Ford, surdoué précoce du XV de la Rose

Par Rugbyrama
  • George Ford (Angleterre) face à l'Ecosse - 14 mars 2015
    George Ford (Angleterre) face à l'Ecosse - 14 mars 2015
  • George Ford, l'ouvreur du XV de la Rose - 14 mars 2015
    George Ford, l'ouvreur du XV de la Rose - 14 mars 2015
  • George Ford (Angleterre) en train de buter
    George Ford (Angleterre) en train de buter
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Depuis le début du Tournoi des 6 nations, le jeune ouvreur anglais, George Ford, n'en finit plus d'étonner. Owen Farrell a beaucoup de souci à se faire.

Après avoir battu tous les records de précocité, le prodige George Ford s'est imposé à 22 ans à l'ouverture du XV d'Angleterre, dont il devrait être l'arme fatale samedi contre la France en clôture du Tournoi. Depuis son plus jeune âge, Ford a ainsi grimpé les étages quatre à quatre dans les jambes de son père Mike, ancien treiziste prestigieux reconverti comme technicien à XV. Plus jeune professionnel d'Angleterre avec Leicester à 16 ans et 237 jours en novembre 2009, premier Anglais et plus jeune joueur à avoir été sacré en 2011 meilleur junior du monde, il confirme un potentiel visible depuis longtemps. Il m'avait impressionné (au Mondial juniors en 2011) à 17 ans, alors que j'en avais 19, par sa facilité technique et sa gestuelle, se souvient l'ouvreur du XV de France Jules Plisson, qui le retrouvera face à lui samedi. Il a eu la chance de squatter pas mal de vestiaires, explique Mike Ford, désormais entraîneur de Bath où la carrière de son fils explose depuis 2013.

Worsley: "Quelque chose en plus"

A 8 ans, George Ford côtoyait en effet le XV d'Irlande où son père faisait ses débuts comme technicien. A 11 ans, il accompagnait les Lions britanniques et irlandais en Nouvelle-Zélande. Et deux ans plus tard, il partageait les derniers moments d'intimité des joueurs anglais avant la finale du Mondial-2007, son père étant dans le staff de la sélection. Il a toujours été mûr pour son âge, pas uniquement sur le terrain mais dans la vie. Il a décidé tôt ce qu'il voulait faire, poursuit Mike Ford. Remplaçant à ses débuts internationaux en mars 2014, tantôt au centre, tantôt à l'ouverture, Ford a profité cet automne du passage à vide de son copain de jeunesse Owen Farrell pour s'installer comme numéro 10. Et ne plus rien lâcher. Il compte désormais 10 sélections et a inscrit samedi contre l'Ecosse (25-13) son premier essai avec le XV de la Rose.

George Ford, l'ouvreur du XV de la Rose - 14 mars 2015
George Ford, l'ouvreur du XV de la Rose - 14 mars 2015

Il a mis la barre très haut, reconnaît son sélectionneur Stuart Lancaster. Il sait quand courir, passer ou frapper, il est constant et sait prendre les bonnes décisions en match. Traditionnellement en Angleterre, on a toujours eu des 10 comme (Jonny) Wilkinson, avec un bon pourcentage au pied, du bon jeu au pied d'occupation. Mais Ford a quelque chose en plus, il va vite, il est bon en défense et il attaque la ligne, souligne Joe Worsley, ancien international anglais, désormais dans l'encadrement de Bordeaux-Bègles. Physiquement, Ford n'est pourtant pas impressionnant (1,78 m pour 84 kg). Mais il n'a jamais été adepte du passage en force, plutôt de l'inspiration ballon en main ou au pied, du geste juste, aidé par des premiers appuis bien vifs et une tête bien faite.

Perfectionniste comme Wilko

Ce cérébral est ainsi devenu en 2012 ambassadeur et bloggeur pour un site d'informations médicales. Il n'a jamais tellement eu besoin d'entraînement en raison de sa connaissance du jeu, de sa compréhension, de sa capacité à communiquer, organiser et motiver, se souvient John Fletcher, l'ancien sélectionneur des -18 anglais. Il maîtrisait déjà l'environnement spatial. Il réfléchit beaucoup et il est très bon pour régler les problèmes qui se posent en match. Beaucoup sont bons après, lui c'est dans l'instant, décrit-il encore.

Ford ne s'est cependant jamais reposé sur ses qualités. C'était un gamin bourré de talent, mais, comme Wilkinson, il avait la bonne attitude, l'envie de faire bien les choses à un âge où l'apprentissage est un peu rébarbatif, explique Dave Alred, expert en performance qui le suit depuis ses 17 ans. C'est la clé. Ce qui compte, c'est de trouver les ressorts pour s'en sortir les jours où rien ne va. Peu de joueurs ont les tripes pour ça, poursuit-il. Modèle de professionnalisme, Ford s'entraîne d'ailleurs à frapper autant du pied droit que du gauche. Comme un certain Wilkinson.

George Ford (Angleterre) en train de buter
George Ford (Angleterre) en train de buter
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