Un siècle les contemple

Par Rugbyrama
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Une seule fois dans son histoire, le pays de Galles a réussi deux Grands Chelem de suite. C'était il y a très exactement 100 ans. La génération Ryan Jones réussira-t-elle à réécrire la légende? Pour l'heure, après leurs deux premiers matches, les Gallois

Le massacre de la Saint-Valentin, comme l'avait écrit la presse anglaise dans la semaine, n'a pas eu lieu. L'enfer était promis aux Anglais à Cardiff. Certains annonçaient même une défaite historique par son ampleur. Mais ces dernières années, le XV de la Rose n'est jamais aussi fort que quand on l'annonce moribond. "Il faut se souvenir que l'équipe d'Angleterre est la formation qui a eu le plus de succès en Coupe du monde depuis le début du siècle. Le dos au mur, ils se battent toujours", rappelle Shaun Edwards, le responsable de la défense au sein du staff gallois.

Loin de s'amuser, les Gallois ont donc dû cravacher jusqu'au bout pour écarter leur rival britannique. Etriquée ou pas, cette victoire, leur huitième de rang dans le Tournoi, leur permet de se rapprocher d'un deuxième Grand Chelem consécutif. Ce serait une première pour les Diables Rouges depuis... 1909. Tout juste un siècle. Même la grande équipe des années 70, celle des Gareth Edwards, JPR Williams et Gerald Davis, octuple vainqueur du Tournoi entre 1969 et 1978, n'a jamais réussi à accomplir le Grand Chelem deux années de suite. C'est dire la portée de l'exploit qui attend peut-être la troupe de Warren Gatland.

Lièvremont: "Galles, c'est l'ogre du Tournoi"

Finalement, la grosse performance anglaise donne encore plus de crédit à ces Gallois que s'ils s'étaient promenés toute l'après-midi. "Pour avoir entraîné un certain nombre de ces gars (NDLR: aux Wasps) et avoir affronté les autres, je savais à quel point ce serait difficile, souligne Gatland. Ce qu'on veut c'est ce genre de matches, indécis, avec les supporteurs des deux camps qui y croient." Il n'en reste pas moins que, s'ils ont pu paraître moins flamboyants qu'à Murrayfield une semaine plus tôt, les tenants du titre n'ont jamais cédé à la panique. "Je suis content de notre fin de match, de la manière dont nous avons joué sans ballon", confie d'ailleurs le sélectionneur du XV du Poireau.

Sur ses deux premiers matches, le pays de Galles n'a pas encore été mené une seule minute. Il se dégage de cette équipe une confiance et une maturité que personne d'autre en Europe ne peut aujourd'hui afficher. Même quand l'adversaire se fait menaçant, rien ne semble pouvoir l'ébranler. "Je n'ai jamais eu le sentiment que nous allions perdre ce match, avoue encore Warren Gatland. Les gars ont toujours été en contrôle." Physiquement, en revanche, ils ont souffert. "C'est sans doute parce que nous avons dû enchaîner les deux matches en six jours. Ca a pesé, incontestablement", indique Martyn Williams, qui se dit "heureux" du break de deux semaines qui s'annonce avant le déplacement à Paris.

Au Stade de France, les Gallois viendront en favoris, comme rarement ils l'ont été ces 30 dernières années à Paris. Au vu de la prestation des deux équipes en ce début de compétition, la tâche du XV de France s'annonce pour le moins complexe. "Le pays de Galles, c'est l'ogre de ce Tournoi", constate Marc Lièvremont. A se demander si les Gallois ne sont pas leur principal adversaire pour le moment. L'écueil du complexe de supériorité sera évité, assure néanmoins le capitaine, Ryan Jones."Beaucoup de gens à l'extérieur nous considèrent comme les favoris du Tournoi, et parlent de Grand Chelem. Mais nous sommes focalisés sur notre jeu et sur le travail que nous devons accomplir à l'entraînement. Personne ne s'égare".

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