De l'huile sur le feu

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

La "finale" du Tournoi des 6 Nations, qui oppose Irlandais et Gallois samedi à Cardiff, s'annonce explosive. Le seul enjeu de la rencontre aurait suffi à ouvrir l'appétit du public et servir un dessert savoureux. Mais les déclarations provocatrices des Gallois ont encore pimenté l'avant-match.

Une affiche alléchante. Il n'y a qu'à regarder le menu : L'Irlande a gagné ses quatre premiers matchs alors que la dernière victoire du XV du Trèfle dans le Tournoi remonte à 1985. Et le dernier Grand Chelem à… 1948. "Ce serait bien de voir le trophée revenir en Irlande", avoue dans le Times le capitaine et talonneur de l'époque, Karl Mullen, âgé de 82 ans. "Il y a une très bonne opportunité et j'espère qu'ils la saisiront ", renchérit à la BBC son coéquipier à l'ouverture, Jack Kyle, 83 ans. C'est dire la portée historique que revêtirait un succès irlandais. Une sorte de cerise sur la gâteau de Brian O'Driscoll, icône d'une génération dorée mais bredouille. La carrière internationale de la star celte est remplie de performances exceptionnelles mais souffre d'un maigre palmarès. Rectifier cette anomalie serait, pour son équipier, Jamie Heaslip, "un juste hommage au joueur qu'il est". Le principal intéressé, prudent, se contente de parler de "belle carotte".

L'attaque verbale de Gatland

En face, les fiers Gallois, considérés comme les as de l'hémisphère nord depuis plus d'un an, sont bien décidés à ne pas tomber du haut de l'affiche. Hors de question de se laisser manger tout cru en sa demeure… Surtout qu'après 2005 et 2008, en ces temps de récompense du guide Michelin, ils se verraient bien accrocher une troisième étoile en cinq ans. Et au moment de mettre le couvert, les acteurs du XV du Poireau ont sorti les couteaux. Le premier coup de lame est signé Warren Gatland, le sélectionneur : "De toutes les équipes participant au Tournoi, les Irlandais sont ceux que les joueurs gallois aiment le moins. Ils n'ont guère eu d'expériences plaisantes contre eux. Ils sont très motivés pour les affronter", a lancé celui qui était à la tête de l'équipe irlandaise de 1998 à 2001.

Apparemment, son éviction d'alors n'a pas été digérée. Et voilà qu'il a décidé d'en remettre une couche : "Au niveau international, à chaque fois qu'ils ont été soumis à de grosses attentes, ils ont échoué, que ce soit dans le Tournoi ou en Coupe du monde. […] Souvenez-vous à l'automne. Ils la ramenaient pas mal avant leur rencontre contre la Nouvelle-Zélande, et ils ont vraiment fait un match misérable (défaite 22-3) ". Plutôt raffiné dans le texte. Et Gatland d'amener le plat de résistance : "Ouais, ils ont fait un bon Tournoi. Mais on joue chez nous, avec un public immense derrière nous. [...] Au pays de Galles, on est bien placé pour savoir qu'un Grand Chelem ne se gagne pas comme ça ". De quoi pimenter une rencontre déjà bien épicée.

Irlandais version "soft"

L'objectif des Gallois est de provoquer leurs adversaires dans le but de les déstabiliser. "Ils n'ont pas enflammé le monde", insiste l'arrière Lee Byrne pour minimiser leurs dernières performances pendant que Ryan Jones promet d'exploiter les carences défensives de O'Gara et Leuan Evans de briser leurs "rêves de Grand Chelem". "On va bien voir s'ils savent gérer la pression", se moque presque l'entraîneur des lignes arrières, Rob Howley, dans une allusion mesquine aux récentes désillusions irlandaises. Mais côté Trèfle, pas question d'entrer dans cette bataille des mots. "Si nous sommes battus à Cardiff, que nous repartons sans rien, tout en pouvant nous regarder dans la glace et en nous disant qu'on a tout donné, ce ne sera pas si mal", lâche Declan Kidney, le sélectionneur irlandais. Un zest d'humilité mais pas de quoi adoucir la recette...

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?