Les Anglais en panne d'inspiration

Par Rugbyrama
  • Jamie George et Maro Itoje dépités parès la défaite anglaise contre la Pays de Galles
    Jamie George et Maro Itoje dépités parès la défaite anglaise contre la Pays de Galles
  • 6 Nations - Owen Farrell et Eddie Jones (Angleterre)
    6 Nations - Owen Farrell et Eddie Jones (Angleterre)
Publié le Mis à jour
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2021- À l'heure d'affronter la France samedi (17h45) à Twikenham, lors du traditionnel Crunch, les hommes d'Eddie Jones nagent en plein doute. Crise de confiance, cadres hors du coup et sélectionneur critiqué, le XV de la Rose ne trouve pas de solutions.

C'est une certitude, l'Angleterre ne réalisera pas le doublé. Après leur victoire lors du Tournoi des 6 Nations 2020 et les promesses d'une équipe vice-championne du Monde, les Anglais étaient favoris de ce Tournoi 2021. Pourtant, tout s'est vite écroulé pour la bande à Farrell. Dès le premier match, c'est une défaite historique que subissent les hommes d'Eddie Jones face aux Écossais (6-11). La première du XV de la Rose à domicile face à l'Écosse depuis 1983. Lors de ce match, les Anglais ont payé au prix fort ce qui leur était déjà reproché depuis l'année dernière, à savoir un jeu trop stéréotypé, peu spectaculaire et parfois inefficace. Le succès étriqué contre la France lors de la finale de l'Automn Nation Cup a été le dernier avertissement avant la sanction.

Il faut se dire qu'avant même le début de ce Tournoi 2021, des doutes pesaient sur les joueurs qui composaient la sélection Outre-Manche. Déjà, plusieurs absences étaient à noter : Joe Launchbury, Sam Underhill, Manu Tuilagi (blessé), Joe Marler (refus), Kyle Sinckler (suspendu pour le premier match), Mako Vunipola (blessé pour le début du tournoi). En plus, la situation sanitaire en Angleterre a fait que les Saracens, relégués administrativement en deuxième division, n'ont pu disputer le moindre match officiel avant le Tournoi. La forme de joueurs comme Farrell, Itoje, George, M. Vunipola, Earl, ou encore Malins et Daly était donc remise en question.

Des leaders hors du coup

Le manque de forme de ces hommes s'est fait de suite ressentir lors des premiers matchs. Contre l'Écosse, Farrell, placé (inhabituellement sous Eddie Jones) à l'ouverture, n'a pas réussi a dynamiser l'attaque des siens. Pire, les Anglais ont été apathiques, incapables de franchir, et donc de marquer un essai. Au final, le score de 11 à 6 en faveur des Écossais serait presque bien payé pour le XV de la Rose. Contre l'Italie, malgré la large victoire (41-18), les difficultés anglaises ont aussi été symbolisées par leurs leaders. Ben Youngs, Owen Farrell ont, en première ligne, raté leur match. Seul Anthony Watson a véritablement été au niveau ce jour-là.

Et contre les Gallois, au-delà du naufrage collectif, ce sont des joueurs comme Maro Itoje (trop de fois pénalisé) qui se sont fait remarquer négativement. "Je ne pense pas qu'il faille que je m'attarde là-dessus", a balayé Farrell au moment d'évoquer les difficultés de sa sélection. Alors, certes, les joueurs des Saracens pourront se cacher derrière le manque de compétition, mais est-il normal pour une équipe avec autant de talent, qui se connaît par cœur, d'aussi peu performer ? C'est pour cela que les médias anglais pointent aussi du doigt le sélectionneur Eddie Jones comme étant le responsable d'une équipe en manque de mordant.

6 Nations - Owen Farrell et Eddie Jones (Angleterre)
6 Nations - Owen Farrell et Eddie Jones (Angleterre)

Jones sous le feu des critiques

Il faut dire que le sélectionneur a installé une règle forte depuis son arrivée à la tête de la sélection en 2015 : la continuité. L'Australien a développé la même équipe et quasiment les mêmes joueurs depuis six ans maintenant, fermant la porte à un renouvellement fondamental de l'effectif. L'épopée jusqu'en finale de la Coupe du Monde 2019 l'a d'ailleurs sûrement motivé à garder cette philosophie. "Les joueurs qu'on a envoyé sur le terrain, c'est ma responsabilité et je l'assume", avait déclaré Jones, pourtant vivement critiqué par les médias nationaux.

Lors du premier match contre l'Écosse, le tacticien avait pourtant laissé tomber son système de 5/8e avec la doublette Ford - Farrell, en titularisant le capitaine à l'ouverture et en alignant Lawrence au centre. Mais sans pour autant que cela ne porte ses fruits, étant donné que Lawrence, qui est porté sur le jeu de main, n'a quasiment pas vu le ballon. Jones est donc revenu dans son système plus gestionnaire et plus traditionnel. Le problème vient-il donc des joueurs sélectionnés ? La sélection anglaise a besoin d'un peu de folie, que pourrait par exemple apporter un Sam Simmonds, troisième ligne aux 13 essais cette saison en Premiership, toujours boycotté par Jones.

Quoi qu'il en soit, ce samedi face à la France, un des seuls arguments anglais pour remporter ce match serait une réaction d'orgueil pure et dure. Il faudrait pour les Anglais un match ou la détermination et les initiatives priment et viennent bousculer le jeu caricatural proposé jusqu'alors. Face à des Français plus occupés par la crise Covid que par le jeu ces dernières semaines, l'Angleterre voudra taper du poing sur la table.

Par Yanis GUILLOU

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