Lièvremont : "Nous ne sommes pas rassurés"

Par Rugbyrama
  • Marc LIEVREMONT XV de France
    Marc LIEVREMONT XV de France
Publié le
Partager :

Alors que son équipe vient d'enchaîner trois victoires de rang depuis le début du Tournoi des 6 Nations 2010 et se trouve lancée sur le chemin du grand chelem, le sélectionneur du XV de France, Marc Lièvremont, reste prudent avant d'affronter l'Italie, ce dimanche (15h30), au Stade de France.

Vous aviez évoqué en début de semaine un problème de fatigue de vos joueurs. La fin de votre préparation vous a t-elle rassuré ?

Marc LIEVREMONT : Cette fatigue était compréhensible. Je la constatais, ce n’était pas une inquiétude. Les joueurs se sont beaucoup investis avec leur club en championnat. Je les ai trouvés très impliqués sur les matchs que j’ai pu suivre, et j’en suis très content. C’était la meilleure des façons de préparer ce match contre les Italiens. Constatant cette fatigue, nous avons décidé d’annuler l’opposition prévue mercredi contre le pôle espoir. Nous avons préféré en faire une petite entre nous. J’ai senti beaucoup de concentration. Les joueurs sont très concernés. Ils le sont tellement qu’ils n’ont pas souhaité profiter du moment de détente que nous avions proposé jeudi soir. Si bien que nous sommes sortis manger à l’extérieur seulement avec les membres du staff. Eux ont voulu rester à Marcoussis.

Avoir opté pour la stabilité de votre équipe était-il un moyen de vous rassurer ?

M.L. : Nous ne sommes pas rassurés. Il y a toujours de l’appréhension à l’approche de ce type de match. Et nous ne sommes pas plus rassurés en organisant cette stabilité que si nous avions choisi de titulariser Dimitri Yachvili. J’ai le sentiment d’avoir un groupe homogène, et du coaching sera organisé en deuxième mi-temps.

Comment se porte le mollet de Mathieu Bastareaud ?

M.L. : Très bien. Mathieu avait déjà passé des examens rassurants en début de semaine. Lui aussi était un peu fatigué, c’est tout. Il est l’un de ceux qui a le plus joué en 2010. Il avait juste besoin d’un petit repos, qui lui a fait du bien. Il a repris normalement vendredi après-midi.

Quel regard portez vous sur cette équipe d’Italie, qui semble venir en opération commando ?

M.L. : Cela fait partie de leur démarche. Nous avons suivi leurs trois premières rencontres, et ils donnent effectivement ce sentiment. On sent qu’ils ont envie d’en découdre, et nous savons qu’ils ont des arguments pour nous causer beaucoup de soucis. A nous de faire valoir nos propres arguments.

Quels sont leurs arguments ?

M.L. : Ils sont forts sur les fondamentaux, et encore une fois, ils sont animés d’un esprit très conquérant. Ils ne lâchent rien. Ils ne produisent pas beaucoup de jeu et veulent s’appuyer sur des contres. Voilà des raisons suffisantes pour être très méfiant. On se demandait ce qui avait motivé le jeu des Irlandais contre eux, puisqu’ils ne s’étaient pas trop livrés. C’est simplement qu’ils les ont respectés. Derrière ce match, les Anglais en ont bavé, et les Ecossais se sont inclinés. Ce n’est pas une équipe à prendre trente points contre qui que ce soit. Je rappelle leur performance contre les Néo-Zélandais au mois de novembre. Elle plante tout de même le décor.

Thierry Dusautoir a rendu hommage à son cinq de devant le qualifiant de monstrueux. Vous êtres d’accord ?

M.L. : Nous sommes super contents. Malgré les absences de certains, qui avaient produit des prestations de très haut niveau - et je n’ai pas besoin de les citer - la performance de notre paquet n’en a pas souffert du tout. C’est du même tonneau. C’est très satisfaisant.

Compte tenu de la performance au pays de Galles dans ce domaine, la touche semble devenir plus performante. Quel est votre sentiment ?

M.L. : La semaine de travail après l’Irlande a été très intéressante. Les avants ont produit une séance de très grande qualité en alternance avec un gros travail musculaire. Nous avons travaillé dans la fatigue, et malgré cela il y avait beaucoup de hauteur. Avant, nous faisions sans doute un petit complexe de taille, et nous avions axé principalement notre travail sur les appels et les contre-appels. Là, nous avions mis l’accent sur le lift. C’est un petit détail qui peut nous permettre de glaner deux ou trois ballons en contre. Mais je ne suis pas certain qu’il y aura beaucoup de touche contre les Italiens. Ils ne sortent pas le ballon, et nous non plus.

Quelle est l’idée qui a guidé cette répartition des ailiers, avec Marc Andreu à droite et AlexisPalisson à gauche ?

M.L. : La raison stratégique tient à la qualité de jeu au pied d’Alexis. Il est très intéressant. Et pour Marc, ce n’est pas un problème. Il joue à gauche à Castres, mais il jouait souvent à droite à Toulon.

Qu’attendez-vous d’eux ?

M.L. : Nous voulons donner plus de dimension à notre rugby. Nous voulons nous appuyer sur leur qualité d’appuis et de vitesse. Encore le week-end dernier, ils ont fait partie des meilleurs joueurs du match entre Brive et Castres.

MorganParra sera positionné à l’ouverture si François Thrin-Duc devait se blesser. Pourquoi ce choix ?

M.L. : Nous connaissons sa gestuelle, et nous savons qu’il est très en confiance en ce moment. Il maîtrise ce qu’il fait. Il n’y a pas de doute sur sa faculté à occuper ce poste s’il le fallait.

Un mot sur l’arbitre, monsieur Lewis

M.L. : C’est un bon arbitre, qui a une bonne sensibilité du jeu. Je l’ai rencontré hier après midi (samedi, ndlr). Je l’avais déjà rencontré au pays de Galles, puisqu’il était arbitre de touche. De la même manière, Bryce Lawrence, qui fera la touche dimanche, nous arbitrera contre l’Angleterre. C’est bien. Nous avons l’occasion de montrer à ceux qui vont nous diriger que nous jouons dans la règle.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?