Ils ont donné le bâton

Par Rugbyrama
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Indisciplinés, en manque de réalisme sur le front de l'attaque et avec une défense passoire, les Bleus ont offert à l'Irlande, une victoire qui était à leur portée samedi (30-21). Ils le concèdent sans détour. A trop vouloir jouer, les hommes de Marc Lièv

L'Irlande n'a pas gagné, c'est la France qui a perdu. Voilà en substance ce que les joueurs du XV tricolore ont laissé transparaître de leurs déclarations d'après match. Entre déception, frustration et même colère, ils ont quitté Croke Park avec le sentiment d'avoir servi la rencontre aux Irlandais sur un plateau, ou presque. La faute à une indiscipline (10 pénalités concédées contre 2 au Trèfle!) que l'on croyait réglée, à un manque de réalisme flagrant (près de 30 minutes passés dans le camp adverse en première période pour dix petits points) et à une défense qui tenait plus du gruyère que du munster.

Pour Marc Lièvremont, les Français ont mis en confiance leurs adversaires en les laissant prendre le score. "Avoir été indisciplinés dès le début du match a eu un impact énorme. Les deux premières pénalités concédées ont permis à cette équipe d'Irlande de toujours mener au score, même si on a inscrit des essais, explique le sélectionneur. On sait que psychologiquement, ça nous a obligés à beaucoup jouer. Pour les Irlandais, faire la course en tête dans le contexte de Croke Park a eu une énorme incidence" . Sans compter que le Trèfle avait le vent contre lui lors des quarante premières minutes.

Dusautoir: "On a été très sanctionnés"

Evidemment, les Bleus ont dû courir après le score, dépenser de l'énergie et tenter. Ils l'ont fait. Parfois avec une certaine réussite comme en témoigne l'essai d'Imanol Harinordoquy à la conclusion d'un mouvement de 60 mètres où onze joueurs ont touché le ballon. Mais le plus souvent, les Français sont revenus bredouilles de leurs incursions. "Tous les efforts que l'on a faits pour arriver dans leur camp n'ont pas été bénéfiques , reconnait Julien Malzieu. On a dépensé beaucoup d'énergie pour remonter des ballons que l'on perdait". "Dès qu'on se rapprochait, on reprenait une pénalité", ajoute Lionel Nallet.

Plusieurs joueurs ont d'ailleurs évoqué l'arbitrage de Monsieur Owens pour expliquer cette indiscipline. "Honnêtement, je n'ai pas compris toutes ses décisions, avoue Thierry Dusautoir. On a été très sanctionnés. Pendant 70 minutes, on s'est tenu et il n'a pas sifflé une pénalité contre l'Irlande. A la fin, ça marque le moral" . "On a remarqué assez tôt que l'arbitre nous laissait très peu gratter au sol, ajoute Lionel Nallet. Je crois qu'il aurait fallu immédiatement lâcher les ballons. Il faut savoir s'adapter à l'arbitre". Marc Lièvremont reste plus mesuré. "La seule chose que je pourrais lui reprocher, ce sont ces ballons sans cesse ralentis".

Les Irlandais n'en demandaient pas tant et ils s'en sont donnés à coeur joie. "Ils se sont nourris de nos erreurs, lance, lucide, Yannick Jauzion. L'état d'esprit y était, l'engagement aussi. On n'a pas été présent assez tôt sur les ballons" . "On a produit 80% du jeu mais on n'était pas assez rigoureux , exagère à peine Dusautoir. Ils ont eu deux fois le ballon et ont marqué deux essais". Son compère de la 3e ligne Fulgence Ouedraogo renchérit. "On éprouve une sensation bizarre. Ils n'ont jamais été magiques mais ils marquaient à chaque fois". Fallait-il vraiment chercher plus loin?

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