Ntamack, à confirmer !

Non, Romain Ntamack n’a pas sauvé à lui tout seul la patrie en danger vendredi contre les Gallois. Il n’a pas non plus souffert le martyr ni mis le collectif en difficulté par une quelconque bourde. Discret mais propre et quand même impliqué sur le premier essai français signé Yoann Huget, le Toulousain n’a pas à rougir de sa première sélection. Jacques Brunel le confirmera-t-il en fin de semaine pour l’acte deux à Twickenham ? Le contraire reviendrait, pour le sélectionneur, à amorcer un nouveau virage à 180° dans son projet de jeu.

Il enverrait également un drôle de signe au champion du monde U20, trahissant au mieux une confiance relative en sa personne et au pire une sanction directe de son galop d’essai. Tout sauf souhaitable pour l’ancien trois-quarts centre Thomas Lombard : "Si on le met, ce doit être pour très longtemps. Il ne faut toutefois pas attendre de lui qu’il nous fasse de suite gagner le match, qu’il soit notre deus ex machina comme on l’espère tout le temps en France. Il y a à chaque fois une attente colossale autour de ces jeunes talents, comme on l’a vu avec Dupont ou Jalibert l’an dernier".

Il faut lui laisser le droit à l’erreur

"Il faut faire avec lui ce qu’on fait les Anglais par exemple, quand ils ont décidé d’installer George Ford ou Owen Farrell dans l’équipe à seulement 18-19 ans, poursuit Lombard. Et ne surtout pas le sortir à la moindre contre-performance ou après une défaite. Il faut donc le mettre sur tous les matchs où il pourra être aligné, en étant opiniâtre et en le défendant quoi qu’il arrive. Il ne s’agit pas de le mettre juste pour essayer et se dire qu’il peut être une solution à l’avenir. On gagnera forcément du temps en lui permettant d’enchaîner. Et plus il jouera, plus on aura de chance qu’il soit bon dans les six mois, un an qui viennent".

Le sujet semble faire l’unanimité auprès des voix fortes du rugby français, à l’image d’Olivier Magne, qui exhorte lui aussi Jacques Brunel à transformer l’essai Ntamack et lui donner la possibilité de grandir durant le Tournoi : "Il faut lui laisser le droit à l’erreur, lui dire : "Vas-y trompe-toi ! Mais tente et lâche-toi ! On ne pourra qu’avoir le meilleur de Romain Ntamack s’il est dans ces dispositions". Un Ntamack libéré et mis en valeur dans le même jeu de mouvement proposé par les Bleus durant une mi-temps contre les Gallois ne serait pas de trop en Angleterre pour ce XV de France en proie au doute. Le verdict tombera vendredi matin.