Szarzewski: "Leur faire mal"

Par Rugbyrama
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La semaine a été agitée à Marcoussis. Après la défaite à Croke Park, le staff a haussé le ton. Dimitri Szarzewski a reçu le message. Le talonneur parisien le martèle: pour battre les Ecossais samedi, les Bleus devront d'abord retrouver une forme d'agressivité dans le combat.

Le staff a reproché aux joueurs leur manque d'engagement en Irlande. Etes-vous d'accord avec ce constat?

Dimitri SZARZEWSKI: Le combat y était, mais les Irlandais en ont sans doute mis encore plus que nous. C'est vrai qu'en revoyant les images à la vidéo, on s'aperçoit que nous avons parfois manqué un peu d'agressivité, ce qui n'avait pas été le cas jusque là avec cette équipe.

Sur le terrain, aviez-vous ressenti cette carence?

D.S. : Franchement, non. Quand on est dans le feu de l'action, on ne ressent pas les choses de la même façon. A Croke Park, il y a eu un gros volume de jeu. On était dans le rouge par moments et c'est difficile d'avoir la lucidité et le recul nécessaires. Le gros problème, je crois, c'est qu'on veut jouer, mais si on ne met pas le combat qui va avec, au rugby, ça ne suffit pas. Le jour où nous aurons trouvé cet équilibre, nous aurons une équipe vraiment performante.

Cette semaine, vous avez eu des entretiens ligne par ligne à Marcoussis. Le ton était-il particulièrement critique?

D.S. : Les sélectionneurs ont dit ce qu'ils avaient à dire, ce qu'ils avaient pensé de notre match. Parfois, il y a des choses difficiles à entendre, mais ça fait partie de la vie d'un rugbyman professionnel, et c'était sans doute nécessaire après notre défaite en Irlande.

Etait-ce un échange, ou avez-vous simplement écouté le staff?

D.S. : Ce n'est pas la dictature. Bien sûr que nous pouvions intervenir. Nous avons le droit de parler. Mais dans ce genre de circonstances, en général, on écoute ce qu'on nous dit...

Ce recadrage est-il une façon de vous remotiver?

D.S. : De toute façon, même si on ne s'était pas fait remonter les bretelles par le staff, on aurait envie d'effacer cette défaite. On est tous persuadé de valoir beaucoup mieux que ça collectivement et on espère le montrer à tout le monde face à l'Ecosse. Tous nos points, nous sommes allés les chercher à Croke Park, alors que nous avons fait beaucoup de cadeaux aux Irlandais. C'est donc très rageant d'avoir perdu comme ça. Samedi, c'est une session de rattrapage. Il faudra avoir une réaction d'orgueil. C'est le minimum.

Que faudra-t-il faire pour éviter le piège écossais?

D.S. : D'abord, être beaucoup plus disciplinés que contre les Irlandais. Ensuite, il faudra leur faire mal, dans le bon sens du terme. Si on met l'agressivité qui nous a fait défaut à Croke Park, ça doit pouvoir passer mais encore faut-il faire le nécessaire. Cela passe d'abord par le combat.

Cette équipe d'Ecosse semble tout de même à votre portée...

D.S. : Sans doute, mais ils le seront surtout si nous faisons en sorte qu'ils le soient. Je trouve qu'ils ont progressé en mêlée. Ils ont une bonne technique de ruck, même s'ils sont moins denses que les Irlandais dans ce domaine.

Est-ce perturbant pour vous de jouer avec deux piliers différents autour de vous par rapport à la semaine dernière?

D.S. : Non, pas vraiment. On se connaît suffisamment, on travaille ensemble depuis un moment en équipe de France quand même. On a bien bossé cette semaine, ce n'est vraiment pas un souci.

Vous avez un rôle de leader aujourd'hui au sein de ce pack. Le ressentez-vous ainsi?

D.S. : Je ne sais pas. Peut-être. Je commence à avoir un peu de bouteille, mais beaucoup de gars ont plus d'expérience que moi dans cette équipe et dans ce paquet d'avants. Après, c'est mon poste qui m'impose un rôle important.

Par le passé, le XV de France a eu des talonneurs forts en gueule, à la Dubroca ou Dintrans. Pensez-vous pouvoir vous situer dans cette lignée?

D.S. : Je suis comme je suis. Je parle quand il faut parler. Si quelque chose ne va pas selon moi, ne vous inquiétez pas, je ne me gênerai pas pour le dire. Mais je ne vais pas parler pour parler, gueuler pour gueuler. J'essaie de montrer l'exemple à travers mon jeu. Parler c'est bien, mais agir c'est mieux.

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