Huget : "La voie vers le grand chelem"

Sentez-vous la pression monter ?

YOANN HUGET: Oui. C'est comme à chaque préparation de match avec toujours l'envie de bien faire surtout si je suis reconduit dans le XV de départ. J'aimerais réaliser un match plus complet que face à l'Irlande. Mais je ne ressens pas de pression supplémentaire à cet égard.

Que s'est-il passé en Irlande. Malgré votre engagement, vous semblez avoir eu du mal à vous libérer ?

Y.H.: Je ne le ressens pas ainsi. Sur ce match, ca se joue à pas grand chose. Si j'arrive par exemple à rester un peu plus sur le terrain sur un débordement. Mais je suis déséquilibré et je n'ai que deux solutions : soit passer en touche soit tenter une passe hasardeuse. Si le deux contre un avec Clément Poitrenaud est bien joué, je peux aussi marquer. Je sens que ça vient. Je ne suis pas loin. J'espère concrétiser contre l'Angleterre ce week-end.

Peut-on parler de confiance de Marc Lièvremont à votre égard ?

Y.H.: Je ne sais pas. Il s'agit de choix tactiques. J'essaie de lui rendre sa confiance à chaque rencontre, de jouer sans passer à côté de mon sujet. J'espère pouvoir enfin me libérer. Mon jeu est aussi fait de déchet. Or aujourd'hui, je suis propre mais stérile sur le plan offensif. Sauf qu'un ailier est considéré performant quand il marque. Un peu comme Ashton. Alors qu'il a du déchet dans son jeu. J'espère trouver un point d'équilibre pour pouvoir enfin marquer.

Comment êtes-vous ressorti du match en Irlande ?

Y.H.: Frustré. C'était un match pour les trois-quarts. On aurait pu produire beaucoup plus de jeu et surtout marquer. A la mi-temps, on doit avoir 20 ou 30 points au tableau d'affichage. Au nombre d'actions que l'on a, c'est évident : on perce au moins deux ou trois fois. Dès la première action avec Clément Poitrenaud, on peut mettre l'Irlande en danger. Sur le coup, on ne marquera peut être pas un essai de cent mètres mais on peut avancer largement. Sans parler de mon débordement, du coup de pied par-dessus de Clément. Voilà au moins trois essais qu'on peut marquer.

Attendez-vous une bonne surprise mardi matin ?

Y.H.: Depuis que je suis ici, je n'ai eu que des bonnes surprises. Je travaille. Mais je ne m'attarde pas sur ça. Comme tout le monde, je suis plutôt focalisé sur l'esprit de groupe pour préparer l'Angleterre. On a vu les remplaçants entrer très tôt en jeu contre l'Irlande. Aujourd'hui, les matchs se jouent à 23 et pas seulement avec les quinze titulaires. Même si c'est toujours toujours bien de démarrer.

Avec Médard à l'arrière que vous accompagneriez avec Vincent Clerc, Marc Lièvremont pourrait choisir un trio d'origine toulousaine derrière...

Y.H.: Je ne sais pas ce qu'il en sera. Ça peut aussi être Clément Poitrenaud avec Maxime Médard et Vincent Clerc aux ailes. Dans ce cas-là, ce sera un trio 100% toulousain. Marc Lièvremont fera un choix tactique en fonction de ce qu'il juge être le meilleur pour l'équipe. Ce sera peut être avec Maxime à l'arrière. C'est vrai qu'on se connait bien tous les deux. Mais finalement derrière, on se connait tous même si je n'ai pas beaucoup joué avec Clément Poitrenaud. Disons qu'on sait qu'on est porté sur l'offensive

Est-ce le match du Grand chelem ?

Y.H.: Il y aura encore un match à négocier en Italie derrière. Mais c'est une rencontre qui pourrait nous ouvrir pas mal de portes si on parvenait à réaliser un exploit. Les bookmakers nous mettent perdants à 90 %. Il n'y a aucun problème par rapport à ça. Si on gagne là-bas, on aura ouvert la voie vers Grand Chelem ou en tout cas le Tournoi.

Ashton s'impose t-il comme la clé du match ?

Y.H.: Il au bon endroit au bon moment. Un peu comme Maxime Médard en ce moment. Ashton est un joueur en pleine confiance. Or un joueur en pleine confiance évolue à 120% de ses capacités. Maintenant, il n'est pas focalisé sur les duels : il finit surtout les actions. A nous d'être vigilants et de ne pas laisser d'opportunités à Flood ou au créateur de l'action pour qu'Ashton ne vienne pas la parachever.

Vous affronterez l'Angleterre pour la première fois. Est-ce un moment attendu ?

Y.H.: C'est vrai que je n'ai jamais eu la chance d'affronter l'Angleterre. Mais j'ai déjà joué contre des clubs anglais et les matchs ont toujours été compliqués, pénibles. Cette fois, ce sera un match particulier. Mais je vais tout faire pour laisser l'émotion de côté.