La grande question du grand chelem

Par Rugbyrama
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Il y a ceux qui l'affichent, ceux qui le pensent si fort qu'on l'entend et ceux qui feignent ne pas l'avoir à l'esprit… S'il n'est pas dans toutes les têtes, le grand chelem était au moins dans toutes les bouches Marcoussis cette semaine. Et les Bleus tentent de gérer avant d'affronter l'Italie.

"Le meilleur moyen de se planter, c'est de parler de l'Angleterre et du grand chelem". On ne la fait pas à Imanol Harinordoquy. A 30 ans, le Basque aux 59 sélections sait renvoyer dans leurs 22 mètres les journalistes trop curieux qui s'enthousiasment déjà à l'idée d'un neuvième grand chelem tricolore. "On n'avait pas encore joué le premier match que vous en parliez déjà…, reprend le troisième ligne biarrot. Nous, on n'en parle pas trop. Nous savons qu'il faut d'abord gagner ce match contre l'Italie et que ce ne sera pas une partie de plaisir."

Même prudence du côté du staff. "On peut qualifier le match contre l'Italie de match piège, reconnaissait le sélectionneur Marc Lièvremont lors de l'annonce du XV de départ mercredi. Mais les joueurs sont prévenus. Il y a du sérieux et du travail dans le groupe. Personne ne pense à l'Angleterre, personne n'en parle. Du grand chelem non plus d'ailleurs." Personne n'en dit mot certes, mais il y a fort à parier que l'idée, lancinante, occupe les esprits des 23 Bleus à chaque seconde, sur le terrain d'entraînement, après une énième série en salle de musculation, ou à l'heure de s'endormir dans les chambres cossues de Marcoussis.

Trinh-Duc : "Pas de prétention"

"On n'en parle pas, mais on l'a bien à l'esprit. L'idée d'un grand chelem est quand même source de motivation", concède l'arrière toulousain Clément Poitrenaud. Et, moins formatés ou simplement plus impétueux que leurs aînés, les jeunes joueurs du groupe France ne se cachent pas de leurs rêves de gloire. Mathieu Bastareaud ne parlait-il pas "d'objectif grand chelem" dès le soir de l'éclatante victoire contre les Irlandais ?

François Trinh-Duc lui a emboîté le pas cette semaine au CNR. "Nous nous sommes fixé cet objectif pour ce Tournoi-là et nous sommes des compétiteurs, alors il ne faut pas s'en cacher. Ce n'est pas prétentieux de dire ça. Je pense que nous avons les moyens de remporter cette compétition et le but est de gagner chaque match alors, forcément, la question du grand chelem se pose." Cependant, l'ouvreur montpelliérain avoue lui aussi que les joueurs n'en discutent pas. Une histoire de respect et de pression. "Chacun prépare ses matchs comme il le souhaite. Nous avons déjà assez de poids sur nos épaules comme ça…Ça reste secret, entre guillemets." Chut, alors…

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