Challenge Cup – "Baptiste Jauneau me fait penser à Antoine Dupont" confie Ruan Pienaar avant Clermont – Toyota Cheetahs
À la veille du huitième de finale face à Clermont, Ruan Pienaar s’est confié sur sa longévité exceptionnelle. Le demi de mêlée des Cheetahs a fêté ses quarante ans en 2024 et s’apprête à défier Baptiste Jauneau… âgé de vingt ans de moins que lui.
Ruan, comment s’est passé le long voyage de 12 000 kilomètres entre Bloemfontein et Clermont ?
C’était long, mais le fait que nous soyons sur le même fuseau horaire nous aide. Nous avons atterri en milieu de semaine et nous nous sentons tous bien.
La moitié de l’équipe est restée en Afrique du Sud pour jouer une autre compétition, ce vendredi, n’est-ce pas étrange ?
On a fait de notre mieux ! Ce n’est jamais agréable d’être séparés, tout le monde voulait évidemment jouer les deux compétitions mais c’est comme ça, il faut s’adapter.
Êtes-vous frustré de ne pas jouer en URC comme d’autres équipes sud-africaines ?
Oui cela nous pose des problèmes notamment pour le recrutement. François Steyn, qui est aujourd’hui notre directeur du rugby, a pu voir tous les obstacles liés à notre situation sportive. Nous n’avons pas de compétition permanente, on ne joue pas beaucoup donc c’est dur d’avoir de la constance et de la cohésion entre les joueurs.
Vous avez joué à Clermont lorsque vous étiez en Ulster et à Montpellier, quel souvenir en avez-vous ?
Dur ! C’est toujours dur de venir ici. Historiquement, Clermont a toujours été l’une des meilleures équipes françaises en Europe. Ce n’est jamais simple de gagner là-bas, mais l’ambiance créée par les supporters est incroyable. Je me souviens bien du stade Marcel-Michelin et de la passion de ses fans, c’est à la fois intimidant et excitant. C’est un stade iconique !
Vous avez eu quarante ans en 2024, quel est le secret de votre longévité ?
Ce n’est pas un secret mais j’ai toujours essayé de prendre soin de moi, de bien préparer les saisons et de faire attention à mon hygiène de vie. J’ai toujours la passion du jeu et l’envie de gagner chaque match que je joue. J’adore toujours m’entraîner, surtout aux côtés des jeunes des Cheetahs. Je finis en juin donc je n’ai plus que quelques matchs à jouer… Je dois profiter !
Quels sont les avantages et inconvénients d’avoir cet âge au niveau professionnel ?
L’expérience et le leadership sont les deux grands avantages de mon grand âge (rires). Je sais dire à mes coéquipiers ce à quoi il faut s’attendre, notamment en allant dans un stade comme Marcel-Michelin où l’atmosphère sera hostile. Et les inconvénients sont la récupération et les articulations (rires) ! Le corps a beaucoup souffert mais cela ne m’a pas encore arrêté. Mon objectif est d’aider du mieux que je peux la jeune génération des Cheetahs pour le prochain chapitre de notre club.
Quelle est votre principale motivation aujourd’hui ?
La compétition. J’ai toujours cette rage de vaincre, et je pense qu’une fois qu’on la perd il faut arrêter.
Vous êtes très croyant, la foi est-elle également votre moteur ?
Évidemment ! Dieu nous a donné un talent et nous devons l’exploiter au mieux. La foi est très présente dans la culture sud-africaine. Et je suis reconnaissant de ne pas avoir eu trop de blessures graves et d’avoir pu jouer si longtemps. D’une manière générale, la religion est très présente dans notre groupe, c’est très important pour nous.
Vous allez affronter Baptiste Jauneau qui a vingt ans de moins que vous. Qu’attendez-vous de lui ?
J’ai vu plusieurs vidéos de lui pour préparer la rencontre, il me fait penser un peu à Antoine Dupont. Je l’ai regardé lors de la Coupe du monde des moins de vingt ans, c’est un très bon joueur. Lui et d’autres jeunes sont en train de faire bouger les lignes en France, mais il est très talentueux et ce sera un défi pour nous de l’arrêter.
Vous êtes au crépuscule de votre carrière. Quel est votre plus beau souvenir et votre plus grand regret ?
Jouer pour l’Afrique du Sud a été très spécial pour moi. Je me rappelle de mes débuts avec les Springboks et c’était vraiment impressionnant. Sinon, je retiens toutes les relations que j’ai pu avoir en Ulster, en France et en Afrique du Sud. Toutes ces amitiés sont encore vives aujourd’hui et c’est le plus important. Ensuite, je regrette de ne pas avoir pu profiter autant, notamment avant les matchs. J’étais extrêmement stressé juste avant les coups d’envoi !
Avez-vous encore en mémoire cette défaite en finale du Top 14 face à Castres en 2018 ?
Elle reste très frustrante ! François (Steyn) jouait également cette finale, on était favori, je me rappelle qu’on avait battu largement Lyon en demi-finale. Mais Castres avait un plan parfait et nous a bien dominés, on a sous performé clairement ! Le favori ne gagne pas toujours, mais il faut donner du crédit au CO, ils avaient fait le match parfait ce jour-là.
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