Ces neuf bleus qui veulent découvrir le Millenium

Ce n’est plus un vent mais une bourrasque de fraîcheur qui souffle sur le XV de France cette année. À un peu plus d’un an de la Coupe de monde, Philippe Saint-André profite aussi de ce Tournoi des 6 Nations 2014 pour creuser un maximum de pistes. Dans le groupe des trente retenu pour préparer le troisième match face au tenant du titre gallois, près d’un tiers n’a jamais participé à la compétition. Un contingent de novices auquel on serait presque tenté d’ajouter Gaël Fickou, qui n’y a goûté que dix-sept minutes en trois rencontres et Ibrahim Diarra, dont le seul et unique match en bleu remonte à 2008 face à l'Italie.

Si leur inexpérience les lie, les profils diffèrent. Le jeune âge de Jules Plisson (21 ans) et d’Hugo Bonneval (23 ans) explique en grande partie pourquoi ils n’ont connu que très récemment leur première cape. Ce n’est pas tout à fait le cas pour les autres. Alexandre Flanquart (24 ans) a déjà effectué le grand saut, l’été dernier en Nouvelle-Zélande. Un honneur que n’a pas encore connu Virgile Bruni (25 ans), bloqué au stade des simples convocations depuis le début du Tournoi. Pour lui, le combat sera une nouvelle fois serré pour être dans les vingt-trois, à un poste où la concurrence est rude. Ce ne sera pas le cas pour Brice Mach, appelé samedi pour pallier la blessure de Benjamin Kayser. Il sera bien du voyage à Cardiff - étant un des deux talonneurs de l’équipe - concrétisant à 27 ans sa toute première convocation en bleu: "Un rêve de gosse qui se réalise" pour le Castrais.

Lauret: "On se dit: 'peut-être, enfin !'"

Ce match au Millenium Stadium, Rémi Tales l’a lui aussi longtemps rêvé. Le plus vieux de la bande (29 ans), absent des deux premiers matchs du Tournoi, devrait lui aussi très logiquement inscrire son nom dans la compétition vendredi, un an après Gaël Fickou, de dix ans son cadet. "Depuis jeune, je regardais ces rencontres à la télévision et je poussais derrière le XV de France, concède le capitaine castrais. Aujourd’hui, je vais peut-être pouvoir être sur le terrain. Cela fait quelque chose, surtout pour des joueurs comme nous, qui sommes passés par le Pro D2, qui avons pris notre temps, et qui avons tous cravaché… Cela prouve qu’on se bonifie avec l’âge".

Enfin, Jean-Marc Doussain (23 ans), Brice Dulin (24 ans) et Wenceslas Lauret (24 ans) ont une histoire torturée avec la compétition. Seul joueur de rugby à avoir connu sa première sélection en finale de Coupe de monde, le Toulousain, souvent barré à son poste en club, a dû attendre trois ans pour la jouer. Pour les deux autres, ce sont les blessures qui ont contrarié leur baptême du feu. Appelé au dernier moment pour remplacer Luc Ducalcon, Lauret aimerait ne pas voir le train lui passer une nouvelle fois sous le nez. "On se dit: ’Peut-être enfin !’ Je n’ai pas été épargné par les blessures, et j’espère que cette fois-ci cela va me sourire". Son excellente tournée de novembre peut jouer en sa faveur. Ils ne seront peut-être pas tous les neufs de la partie vendredi. Pour les heureux élus, une expérience unique les attend dans une des enceintes les plus mythiques du Vieux Continent.