L'ombre d'un doute

Par Rugbyrama
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Figure emblématique et capitaine de l'équipe d'Irlande depuis une décennie, Brian O'Driscoll peine depuis plusieurs mois à justifier sur le terrain sa flatteuse réputation. L'avenir du XV du Trèfle passe-t-il encore par le trois-quarts centre du Leinster?

Chronique d'un déclin annoncé. Et inévitable. 10 années durant, l'Irlande a vécu dans le sillage de Brian O'Driscoll, longtemps considéré comme un des meilleurs joueurs de l'Ovalie. Talentueux, charismatique, le trois-quarts centre du Leinster a tiré la sélection irlandaise vers le haut. Mais à l'aube de ce Tournoi 2009, beaucoup commencent à s'interroger sur la pertinence de son maintien comme capitaine, à l'heure où l'Irlande, moribonde depuis la Coupe du monde 2007, semble avoir besoin d'un renouveau. Le nouveau sélectionneur, Declan Kidney, a finalement confirmé O'Driscoll dans son rôle de leader.

Le grand blond joue gros dans ce Tournoi. S'il ne parvient pas à relancer une équipe offensivement anémique lors de ses dernières sorties, il devra sans doute passer la main. D'ici là, il reste donc le chef de file de l'équipe. Declan Kidney, ancien entraineur du Munster, a-t-il voulu ménager les susceptibilités et éviter de se voir taxer de favoritisme envers son ancien poulain, Paul O'Connell? C'est ce que pense une partie de la presse irlandaise. O'Connell était en effet pressenti pour prendre le brassard si O'Driscoll en avait été dessaisi.

Jauzion: "Il faut toujours le surveiller"

Au-delà du capitanat, c'est son rendement en tant qu'animateur de la ligne de trois-quarts que Brian O'Driscoll va devoir soigner. Depuis un an, BOD a accumulé les pépins physiques. En sélection comme au Leinster, ses prestations sont loin de ce qu'elles furent dans un passé de moins en moins récent. Il symbolise en fait les difficultés offensives du Linester, comme celles de l'Irlande. Lors des deux tests disputés en novembre face à l'Argentine et à la Nouvelle-Zélande, les Verts n'ont inscrit qu'un seul essai en 160 minutes. "Il est de plus en plus difficile de trouver la faille au niveau international", se défend O'Driscoll, qui se veut toujours confiant avant ce Tournoi. "Nous avons un immense potentiel si l'amalgame se fait. Mais c'est un grand si ", reconnaît-il.

Sans toucher à l'icone, Kidney a déjà commencé à remanier la ligne de trois-quarts de la sélection. La génération dorée n'est plus intouchable, comme en témoignent les mises à l'écart de Girvan Dempsey et Shane Horgan. Le jeune Luke Fitzgerald, centre de formation, a été titularisé à l'aile et le revenant Paddy Wallace, habituel ouvreur, jouera aux côtés d'O'Driscoll au centre, ce qui satisfait ce dernier. "On se connait très bien. On a joué ensemble en moins de 19, et l'été dernier lors de la tournée. Paddy est un grand distributeur, un super créateur", juge BOD.

Entouré de joueurs qu'il connait bien, puisque outre Wallace, il aura près de lui deux de ses coéquipiers du Leinster (Luke Fitzgerald et Robert Kearney), O'Driscoll sera donc scruté de près par la foule de Croke Park. Le magicien peut-il sortir un nouveau tour de son sac, ou a-t-il épuisé toute source d'inspiration? Yannick Jauzion, l'autre référence européenne au centre de ce début de siècle, invité à commenter les déboires de son collègue, avoue s'en méfier plus que jamais. "Il a connu pas mal de problèmes physiques. Mais il reste un très grand joueur, capable de faire la différence sur une seule action. Il faut toujours le surveiller", assure le Toulousain.

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