involontaire, semble-t-il) entre les deux sélectionneurs qui prendront place sur les sièges du Groupama Stadium : "Le succès face à l'Irlande a éveillé des interrogations sur l'obsession de la data par Steve Borthwick […] S'il garde ses valeurs "old school", à savoir une conquête forte et une occupation territoriale dominante, il évolue, conscient qu'il aura besoin d'une palette de tactiques bien variées pour optimiser les performances de ses joueurs de la génération Z."
Aussi, le quotidien pointe la capacité (ou la volonté) de la sélection anglaise à développer cette mentalité du "seuls contre tous". "On sait que Steve Borthwick est bon pour les motiver, imprimer ce qui a été dit dans la presse […] Cependant, une semaine de louanges au sujet de l'Angleterre va sans doute remettre en question cette mentalité à l'origine de la plus grande victoire de la carrière de Borthwick."
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