Atonio: "Il y a des jours, j’arrive en me disant: "je ne sais pas si je suis prêt…""

  • Uini Atonio (XV de France) à Marcoussis - 8 mars 2016
    Uini Atonio (XV de France) à Marcoussis - 8 mars 2016
  • Uini Atonio (XV de France) face à l'Italie - 6 février 2016
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    Uini Atonio (XV de France) à Marcoussis - 8 mars 2016
Publié le Mis à jour
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6 NATIONS - Lancé par Philippe Saint-André en novembre 2014, Uini Atonio (25 ans, 1,97 m, 142 kg, 13 sélections) a suscité de nombreux espoirs mais sans jamais s’imposer comme un titulaire du XV de France. Après une Coupe du monde transparente, le pilier du Stade Rochelais doit désormais prendre confiance en lui pour s’épanouir sous le maillot tricolore.

Uini, à vos débuts (première sélection le 8 novembre 2014 face au Fidji, NDLR), on a beaucoup de parlé de vous, de votre puissance. Aujourd’hui, comment vous situez-vous dans cette équipe de France ?

UINI ATONIO: J’ai 13 sélections mais c’est toujours pareil. Je suis là pour être un "impact player", rentrer dans les mecs qui sont fatigués et bien finir les matches. J’essaye d’être de mieux en mieux physiquement mais il faut désormais que je change de disquette. Je ne suis plus un jeune qui arrive en équipe de France. Je dois progresser et aider les nouveaux.

Comment avez-vous vécu la dernière Coupe du monde où vous avez seulement joué contre la Roumanie (11-38) ?

U.A: C’est gravé pour la vie. Ça m’a beaucoup servi même si j’ai fait trois mois de préparation pour 50 minutes de jeu. Et quand tu es dans les tribunes et que tu vois l’équipe prendre 60 points, c’est dur. Mais quand tu as la chance de jouer, il faut jouer à fond. Si tu n’as pas de chance, il faut être patient. Il y avait deux bons piliers (Rabah Slimani et Nicolas Mas) devant moi à la Coupe du monde. Je crois que c’est maintenant mon tour pour jouer le plus possible.

Uini Atonio (XV de France) face à l'Italie - 6 février 2016
Uini Atonio (XV de France) face à l'Italie - 6 février 2016
Je crois que c’est maintenant mon tour pour jouer le plus possible

Justement, Guy Novès vous a lancé un signal assez fort en vous titularisant face à l’Irlande (10-9). C’est bien la preuve que vous n’êtes pas qu’un impact player…

U.A: J’ai été un peu choqué... Mais il ne faut pas être choqué. Il faut prendre les choses en mains. J’ai essayé de faire de mon mieux même si j’ai commis deux, trois petites erreurs en mêlée. Mais ce n’est vraiment pas pareil. J’ai l’habitude de rentrer pour trente minutes alors là ça m’oblige à changer ma façon de jouer. Tu rentres dans des mecs qui sont frais comme toi.

Mais qu’entendez-vous par "choqué". Cela signifie que vous aviez fait une croix sur une place de titulaire au sein de cette équipe ?

U.A: Pas forcément… mais être titulaire face à une aussi grosse équipe que l’Irlande, très forte en mêlée fermée alors que c’est un peu mon point faible... Le staff m’a fait confiance mais il faut maintenant que j’ai confiance en moi-même. Il y a des jours, j’arrive en me disant: "je ne sais pas si je suis prêt…". Mais il faut que je m’habitue à jouer aussi bien 30 minutes que 60.

Uini Atonio (XV de France) à Marcoussis - 8 mars 2016
Uini Atonio (XV de France) à Marcoussis - 8 mars 2016
Pilier, tu baisses la tête et tu rentres dans les mecs. Tu mets des coups de patate, des coups de tête (sourire). On n’est pas là pour transformer les essais

Le staff vous a-t-il demandé de faire évoluer votre jeu ?

U.A: Le rugby, c’est 80 minutes de violence. C’est toujours pareil. Quand tu prends le ballon, tu dois gagner ton duel. Pilier, tu baisses la tête et tu rentres dans les mecs. Tu mets des coups de patate, des coups de tête (sourire). On n’est pas là pour transformer les essais.

Vous avez appris à vous attacher à ce maillot du XV de France ?

U.A: Je crois qu’il ne faut pas trop s’attacher. Il faut être heureux d’être là mais sans oublier que derrière, il y a un mec qui bosse un peu plus dur pour prendre ta place. Si tu ne t’accroches pas à ce maillot, tu n’auras pas beaucoup de sélections mais quand tu commences à t’habituer aux aller-retour entre ton club et l’équipe de France, que tu es tranquille, tu peux te laisser endormir. Il faut faire attention à ça.

De notre envoyé spécial à Linas-Marcoussis, Vincent PERE-LAHAILLE

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