Top 14 – "Je ne pouvais même pas courir" : Dimitri Szarzewski (Racing 92) révèle son calvaire après ses multiples opérations

Par T.F
Publié le Mis à jour
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L’actuel co-entraîneur du Racing 92 Dimitri Szarzewski s’est livré sur sa fin de carrière et les grandes douleurs physiques et opérations qui l’ont accompagné. L’ex-international français (83 sélections) révèle qu’il n’arrivait plus à courir, ni même à lancer à 15 mètres.

C’est ainsi qu’est fait le rugby : traumatisant et douloureux pour les corps, même les plus rudes, mêmes les plus solides. Et des chocs à répétition, Dimitri Szarzewski en a connu des milliers en tant que talonneur au coeur du combat pendant ses 17 ans de carrière à haut niveau. Dans un entretien chez nos confrères d’Actu Rugby, l’homme à la célèbre crinière claire se livre à coeur ouvert sur les maux qu’il a connu tout au long de sa vie de rugbyman professionnel. "J’ai tiré au maximum et mon corps a dit stop, explique celui qui a porté les couleurs de Béziers (2002-2005), du Stade français (2005-2012) et donc du Racing 92 (2012-2019). J’avais le tendon d’Achille, les chevilles, les cervicales et les deux épaules dans la boîte à gants. Je mettais cinq à six jours pour me remettre d’un match. C’étaient des souffrances jusqu’au vendredi. Le jour du match, ça allait à peu près et après le match, je repartais sur cinq jours difficiles."

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De la casse à tous les niveaux du corps pour un joueur qui ne s’épargnait pas, de par son profil et son poste. À tel point que Szarzewski est passé sur le billard à des très nombreuses reprises pour soigner, réparer un corps abîmé. Épaule gauche, tendon d’Achille gauche, plancher orbital à droite, cheville droite, tendon du biceps gauche, épaule droite et cervicales : un pédigrée santé digne des pratiquants de sports extrême. "Je vivais avec des tendinites chroniques, que ce soit au niveau des tendons d’Achille ou des épaules. Les conséquences étaient aussi importantes sur le terrain puisque je n’étais plus en mesure de lancer à 15 mètres, ce qui est assez gênant quand on est talonneur parce que je manquais d’efficacité. […] Je ne pouvais même pas courir car j’avais trop de douleurs"

J’ai écrit : "N’oublie jamais les douleurs que tu as eues"

À la fin de sa carrière, il a aussi dû se faire opérer des deux yeux : "deux cataractes traumatiques, une à chaque œil". Chirurgie impossible à faire durant sa carrière. Des chocs, puis des douleurs et des réparations dont il portera les stigmates toute sa vie évidemment. "Je préférais faire le match de trop que d’avoir des regrets, avoue l’ancien joueur des Bleus. Je suis allé au bout des choses. La conséquence étant que je suis contraint depuis que j’ai arrêté de faire régulièrement du renforcement musculaire pour soulager mes articulations et avoir le moins de douleurs possible. Soulager, car des douleurs, j’en aurai toujours. Mais si je ne suis plus tonique et que mes muscles soutiennent moins bien mes articulations, cela va m’engendrer beaucoup plus de douleurs".

Pendant toutes ces années, Szarzewski a connu de belles aventures dans le monde du rugby, son monde, auquel il appartient encore en encadrant le Racing 92, troisième du Top 14. L’ancien bitterrois a porté la tunique du XV de France à 83 reprises. Il a connu 3 Coupe du monde dont une en tant que finaliste et remporté 3 Tournoi des Six Nations pour neufs disputés.

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Côté club, il a soulevé deux Brennus en 2007 avec le Stade français et en 2016, au Camp Nou, avec le Racing 92. Un palmarès brillant qu’il a construit et pour lequel il ne regrette absolument rien. "Je tenais un cahier durant ma carrière où je notais beaucoup de choses. Et tout à la fin, j’ai écrit "N’oublie jamais les douleurs que tu as eues’". Je sais qu’arrêter a été une bonne décision pour moi et je n’ai pas de regrets. […] ​Après, avec toutes les émotions que le rugby m’a procurées, toutes les belles aventures humaines que j’ai connues durant ma carrière, toutes ces choses extraordinaires et ces rencontres fabuleuses que j’ai faites.… si c’était à refaire, je le referais sans hésiter. Et même si cela avait impliqué que je sois plus handicapé encore, je le referais quand même car le jeu en valait la chandelle. Grâce au rugby, j’ai pu construire une belle vie et une belle famille autour de ma passion. Quoi qu’il arrive à l’avenir, je n’aurai jamais de regrets."

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Les commentaires (3)
Quatrevingt9 Il y a 12 jours Le 18/04/2024 à 09:38

Je me souviens entre autre de ce magnifique cadrage - qu'a dû apprécier Boniface - tel un 3/4 pour offrir l'essai à Fikou contre les Anglais

TerrePromise Il y a 12 jours Le 17/04/2024 à 22:10

J'ai toujours apprécié ce joueur, belle gueule, sympa, super mentalité, collectif, hyper engagé

Jecours1789 Il y a 13 jours Le 17/04/2024 à 16:38

Un bon joueur qui a mis quelques caramels mémorables mais qui a pâti de son nom imprononçable