Une main tendue ?

Le 18 novembre est quasiment devenu journée de deuil national en Irlande. Ce jour-là, l'équipe de France de football privait l'Eire de la phase finale de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud grâce à un but de William Gallas après une double main de Thierry Henry. Une erreur d'arbitrage qui a fait le tour du monde, déclenchant de vives polémiques qui ont largement dépassé le simple cadre sportif aussi bien en France qu'en Irlande. Hommes politiques de tous bords, intellectuels, people mais aussi grands industriels n'avaient pas hésité à alimenter le débat.

Earls: "Si nous l'emportions en trichant"

Trois mois après, si la France cherche aujourd'hui à relativiser le geste du buteur barcelonais, l'émotion est encore vive du côté de Dublin. L'ailier du quinze du Trèfle, Keith Earls, l'a rappelé ce mercredi en conférence de presse : "Après ce qui s'est passé en football, une victoire n'en serait que plus douce. Et si nous l'emportions en trichant, ce serait leur rendre la monnaie de leur pièce." Earls, remplaçant lors de la victoire de l'Irlande face à l'Italie (29-11) mais promu titulaire pour le choc face aux Bleus, a donc laissé aux vestiaires le fameux "fair-play" qui caractérise le rugby et plus particulièrement le Tournoi des 6 Nations, compétition de gentlemen par excellence.

Poitrenaud: "Ça ne serait pas malin"

Les hommes de Marc Lièvremont risquent d'ailleurs d'être fortement surpris en découvrant ces propos venus d'Irlande. En effet, au même moment, le clan tricolore se voulait serein à l'image de l'arrière Clément Poitrenaud : "Les Irlandais sont assez intelligents pour passer outre ce fait de jeu. Peut-il y avoir un ressentiment ? Je ne crois pas ou alors ça ne serait pas malin. Ils ont d'autres sources de motivation. On en a fait beaucoup autour de cette main. Elle a été importante pour l'équipe de France comme elle a été navrante pour l'Irlande... C'est une erreur d'arbitrage comme c'est déjà arrivé en football et comme c'est déjà arrivé en rugby. Cela fait partie du sport de haut niveau, c'est ainsi." Pour les Français, le chapitre semblait clos et le pilier Nicolas Mas prenait même le parti d'en rire : "Samedi, c'est certain qu'il y aura des mains !". Aux Français de prouver qu'ils savent définitivement mieux s'en servir.