Michalak : "Fatiguer les Gallois devant"

Quelle sera la recette pour battre les Gallois vendredi ?

Frédéric MICHALAK : Je crois que nous devons insister sur le jeu que nous mettons en place depuis le début. Nous devons garder notre force au milieu du terrain et notre bonne mêlée. Ensuite, il nous faut améliorer notre touche et maîtriser davantage les ballons dans notre camp, en mettant notamment plus de pression sur l'adversaire par du jeu au pied haut. Les Gallois sont très joueurs et il faudra faire attention à certains d'entre eux qui sont très doués sur les ballons de récupération. Ils savent revenir très vite au score même quand ils sont menés. Nous l'avons vu contre l'Angleterre : Hook réussit un exploit sur son essai et il ramène les siens à quatre points. C'est le genre d'équipe que tu peux mener de quinze points et qui te remonte vite au score. Il faudra donc gérer le mieux possible chaque temps de jeu.

On dit les Gallois pas toujours très rigoureux dans le replacement défensif. Partagez-vous cet avis ?

F.M. : C'est vrai que, lorsqu'ils se sentent en danger, ils ont des joueurs qui montent très vite sur le porteur de balle, quitte à se sacrifier. Mais je pense sincèrement que si, déjà, nous arrivons à les prendre dans l'affrontement physique, devant, et si nous essayons de les faire courir le moins possible, ils auront du mal à developper leur jeu. Si nous leur faisons mal devant, si nous les fatiguons en mêlée, ce sera plus dur pour eux.

Le XV de France s'est montré très discipliné face à l'Irlande. Cela peut-il encore être l'une des clés du match à Cardiff ?

F.M. : Oui. Mais contre l'Irlande, Joël Jutge nous a expliqué que cinq ou six fautes de plus auraient pu être sifflées contre nous, sur des phases de repli défensif ou de plaqueur-plaqué, où nous ne sortons pas assez vite de la zone. Finalement, nous n'avons été pénalisés que sept fois et nous nous en sommes donc bien sortis. C'est important de respecter la règle et cela n'empêche pas l'engagement que nous pouvons mettre dans un match. Et moins nous ferons de fautes, plus nous gagnerons la confiance les arbitres.

Marc Lièvremont disait ce lundi que le cadre de jeu de l'équipe pouvait mettre en valeur votre spontanéité. Vous acquiescez ?

F.M. : Oui. Il y a pas mal de place pour l'initiative et le jeu de mouvement et cela me correspond. Mais il faut aussi savoir organiser, parler aux joueurs, tout en ayant un espace de liberté. Je tourne beaucoup dans la semaine aux entraînements sur les deux postes de la charnière. Je connais maintenant tous les lancements de jeu, les déplacements des joueurs. Les entraîneurs attendent de moi que j'amène le plus de créativité possible quand je rentre sur le terrain.

Réclamez-vous plus de temps de jeu ?

F.M. : Bien sûr, nous espérons tous avoir davantage de temps de jeu et moi le premier ! Mais si j'ai dix minutes, je jouerai dix minutes à fond. Si, plus tard, j'ai la chance de débuter un match, je le ferai de la même façon que lorsque je me prépare à être remplaçant. Aujourd'hui, nous fonctionnons tous pour le bien du groupe.

Tous les joueurs du XV de France consultent désormais avec un coach en développement personnel (François Peltier). Utile ?

F.M. : Cela peut nous aider à être encore plus performants. Il peut nous permettre de comprendre quel rôle nous sommes amenés à tenir dans le groupe. Cela dit, c'est avant tout dans la victoire que nous apprenons et que nous pourrons nous sentir plus fort. Nous ne sommes pas les meilleurs aujourd'hui sur la planère rugby, c'est clair. Pour le devenir, nous avons encore beaucoup de travail et nous devons savoir jouer des matchs à grosse pression comme celui de Cardiff.