Servat, chef de file

Par Rugbyrama
  • william servat france 2010
    william servat france 2010
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Vainqueurs du pays de Galles à Cardiff (26-20) ce vendredi, les Bleus se sont élancés sur le tremplin vers le Grand Chelem. Mais le talonneur de Toulouse, William Servat, appelle à repousser cette perspective. Porte parole d'une équipe qui axe avant tout son discours sur la progression.

Il connait déjà la saveur d'un Grand Chelem pour l'avoir décroché en 2004 sous l'ère Laporte. William Servat, talonneur du Stade toulousain, redevenu titulaire en Bleu, ferait un parfait guide pour le XV de France. Leader dans le jeu et leader moral, il peut se préparer depuis le succès décroché vendredi soir au Millennium Stadium de Cardiff face au pays de Galles (26-20), à conduire les siens vers cette direction. Mais parce qu'il sait les victoires et les échecs, Servat préfère encore faire abstraction de cette perspective de neuvième Grand Chelem de l'histoire du rugby français. "Je n'y pense toujours pas. Si on gagne contre l'Italie, on sera autorisé à jouer une finale. Mais ce match n'est pas encore gagné. L'Italie jusqu'ici fait déjouer tous ses adversaires. Cette équipe est très forte sur les fondamentaux. Au-delà de ça, elle joue aussi avec beaucoup de coeur et beaucoup d'envie. Il ne faut pas sous-estimer les Italiens."

N'empêche, avec Servat en tête, le XV de France a franchi un cap en triomphant au Millennium. Sous l'ère Lièvremont, c'est déjà le premier triplé victorieux (Ecosse, Irlande et donc Galles). "Moi je n'avais pas ça à l'esprit. Pour moi, cette statistique ne comptait pas. Ce qui comptait, c'était de poursuivre notre progression. Le principal était d'être performant. Nous l'avons été en première mi-temps. Nous avons été réalistes." Après, il y a eu quarante minutes de souffrance... Pour le comprendre, William Servat appelle à ne pas mépriser les Gallois. "La deuxième mi-temps est compliquée parce que le pays de Galles est une équipe de qualité". Mais il n'exonère pas les Bleus de leurs responsabilités. "Peut être que le fait de mener aussi largement à la mi-temps nous a fait déjouer. Nous avons probablement manqué de concentration".

"On a su gagner le match"

Le joueur a quand même vu des raisons d'espérer. "Malgré des petits trous dans la défense, des percées galloises, on a su combler. On a su gagner le match. On a été percé mais j'ai eu l'impression que tous les mecs se battaient vraiment. Tous se sont battus, ont couru". Pour cela, il a aimé les ultimes minutes vues des tribunes. Mais il a quand même eu sa part dans le sursaut d'orgueil des Bleus. Remplacé par Szarzewski (52e), Servat est en effet revenu sur le terrain entre la 72e et la 75e quand le Parisien a dû sortir sur saignement... Trois minutes qui ont suffi à Michalak pour claquer la pénalité décisive. Un retour difficile à assumer parce que Servat, qui a encaissé un traumatisme à la main droite, venait de passer un quart d'heure à se passer de la glace. "J'avais la main gelée". N'empêche, il n'a pas tremblé sur les deux lancers en touche qu'il a du assumer. Comme un condensé de son match sur les phases de conquête. Il fut irréprochable à l'image du pack. Pour la mêlée, on savait. Mais en touche, les Bleus ont rassuré. Il répond : "C'est le travail de la semaine qui a payé. On a mis l'accent sur la touche et nous avons été plus précis".

Avec Servat et un pack à ce niveau-là et toujours en quête de davantage de rigueur, les Bleus peuvent évidemment aspirer au Grand Chelem. Mais le talonneur repoussera jusqu'au bout le rêve. Le poids de l'expérience. Et pour ça aussi, il faut le remercier.

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