Lièvremont: "Un goût d'amertume"

Par Rugbyrama
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Si Marc Lièvremont a le sentiment que le XV de France a avancé depuis un an, le Tournoi 2009 lui laisse un sentiment d'inachevé. Le sélectionneur se tourne déjà vers la prochaine échéance: la tournée dans l'hémisphère Sud cet été.

Quel bilan dressez-vous de ce Tournoi?

Marc Lièvremont: On est troisième. On finit sur une bonne note même si évidemment ce n'est pas satisfaisant et qu'il reste malgré tout un goût d'amertume. J'ai l'impression qu'on est à la fois pas très loin et extrêmement loin des meilleurs. On a regardé ensemble cette finale du Tournoi entre deux équipes celtes (l'Irlande et le pays de Galles). Les Gallois auraient pu gagner et ils finissent quatrième. Ce tournoi est toujours aussi magique. On a battu les premiers et on a rivalisé avec les autres. Il restera cette gifle en Angleterre qui fait partie de l'histoire de ce groupe et de notre staff. Elle reste incompréhensible.

La France finit troisième, comme l'an passé. Une stagnation?

M.L: On a malgré tout le sentiment d'avancer. Je continue à croire en la qualité de mon groupe. Je veux croire que nos dirigeants français, fédéraux et de la Ligue, vont nous aider à aller plus loin même s'il est hors de question de jeter la pierre ou de fuir nos responsabilités. Mais on avait dit qu'un Tournoi réussi serait un Tournoi gagné, on est loin du compte. A deux mois et demi d'aller affronter les meilleures équipes du monde (la Nouvelle-Zélande et l'Australie, NDLR), j'aurais aimé en savoir un peu plus.

On sent une pointe de déception...

M.L: Oui, certainement, comme tous les supporteurs du XV de France. On espère toujours le meilleur, toujours travailler sur une forme de continuité dans le jeu et les joueurs. Ceci dit, on a le sentiment qu'on travaille bien. Chacun de nos choix de sélection est mûrement réfléchi et assumé, dans un contexte qui n'est pas simple mais qu'on assume. On sort, je crois, conforté, avec la tête sur nos épaules malgré une certaine presse qui nous annonçait en danger. A titre personnel, je ne me suis jamais senti en danger.

Quels enseignements tirez-vous de la victoire en Italie?

M.L: Ces cinquante points contre l'Italie, même si le groupe a su réagir de la gifle de dimanche dernier, restent sans réelle signification.

Quel discours avez-vous tenu au groupe après cette victoire?

M.L: On les a félicités de s'être remis en question, de s'être rendus le match facile contre l'Italie notamment en première mi-temps. On a dit à certains qu'il fallait continuer de se remettre en question.

Quelle sera la physionomie du groupe que vous emmènerez en tournée?

M.L: Il reste encore deux mois et demi et pas mal de matches de Top 14 pour voir des joueurs même si dans le cadre du groupe France certains ont plus répondu à nos attentes que d'autres. On va digérer ce tournoi et revenir là dessus dans les jours qui suivent.

L'Irlande a remporté le Grand Chelem. Est-ce la réussite d'un système?

M.L: On annonçait les Celtes moribonds il y a quelques saisons. Tant mieux pour le Tournoi. Qu'il y ait deux Grands Chelems (consécutifs) des équipes celtes, c'est significatif. Sans aller jusqu'à copier leur système, il faut s'en inspirer. Nous, on a une culture de club, il faut donc trouver un juste milieu. (L'Irlande?) D'une certaine manière, on leur a mis le pied à l'étrier sur le premier match. C'est à mon sens le rugby le plus négatif de ce tournoi mais ça n'enlève rien à leur mérite.

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