Bleus : Dusautoir appelle au calme

Trois victoires au compteur, dont deux à l’extérieur. Plus que deux rencontres à disputer. Toutes au Stade de France, dont la prochaine face aux modestes Italiens. Autant dire que la voie semble dégagée pour les Bleus… Pourtant, depuis dix jours et la victoire française au Millennium Stadium qui ouvre en grand les perspectives de Grand chelem, les Bleus s’évertuent à ne pas minimiser la réception des Transalpins. L’ouvreur François Trinh-Duc a envoyé une nouvelle salve lors du rassemblement du XV de France dimanche soir : "C’est peut-être la nation la moins forte du Tournoi, mais elle n’est pas dénuée d’ambition. Elle a des choses à faire valoir, dans le combat notamment". C’est ensuite le capitaine Thierry Dusautoir qui a mis ses troupes en garde : "C'est toujours un match piège contre les Italiens, ça n'a jamais été simple".

Un brin de mauvaise foi peut-être de la part du troisième ligne international pour adoucir l’atmosphère euphorique qui s’installe autour des Bleus… Car, petit rappel des faits, le XV de France s’est tout de même largement imposé (50-8) à Rome en 2009. De quoi aborder le match de dimanche avec sérénité et confiance. "Ils seront revanchards par rapport à l'an passé", rétorque le Toulousain. Avant de s’appuyer sur les récentes performances des hommes de Nick Mallett, qui ont accroché l’Irlande et l’Angleterre avant de s’imposer contre l’Ecosse : "Ça va être un gros défi, notamment en mêlée qui est l'un de leurs points forts. La mêlée a été une de nos armes les plus efficaces au cours des trois premiers matchs, il faut absolument continuer dans ce sens." Effectivement, car même si les Français se montrent mesurés et prudents, ils savent qu’en rendant une copie aboutie, ils s’offriront une véritable finale la semaine suivante contre l’Angleterre.

"Moi, j’en ai marre des miettes"

Une finale contre le XV de la Rose même si la France reste la seule nation en lice en position de remporter le Grand chelem. Là encore, Thierry Dusautoir tente de désamorcer toute satisfaction prématurée et excessive : "J'entends parler du Grand chelem un peu partout. Entre nous, on n'ose pas encore en parler ouvertement mais on n'est pas totalement hermétique. On entend ce qui se dit, on lit les journaux. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un peu de modération". Le mot d’ordre est donc simple : "Gagnons contre l'Italie, l'Angleterre, ce sera pour plus tard". L’Angleterre… Le duel face aux hommes de Martin Johnson est toutefois présent dans une partie de tous les esprits. Comment faire autrement ? La joute franco-anglaise prendra évidemment des airs de revanche après la sévère défaite (10-34) enregistrée il y a un an à Twickenham. Le capitaine des Bleus parle de "déroute, une bérézina ! L'impression d'avoir été dépassé de partout, de ne pas avoir été à la hauteur. Des claques, on en prendra d'autres et on en mettra d'autres aussi. Mais celle-ci est quand même différente de la défaite (12-39, NDLR) contre la Nouvelle-Zélande qui était une défaite dans le jeu".

Et malgré son entreprise d’apaisement, Thierry Dusautoir, à l’image de ses coéquipiers, ne manque pas d’ambition. Voilà pourquoi il veut d’abord se concentrer sur la rencontre face à l’Italie : "Si on ne fait pas les choses dans l'ordre, on continuera à ne gagner que quelques matchs par-ci, par-là, à ne ramasser que des miettes. Moi, j'en ai marre des miettes. Gagnons contre l'Italie, gagnons le Tournoi et si l'opportunité d'un Grand chelem se présente, on la prendra en temps et en heure. N'oublions pas que l'on peut gagner le Tournoi dès ce week-end." C’est vrai… On aurait tendance à l’oublier !