L'Italie dans ses travers

L'Italie, pour la première fois de son histoire, a tutoyé la victoire contre l'Angleterre (17-12). Jamais auparavant, les Italiens n'avaient atteint une mi-temps à égalité contre le XV de la Rose. Et ce dimanche, à sept minutes de la fin, il n'étaient menés que de deux points (14-12) avant que Wilkinson ne passe un drop assassin.

Les Azzuri sont-ils pour autant en progrès ? On aimerait le croire mais une vision attentive de leur match montre qu'ils souffrent toujours des mêmes défauts, notamment d'une incroyable inefficacité offensive. Leur bilan d'occasions d'essais fut encore très proche de zéro et sur la feuille de statistiques officielles, au rayon " line breaks " (franchissement de la ligne d'avantage), les Anglais l'emportent 5 à 0. Un écart considérable et surtout un constat terrible : malgré leur bonne volonté, les Italiens ne sont jamais parvenus à déstabiliser la ligne défensive du quinze de la Rose.

"Nous sommes frustrés"

Pourtant Nick Mallett était tout sourire après la rencontre même si ses propos traduisent bien les limites de son équipe : "Nous sommes un peu frustrés car nous avons toujours été dans le match et que nous échouons à cinq points des Anglais. Mais l'équipe a progressé par rapport au match de Dublin. Elle a bien joué, en assurant ses prises en touche et en faisant preuve d'une défense rigoureuse. Je regrette simplement notre façon de jouer à quatre minutes de la fin à 12-14. Il fallait insister sur quatre phases et donner des coups de pieds dans les angles du terrain où ils étaient en difficultés. Enfin, nous aurions dû nous créer des conditions pour tenter un drop comme a su le faire Wilkinson."

Pas sûr donc que l'Italie ait progressé. Elle est toujours aussi sérieuse sur les fondamentaux et elle s'est rassurée sur sa capacité à "embrouiller" les autres équipes du Tournoi. En revanche, elle manque toujours cruellement de talent et d'imagination au moment de transformer le jeu.