Fred Testot : "Tout s’arrête pendant un tel match…"

France-Angleterre, qu’est-ce que vous évoque cette confrontation ?

Fred Testot : Ce qui est drôle, c’est qu’au-delà de l’événement, du jeu, du plaisir procuré par ce genre de rencontres, il y a toujours de la compétition, une rivalité entre les nations. Pour moi, ce serait l’équivalent d’une rencontre France-Allemagne en football, c’est magique. Il y n’y a que des ondes positives autour d'un tel match. Ça reste un jeu, que le meilleur gagne évidemment même si on aime être chauvin (rires). Les Anglais sont des cousins. C'est sûr que la rivalité rajoute à l’événement et c’est cela qui est génial pour le spectateur. C'est fédérateur comme peut l'être une rencontre de Coupe du monde. Tout ça s'arrête pendant un tel match, chacun est dans sa bulle. Ce n'est que du bonheur.

Avez-vous des souvenirs particuliers de matchs France-Angleterre qui vous aient marqué ?

F.T : Je m’en souviens d’un mais j’étais très petit. C’était à l’époque de Jean-Pierre Rives, je n’ai plus la date en tête.... Ça devait être dans les années 1980. Je me souviens de l’engouement en famille lorsque nous regardions les rencontres du Tournoi devant la télévision. J’adore le football mais il y a un truc spécial avec le rugby au niveau de l’esprit d’équipe. Les coups sont rarement intentionnels, je dirai que c’est plus paisible. Bon c’est sûr qu’il ne faut pas être une crevette... (rires) C’est un sport de gentlemen pour moi.

Est-ce que vous avez des proches qui y ont joué ou qui y jouent toujours?

F.T : Oui, deux cousins ont joué à un niveau amateur, du côté de Toulon. Lorsque j’habitais en Corse (il est natif de Porto-Vecchio), puis dans le Sud-est, je le regardais à la télévision. Quand je me suis installé à Paris, ça m’est arrivé d’aller voir des matchs du Stade français et du Racing. J’aime bien aller au stade en général, que ce soit sur du foot ou pour du rugby. C’est avant tout un amusement. Il y a des sports où l’on peut être moins réceptif mais j’adore le rugby, son aspect tactique. Je suis loin d’être un expert mais j’aime voir le travail des joueurs et des entraîneurs...savoir qu’en cinq minutes tout peut changer dans une rencontre. C’est ce qui me passionne dans ce sport.

Trouvez-vous des similitudes avec votre métier ?

F.T : Ça existe. Par rapport à la scène, je pense que la concentration est la même. Tout ne tient qu'à un fil, il faut rentrer dans son sujet, être bien concentré pour arriver à donner le meilleur de soi-même et la meilleure partition. La préparation, au niveau mental, est similaire quand on fait du théâtre à plusieurs. Le théâtre est un sport d'équipe. Tout seul, c'est forcément différent.

Est-ce que des joueurs actuels du XV de France vous marquent ?

F.T : Je ne vais pas en citer pour ne pas faire de jaloux (rires). Jean-Pierre Rives m'a marqué parce que c'est un souvenir d'enfance.

Comment voyez-vous ce match de samedi ?

F.T : On l'espère à chaque fois, mais je me dis que ce match peut être un match référence. Ce serait bien si ça pouvait être le match du renouveau, d'une nouvelle période qui s'ouvre.

Que diriez-vous aux joueurs ?

F.T : Je ne sais pas si j'arriverais à les mettre en confiance car ils sont plus professionnels que moi. Je leur dirais de s'amuser déjà et de prendre du plaisir.