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Champions Cup - Toulouse doit se souvenir de sa dernière défaite face à Exeter, en pleine pandémie de Covid-19

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Le 26 septembre 2020, les Toulousains s’étaient inclinés en demi-finale de Champions Cup à Exeter (28-18), en pleines restrictions sanitaires. Un revers frustrant et sûrement fondateur pour cette génération dorée, qui va recroiser les Chiefs dimanche.

Il paraît que les champions ont de la mémoire. Sacrés trois fois en Top 14 (2019, 2021 et 2023) et une fois en Champions Cup (2021) sur les cinq dernières saisons, les Toulousains n’échappent évidemment pas à la règle. Et, à l’heure de retrouver Exeter dimanche en quart de finale, les souvenirs – en l’occurrence douloureux – rejaillissent forcément. C’est là-bas, le 26 septembre 2020 à Sandy Park, qu’ils avaient perdu la deuxième de leurs cinq demi-finales d’affilée dans la compétition (série en cours, qui grimpera à six en cas de succès ce week-end). Un voyage en enfer ou presque, face aux restrictions alors dues à l’épidémie de Covid : un seul entraînement dans la semaine pour éviter les risques de contamination, départ en groupe très resserré, confinement à l’hôtel sur place et un accueil pour le moins particulier au stade… "J’ai quand même en mémoire la manière dont on avait été reçu, rappelait Ugo Mola dimanche dernier, après la victoire contre le Racing 92 en huitième de finale. On s’était changé dans une tente, sur un parking… On va se préparer en conséquence." Un rendez-vous majuscule d’autant plus hypothéqué que les Stadistes avaient connu une vague de blessures avant et pendant le match, sachant que certains avaient même masqué quelques pépins physiques pour postuler et n’avaient pu offrir leur pleine mesure. "Nous avions eu de la casse les semaines précédentes et étions malheureusement partis sans remplaçant en deuxième ligne", poursuivait le manager.

Et voilà pourtant que Rory Arnold avait à son tour été victime d’une fracture du bras en première mi-temps, avant que Yoann Huget et Cheslin Kolbe n’abandonnent en fin de match en raison de problèmes musculaires. Le pire ? C’est que les Rouge et Noir avaient eu ce jour-là les opportunités pour gagner. "Pour ce qui est du rugby à proprement parler, on a fait un de nos meilleurs matchs de phase finale, nous avait raconté Clément Poitrenaud par la suite. On a marqué deux essais, on a été en situation d’en inscrire deux de plus. Mais on a connu des soucis d’effectif sur cette rencontre qui, je pense, nous ont empêchés de l’emporter." Ce qui avait laissé place à une immense déception dans le vestiaire toulousain, lequel eut l’impression de baisser pavillon devant un adversaire qu’il n’a pas senti supérieur à lui. "Il y a eu un goût d’inachevé, une certaine amertume, avouait François Cros. Comme au Leinster en 2019, déjà en demi-finale, on a essayé d’apprendre." La différence notable, c’est que les Irlandais étaient simplement plus forts. Là, l’échec anglais de septembre 2020 fut un virage dans l’histoire de cette génération dorée. Parce qu’elle a compris combien elle ne voulait plus être victime des aléas, combien elle ne souhaitait plus se contenter de copies enthousiasmantes. "Cela nous a tellement frustrés de ne pas être en mesure de rivaliser avec Exeter à ce moment-là", jurait Mola. Une leçon de pragmatisme et de froideur, à la source des mois qui ont suivi et qui ont porté le club vers un doublé historique en 2021, avec notamment cette cinquième étoile à la clé. "Ce revers à Exeter m’a marqué, il a marqué le groupe et a donné encore plus envie d’y retourner", avouait Antoine Dupont après avoir battu La Rochelle en finale.

Mola : "Cela m’avait marqué, oui…"

En clair, les Toulousains avaient grandi plus vite grâce à cette triste expérience. C’est encore plus vrai pour un paquet d’avants qui avait subi la loi des Chiefs, alors maîtres en la matière, sur les pénalités jouées à la main à l’approche de l’en-but. Décomplexés, les Stadistes ont pris même le même chemin et ont inscrit de nombreux essais ainsi les mois suivants. Jusqu’à devenir une marque de fabrique ces récentes saisons. "Cela nous avait fait comprendre qu’il fallait accélérer sur le sujet", confirmait l’entraîneur des avants Jean Bouilhou. "Je n’ai pas honte d’apprendre de nos défaites et des autres, concédait Mola. Exeter nous avait donné une petite leçon sur le sujet." De là, pour toutes les raisons évoquées, à faire de cette fameuse demie un acte fondateur ? "Je ne sais pas, rétorque le technicien. Mais cela m’avait marqué, oui…" Et de poursuivre dans un sourire : "Si croiser de nouveau Exeter nous donne la chance de pouvoir continuer, tant mieux." L’issue contraire ne peut être envisagée par ses hommes. Objectif qui peut même virer à l’obsession, tant l’ambition est grande. Pas juste parce qu’il s’agit d’un quart de finale à domicile, encore moins parce qu’il est l’heure de recroiser une vieille connaissance. Non, c’est simplement que la situation ressemble à celle de fin 2020, dans le sens où Antoine Dupont et ses partenaires ont refusé de voir quelconque élément (blessure ou bonus laissé en route) venir contrarier leur très bonne marche "européenne".

Dupont : "Il n’y a plus de petit match"

Toujours belle, comme en témoignent ses démonstrations offensives aux Harlequins ou à l’Ulster durant la phase de groupe, la machine stadiste a su redevenir bête quand l’odeur de celle finale s’est fait sentir à Ernest-Wallon. Contre le Racing, elle a été diabolique en défense et efficace dans les instants clés. Comme aux plus belles heures du parcours majestueux de 2021… Et ne comptez pas une seule seconde sur elle pour baisser la garde face à Exeter, solide vainqueur de Bath en huitième. "On a aussi affronté Bath en poule et on sait la qualité de cette équipe, assurait Dupont. Ce n’est pas une mince performance de l’avoir battue. Nous sommes prévenus. De toute façon, quand on arrive à ce stade de la compétition, il n’y a plus de petit match…" La voie est tracée, sûrement royale et un brin dégagée tant Toulouse a impressionné en Champions Cup jusque-là, mais l’unique vérité demeure celle du terrain. Là où cette équipe était peut-être déjà (et en théorie) mieux armée la dernière fois qu’elle a défié les Chiefs. "Toute la semaine, on va nous dire que le Stade toulousain est favori et qu’on ne voit pas comment il ne serait pas en demie, mettait en garde Mola dès dimanche. Mais on vient de gagner un huitième et on est en quart de finale. Rien de plus. Il faut prendre cet adversaire très au sérieux pour essayer de passer un tour de plus." Son équipe a payé pour le savoir. Mais ça, c’était avant…

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Les commentaires (1)
Mjolnir Il y a 17 jours Le 12/04/2024 à 12:34

Il faut arrêter les titres avec des jeux de mots à la mord-moi le noeud. Ou bien envisager une reconversion sur Beauf.com.